Celle-là, une adulte, n'habitait pas très loin de chez nous dans un boisé tout petit, mais qui accueillait aussi des hiboux moyen-ducs et où nichait le Grand-duc d'Amérique. Pourquoi tant de rapaces nocturnes en si peu d'espace ? Je me plais à imaginer que les oiseaux ont été contraints de se replier dans ce reliquat d'une forêt jadis plus vaste qui s'est amenuisée au fur et à mesure de l'expansion humaine. Non, pas humaine...européenne est plus juste.
Peu importe, aujourd'hui, le boisé brille par leur absence. Ils ont fini par abandonner la place. C'est que, voyez-vous, il n'y a pas pire ennemi des oiseaux que l'ornithologue amateur, surtout quand il est équipé d'un appareil photo. Le quidam passe sans les voir et sans leur nuire; l'amateur les cherche, s'approche, insiste; le photographe veut provoquer une réaction.
Leur présence s'est vite propagée dans le réseau des dérangeurs d'oiseaux. Ils sont venus nombreux leur rendre un dernier hommage et les oiseaux, las, sont allés ailleurs.
J'ai, moi aussi, cédé la place, retournant à l'occasion constater les dégats. Mais, je ne suis pas inquiet. Les oiseaux ont la mémoire plus longue que l'homme et ils reviendront quand le consommateur de nature aura trouvé d'autres sujets de convoitise.
J'ai, moi aussi, cédé la place, retournant à l'occasion constater les dégats. Mais, je ne suis pas inquiet. Les oiseaux ont la mémoire plus longue que l'homme et ils reviendront quand le consommateur de nature aura trouvé d'autres sujets de convoitise.
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