Communautés végétales

Île-aux-Lièvres: Clintonie boréale, Quatre-temps et probablement Gadelier glanduleux  

À plusieurs reprises, cette année, mes promenades ont été interrompues par la rencontre de belles communautés végétales, des assemblages de plantes dont la forme des feuillages, leurs nuances de vert et la façon dont elles occupaient l'espace créaient une harmonie.

Ces parterres, aussi naturels soient-ils, ne doivent rien au hasard. Ils sont l'aboutissement, sans être une fin, d'une très longue histoire d'adaptation du vivant aux changements plus ou moins rapides, mais constants, de son milieu. Dérive des continents, changements climatiques, nature du sol, hygrométrie, température, ensoleillement, compétition pour l'espace et les ressources ; maladies, ennemis, incendie, tempête ou perturbations humaines ; peu m'importaient à cet instant les détails qui avaient modelé ces sociétés végétales. Je me suis accroupi en prenant soin de ne pas déranger et j'ai contemplé. 

Clintonie boréale, Actée rouge et Berce laineuse

Le boisé des curiosités

En fin d'après-midi, quoi de mieux qu'une promenade dans le boisé du Tremblay pour se débarrasser des soucis du quotidien. Hier, il avait des allures de cabinet des curiosités.

Une grive bien solitaire
Un banc de feuilles
Des perles de houx
Un tamia gargouille
À l'écart du chemin: un cercle de pierres, un autel, des offrandes et cette épitaphe...

Patates en chapelets

Il y a quelques années, j'ai introduit, dans le jardin, de l'Apios d'Amérique (Apios americana), une plante indigène en Amérique du Nord. Comme elle grimpe vite et fait de belles fleurs qui sentent bon, j'avais dans l'idée d'en faire un rideau végétal en la laissant monter dans la clôture. Ça marche très bien. Le revers de la médaille est qu'elle est expansive et indomptable, ressortant de terre chaque année un peu n'importe où.

Le secret de son énergie réside dans des chapelets de tubercules qu'elle produit sur de longues racines traçant juste sous la surface du sol. Malheureusement pour elle, sa force est aussi son point faible, car ses tubercules sont comestibles et faciles à extraire; il suffit de tirer sur la tige pour en sortir tout un "rail". Ils sont par ailleurs très nutritifs. Outre l'amidon, plus lentement digestible que celui de la pomme de terre, on y trouve des omégas 6 et 2 à 3 fois plus de protéines que dans la pomme de terre. 

On prépare l'apios qui est de la famille du haricot (celle des Fabacées) comme la pomme de terre qui est d'une autre famille, celle des Solanacées. On lave les tubercules et on les fait bouillir pendant une trentaine de minutes. On peut aussi les faire rôtir au four ou dans une poêle. La texture est celle de la pomme de terre et la saveur se situe entre la patate et la châtaigne, ou la noisette selon d'autres.