Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Le polypore versicolore (Trametes versicolor), s'il s'agit bien de lui, profite de la faiblesse de cet arbre pour ronger son écorce. Grand bien nous fasse, car il semble très efficace pour lutter contre le cancer, en particulier celui de la prostate.




La rouge et la noire

L'airelle vigne-d'Ida et la camarine noire sont deux spécialités comestibles de Borée. Pourtant, vu leur taille (4 à 8 mm de diamètre), elles ont plus de risques d'être piétinées que d'être mangées.

Vaccinium vitis-idaea
Empetrum nigrum

Nature morte ?

Pantoute ! Simplement en attente. 
Maintenant, il faut les semer, les oublier et se laisser surprendre au printemps.
Ah, j'oubliais. Essayer de ne pas en vouloir aux écureuils.   


L'île aux Basques

Dans le bas du fleuve, passé les battures de Kamouraska, au delà de Rivière-du-Loup, exactement en face de Trois-Pistoles, il y a une île.
Elle a émergé du Saint-Laurent il y 8500 ans environ. Sauvage et sans artifice, elle est invisible à ceux qui s'arrêtent aux apparences. Les autres, qu'ils soient chasseurs-cueilleurs amérindiens, baleiniers basques ou naturalistes, y trouvent un refuge temporaire contre les intempéries ou leur époque.
Vu de la côte, quelque chose de mystérieux émane de l'île; quelque chose d'indéfinissable, de subtil, mais que l'on perçoit inévitablement. En s'approchant en embarcation, la première impression ne fait que se renforcer. Plusieurs hésitent d'ailleurs à poser le pied sur l'île. Ceux-là ne connaîtront pas son secret.
Car pour percer le mystère, il faut y séjourner. Évidemment, comme tous ceux qui en sont revenus, je n'ai ni le droit, ni l'envie de vous en parler. Sachez seulement que cela a à voir avec le cours du temps et qu'à la tombée de la nuit, il n'est pas rare d'entendre des rires d'enfants portés par le vent dans le pré de la vieille maison ou d'apercevoir une silhouette évanescente du côté de la butte à l'indienne.   

Pic à front doré


Le genre Melanerpes auquel appartient ce pic compte 24 espèces qui se partagent le territoire américain, du nord au sud, incluant les Caraïbes. Le pic à front doré (Melanerpes aurifrons) se cantonne du sud des États-Unis jusqu'au nord du Nicaragua; il est particulièrement abondant dans la vallée du Rio Grande.
Dans la partie sud-est du Canada, notamment en Ontario, on peut facilement observer deux autres représentants du genre: le pic à tête rouge (Melanerpes erythrocephalus) et le pic à ventre roux (Melanerpes carolinus). Au Québec, ces deux pics sont à la frontière nord de leur aire et on ne les voit pas tous les ans.

Cétacé

Baleine bleue (Potneuf-sur-mer)  

Pétrole ou baleine, Power Corporation ou Québécor, on a le monde que l'on mérite. La bourse ou la vie ? Aujourd'hui, les bandits s'habillent en complet-cravate ou en tailleur et affichent le prix de leur tête dans les médias.

C'est confirmé

Qu'elles soient à poitrine blanche dans une forêt décidue (voir le billet précédent) ou à poitrine rousse au milieu des conifères comme celle-ci, les sittelles ne s'en laisseront pas conter par les mésanges; elles réclament leur part du gâteau.

Qu'est ce qu'il dit ?


Enregistrement de Eurico Zimbres [CC-BY-SA-2.5], via Wikimedia Commons

Probablement les mêmes banalités que d'autres mâles, mais à sa façon: "kiskadi, kiskadi, kiskadi"; ce que je me risquerais à traduire par : "Ici, c'est chez moi" ou "Je suis le plus beau, le plus fort, voulez-vous coucher avec moi, ce soir ?"
Bon, c'est vrai que le tyran quiquivi (Pitangus sulphuratus) est un bel oiseau. Et il ne s'en cache pas. Du sud du Texas jusqu'en Amérique du Sud, impossible de le manquer, il est partout, même en ville.


Ni oie, ni canard

Les oies, les canards et les dendrocygnes appartiennent à la grande famille des anatidés et chaque groupe est rangé soigneusement dans une sous-famille distincte. Dans le cas des canards (les anatinés) et des oies (les ansérinés), la différence saute aux yeux et il ne viendrait à personne l'idée de prendre une oie pour un canard ou vice-versa. En revanche, pour le dendrocygne, rien ne le distingue à première vue d'un canard. Pourtant, d'un point de vue génétique, il en est aussi différent que de l'oie. 
Il existe 8 ou 9 espèces de dendrocygnes dans le monde. La neuvième, le dendrocygne à dos blanc (Thalassornis leuconotus) qui vit à Madagascar et dans le sud-est de l'Afrique, ne fait pas encore l'unanimité quant à son appartenance au reste de la sous-famille. Pour les autres, on trouve le Dendrocygne d'Eyton (Dendrocygna eytoni) en Australie, le dendrocygne à lunules (D. arcuata) en Australie et dans le sud-est de l'Asie, le Dendrocygne tacheté (D. guttata) en Australie et dans le sud-est de l'Asie, le dendrocygne siffleur (D. javanica) en Asie du Sud-Est et en Inde, le dendrocygne veuf (D. viduata) en Afrique et en Amérique du Sud, le Dendrocygne fauve (D. bicolor) dans le sud de l'Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, le dendrocygne des Antilles (D. arborea) aux Antilles et le dendrocygne à ventre noir (D. autumnalis) en Amérique, du sud jusqu'aux États-Unis, et ici, juste après le point.


Des petits oiseaux de toutes les couleurs

Paruline à capuchon

Malgré leur ressemblance avec les fauvettes du vieux continent, les parulines sont une famille d'oiseaux (les parulidés) typiquement américaine. On compte environ 115 espèces - 29 nichent au Québec - réparties en une vingtaine de genre. Il est difficile de tenir le compte car l'analyse de leurs gènes révèle des parentés parfois très différentes de ce que leur morphologie laissait supposer et force à revoir la classification. 
Quoiqu'il en soit, ce sont des oiseaux plutôt faciles à identifier lorsqu'ils arborent leur plumage nuptial. En automne, après la mue postnuptiale, les parulines perdent beaucoup de leur couleur et cela devient un peu plus difficile. Les trois présentées dans les vidéos sont exceptionnelles au Québec où il est plus fréquent d'observer la paruline jaune et et la paruline à croupion jaune.         


Paruline hochequeue


Paruline du Kentucky

Le dernier à fleurir


Ce qui doit arriver finit toujours par se produire; il faut juste être prêt à saisir le moment quand il se présente. L'hamamélis de Virginie (Hamamelis virginiana) par exemple, il y a longtemps que j'espérais en trouver en fleurs. Enfin, pour être tout à fait exact, je commençais sérieusement à douter d'en rencontrer un jour. Ce n'est pas faute d'arpenter les sous-bois en automne; c'est simplement que l'arbre se fait rare dans le sud du Québec. Et puis hier, à la fin d'une promenade au Mont Saint-Bruno, sur un sentier que nous marchons régulièrement, je les ai remarqués au bord du chemin, une dizaine de spécimens qui attendaient juste que mon regard se pose dessus.
Je me demande bien quel avantage l'hamamélis tire d'une floraison aussi tardive. Le pollen n'a même pas le temps de se rendre jusqu'à l'ovule avant l'hiver pour le féconder. Il entre en dormance et ne remplit son office qu'au printemps suivant. On pourrait penser que l'arbre a mis au point cette stratégie pour éliminer la concurrence des autres fleurs et s'assurer le monopole des pollinisateurs. Mais, des insectes après les premières gelées, il n'y en a plus beaucoup. Et par ailleurs, les fleurs se débrouillent très bien toutes seules pour la fécondation. Peut-être est-ce une adaptation à un autre climat ou à un autre paysage ? Après tout, il pousse jusqu'en Floride.
Toujours est-il que l'hamamélis est un arbre très recherché, et même cultivé en Europe, pour les propriétés médicinales de son écorce et de ses feuilles. Elles contiennent des composés hémostatiques et veinotoniques, qui sont ajoutés, entre autres, à certaines solutions d'après-rassage pour aider à stopper les saignements. Il a aussi des vertus magiques et ce n'est pas pour rien que les américains l'appellent noisetier des sorcières. Ils l'utilisaient pour trouver les sources d'eau à la manière du coudrier (de la même famille) des canadiens français et des européens .


C'est dehors que ça se passe


Quoiqu'en disent les calendriers, les astronomes et les météorologues, dans le sud du Québec, l'automne ne dure que quinze jours.
Et c'est en ce moment.


Le mezquital du Tamaulipas

Carte de Cephas
 [GFDL or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0]
via Wikimedia Commons

Le mezquital est le paysage typique de la plaine côtière qui s'étend du nord-est du Mexique (états de Tamaulipas, Nuevo Leon et Coahuila) jusqu'au sud du Texas. Il est considéré comme une écorégion terrestre par le World Wildlife Fund.
C'est un paysage semi-aride et minéral, qui s'élève lentement des rives du golfe du Mexique vers l'intérieur des terres.
Le Mezquital a déjà été le fond d'une mer qui recouvrait autrefois le centre des États-Unis loin vers le nord. Il y a 300 millions d'années, la collision entre l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord a soulevé les terres au nord et créé les montagnes Ouachita en Arkansas et Oklahoma, chassant ainsi les eaux vers le sud. Plus tard, le soulèvement des Rocheuses a fini de les repousser vers l'est jusqu'aux limites actuelles du golfe. De cette ancienne mer, il ne reste plus aujourd'hui que les sédiments accumulés sous la forme d'une roche calcaire blanchâtre qui réverbère lumière et chaleur.

Dans certains pays, les plantes se livrent à une course verticale sans merci pour capter les attentions du soleil. Dans le mezquital, c'est futile. De la lumière, il y en a. C'est l'eau qui manque et il vaut mieux ne pas la gaspiller. Ici, pas de longues tiges, pas de feuillages exubérants. Les arbres sont courts, les branches resserrées, les feuilles étroites et coriaces, les buissons épineux et cassants, les herbes, sèches et coupantes.

Guaiacum angustifolium

Au milieu de cette végétation opiniâtre, l'essence dominante par la taille et le nombre est le Mesquite (Prosopis glandulosa), dont les racines peuvent aller chercher l'eau jusqu'à trente mètres de profondeur. L'arbre vit là en compagnie de l'Épine de Jérusalem (Parkinsonia aculeata), du Cassier (Acacia farnesiana), et du Guaiacum angustifolium, dans la strate inférieure.

Prosopis glandulosa
Comme ce type de paysage ne serait pas complet sans cactus, il y en a. Le plus abondant et le plus imposant est sans conteste l'Opuntia engelmanii.

Parkinsonia et Opuntia
Rio Grande - Santa Ana National Wildlife Refuge
Sabal mexicana


Si l'eau est rare et précieuse, elle n'a pas complétement déserté le mezquital qui est traversé par quelques maigres rivières dont le Rio Grande, frontière naturelle entre les États-Unis et le Mexique.
Ses nombreux méandres sont autant d'oasis où les palmiers, ces herbes géantes, font oublier le quasi-désert, à seulement cent pas de là.




Plus de 600 espèces de plantes et d'animaux vivent dans ce milieu en apparence inhospitalier; 601 avec l'homme. On peut y rencontrer entre autres l'ocelot (Leopardus pardalis), le Jaguarondi (Puma yagouaroundi) et le cougar (Puma concolor) qui occupent le haut de la chaine alimentaire et, à l'autre bout, le Pécari à collier et le Chien de prairie du Mexique (Cynomys mexicanus), une espèce endémique. C'est aussi le terrain de jeu du coyote et du grand géocoucou, le fameux bip-bip du dessin animé.


Et puis, il y aussi des oiseaux chanteurs comme le bruant à gorge noire ou l'auripare verdin, sans qui les déserts seraient plus silencieux.

Printemps texan

Dans le sud du Texas au mois d'avril, le bord du chemin qui mène de San Antonio à Nuevo Laredo en passant par Corpus Christi affiche plus de couleurs que n'en contient l'arc-en-ciel. Et si l’œil blasé du texan ne remarque plus ces "mauvaises herbes", le regard neuf du québécois de passage se laisse encore séduire.

Oenothera speciosa
Oenothera speciosa
Argemone sanguinea
Wisteria frutescens
Cercis canadensis
Guaiacum angustifolium
Phlox drummondii
Cirsium horridulum
Echinocactus texensis
Hibiscus martianus
Echinocereus triglochidiatus
Sphaeralcea hastulata
Sphaeralcea lindheimeri
Lantana urticoides
Gaillardia pulchellum
Acacia farnesiana
Acacia farnesiana
Thymophylla pentachaeta
Rayjacksonia phyllocephala
Oenothera drummondii
Parkinsonia aculeata
Parkinsonia aculeata
Euphorbia sp
Baptisia leucophaea
Prosopis sp
Prosopis sp
Yucca sp
Yucca sp
Cirsium horridulum
Allium drummondii
Cordia boissieri
Argemone polyanthemos
Citrus sinensis
Citrus sinensis
Solanum elaegnifolium
Solanum elaegnifolium
Herbertia lahue
Verbena bipinnatifida
Quincula lobata
Sophora secundifolia
Tradescentia humilis
Sisynrinchium campestre
Lupinus texensis