Centre écologique Fernand-Seguin

Au sud-ouest de Châteauguay, entre l'autoroute de l'acier et un golf, le Centre écologique Fernand-Seguin protège un minuscule vestige de l'érablière à caryer qui couvrait autrefois le sud du Québec. Deux sentiers parcourent le sous-bois. Le "1" en fait le tour en passant par l'étang, un bien grand mot pour une dépression qui ne doit plus grand-chose à la nature. Le "2", dit le sentier des fées, traverse une cité du petit peuple qui a gentiment décidé de nous laisser voir quelques-uns de ses aménagements.

Si on fait abstraction du bourdonnement incessant de l'autoroute, l'endroit peut être plaisant. La forêt, avec ses grands arbres et quelques conifères en périphérie, nous a semblé propice à l'observation des strigidés. Nous en avons cherché, mais s'ils nous ont vus, ce ne fut pas réciproque. Maigre consolation:  après vérification dans eBird, seul le petit-duc parmi 169 autres espèces a été rapporté par les observateurs de passage. Le bruit et la superficie restreinte du territoire y sont peut-être pour quelque chose. 

Bécosse de fées

D'un point de vue géologique, la forêt est installée en partie sur la formation de Beauharnois. Les roches grises qui la caractérisent sont, à l'origine, des sédiments déposés dans un environnement lagunaire ou intertidal, il y a environ 480 millions d'années. En regardant de plus près les blocs qui parsèment le terrain, on peut trouver les fossiles des galeries creusées par les animaux fouisseurs qui peuplaient l'endroit.  

À quoi rêvent les chouettes ?

Je crois que les chouettes rayées emportent une partie de la nuit dans leurs rêves, bien cachée derrière leurs paupières. Sinon, comment expliquer la noirceur de leur regard ? 

Celle-là s'apprêtait à dormir quand nous l'avons observée, perchée dans un jeune pin blanc quelque part sur le Mont Saint-Bruno, presque à hauteur d'homme, comme souvent. Elle a nettoyé ses serres, s'est redressée et a tourné la tête en arrière pour l'enfouir dans ses ailes.

Migration de bernaches

Ce matin, aux étangs Antoine-Charlebois, des bernaches du Canada (Brenta canadensis) arrivaient du nord. Elles resteront là tant qu'il y aura à manger et que le gel ne les chassera pas plus au sud. Elles sont de moins grandes voyageuses que les Oies des neiges (Anser caerulescens) qui, elles, nichent dans la Toundra arctique et passent l'hiver dans le centre et le sud des États-Unis.