Le mezquital est le paysage typique de la plaine côtière qui s'étend du nord-est du Mexique (états de Tamaulipas, Nuevo Leon et Coahuila) jusqu'au sud du Texas. Il est considéré comme une écorégion terrestre par le World Wildlife Fund.
C'est un paysage semi-aride et minéral, qui s'élève lentement des rives du golfe du Mexique vers l'intérieur des terres.
Le Mezquital a déjà été le fond d'une mer qui recouvrait autrefois le centre des États-Unis loin vers le nord. Il y a 300 millions d'années, la collision entre l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord a soulevé les terres au nord et créé les montagnes Ouachita en Arkansas et Oklahoma, chassant ainsi les eaux vers le sud. Plus tard, le soulèvement des Rocheuses a fini de les repousser vers l'est jusqu'aux limites actuelles du golfe. De cette ancienne mer, il ne reste plus aujourd'hui que les sédiments accumulés sous la forme d'une roche calcaire blanchâtre qui réverbère lumière et chaleur.
Dans certains pays, les plantes se livrent à une course verticale sans merci pour capter les attentions du soleil. Dans le mezquital, c'est futile. De la lumière, il y en a. C'est l'eau qui manque et il vaut mieux ne pas la gaspiller. Ici, pas de longues tiges, pas de feuillages exubérants. Les arbres sont courts, les branches resserrées, les feuilles étroites et coriaces, les buissons épineux et cassants, les herbes, sèches et coupantes.
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Guaiacum angustifolium |
Au milieu de cette végétation opiniâtre, l'essence dominante par la taille et le nombre est le Mesquite (Prosopis glandulosa), dont les racines peuvent aller chercher l'eau jusqu'à trente mètres de profondeur. L'arbre vit là en compagnie de l'Épine de Jérusalem (Parkinsonia aculeata), du Cassier (Acacia farnesiana), et du Guaiacum angustifolium, dans la strate inférieure.
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Prosopis glandulosa |
Comme ce type de paysage ne serait pas complet sans cactus, il y en a. Le plus abondant et le plus imposant est sans conteste l'Opuntia engelmanii.
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Parkinsonia et Opuntia |
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Rio Grande - Santa Ana National Wildlife Refuge |
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Sabal mexicana |
Si l'eau est rare et précieuse, elle n'a pas complétement déserté le mezquital qui est traversé par quelques maigres rivières dont le Rio Grande, frontière naturelle entre les États-Unis et le Mexique.
Ses nombreux méandres sont autant d'oasis où les palmiers, ces herbes géantes, font oublier le quasi-désert, à seulement cent pas de là.
Plus de 600 espèces de plantes et d'animaux vivent dans ce milieu en apparence inhospitalier; 601 avec l'homme. On peut y rencontrer entre autres l'ocelot (
Leopardus pardalis), le Jaguarondi (
Puma yagouaroundi) et le cougar (
Puma concolor) qui occupent le haut de la chaine alimentaire et, à l'autre bout, le Pécari à collier et le Chien de prairie du Mexique (
Cynomys mexicanus), une espèce endémique. C'est aussi le terrain de jeu du coyote et du grand géocoucou, le fameux bip-bip du dessin animé.
Et puis, il y aussi des oiseaux chanteurs comme le bruant à gorge noire ou l'auripare verdin, sans qui les déserts seraient plus silencieux.