On sait qu'une espèce est abondante quand, à la fin d'une randonnée, on ne lui prête plus guère attention. C'est ce qui a failli nous arriver avec le porc-épic de la forêt Montmorency (Québec). Quand on ne peut même plus s'asseoir au bord d'un lac à la brunante, pour écouter les crucifères saluer le coucher du soleil ,sans se faire renifler les fesses par une couronne d'épines, c'est qu'on frôle la surpopulation. Mais, comme on ne vit pas là, ce fut parfait et même espéré.
Pour arriver à un tel résultat, il y a quelques conditions à réunir. D'abord, il faut engager une équipe de chasseurs qui va vous débarrasser des prédateurs du porc-épic; en l'occurence, le carcajou (disparu du Québec). Les autres, le trappeur, le pékan et l'automobile, ne semblent pas suffire à limiter les effectifs, à moins que le pékan soit une nouvelle victime du premier de la liste. La deuxième condition: il faut s'éloigner des routes et chercher des endroits moins fréquentés par l'humain, la forêt Montmorency par exemple. Enfin la dernière condition et elle vaut pour tous les animaux: il faut être silencieux, immobile et attentif. La curiosité des animaux fera le reste et ils s'approcheront timidement pour voir pourquoi vous n'avez pas tiré dès que vous les avez aperçus. Il est vrai que l'obscurité naissante et la myopie légendaire du porc-épic contribuent aussi à la proximité du contact.
C'est un drôle d'animal, avec ses épines disposées aux endroits stratégiques, la tête et l'arrière-train. Généreux, ils n'hésite d'ailleurs pas à vous en faire cadeau. Une fois plantées dans la peau, les barbillons dont les pointes sont bardées rendent difficiles leur extraction. Ma blonde, prête à tous les sacrifices pour faire avancer nos connaissances, en a fait l'expérience.
Le porc-épic n'est pas le seul de sa famille. En fait, il y a deux familles: les éréthizontidés (4 genres, 12 espèces) qui peuplent les Amériques et les hystricidés (3 genres, 11 espèces) qui se partagent le reste du monde. Les hérissons, tout aussi piquants, ne font pas partie de ces familles; les oursins non plus, mais on s'en doutait un peu.
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