L'entre-deux-mondes

Dans le sud du Québec, près de la frontière américaine, il existe un endroit aussi mystérieux que dangereux, un lieu impénétrable entre terre et eau, le marais Fraser. Un érable rouge en garde l'entrée depuis des centaines d'années sans jamais avoir failli à la tâche.

Si ses cicatrices ne vous dissuadent pas de poursuivre l'aventure, l'armée des symplocarpes fétides postée un peu plus loin saura vous arrêter. Mais malgré leur air menaçant, sachez que c'est vous qu'ils protègent, car au delà de leurs rangs, le sol est mouvant et les dangers vous guettent. Le Saint-Laurent n'est qu'à 1,6 km à vol d'oiseau - tant mieux pour eux - mais pour le simple bipède que vous êtes, ce qu'on appelle les Everglades du Québec sont sans issue. Certes, ici, le danger ne vient pas de l'eau et vous ne risquez pas d'être dévoré par un alligator. Non, dans ce marais, le péril vient des arbres, dont le simple contact vous brûle jusqu'aux os. 

Le gardien
Passez cette ligne de choux puants, attendez-vous au pire !

Symplocarpus foetidus
Certains l'appellent une fleur: il vous aura prévenu
Rhus vernix: le bois d'enfer
Bon, j'ai peut-être un peu exagéré les dangers. Si le Sumac à vernis contient bien une résine irritante composée d'urushiol, il faut qu'elle suinte par une plaie de la plante pour provoquer des irritations de la peau et toutes les personnes n'y sont pas sensibles. Mais, dans le doute, s'abstenir d'y toucher.   

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