Très populaire en Europe, il fut un temps où on l'utilisait pour fixer les lames et lamelles de microscope et pour assembler les pièces d'optique. L'avantage de ce liquide visqueux et collant est d'avoir un indice de réfraction voisin du verre et de ne pas cristalliser avec le temps. Aujourd'hui, on le trouve encore à une vingtaine d'euros les 100 millilitres, mais il a été remplacé par des résines polyacryliques dérivées du pétrole.
Au Québec, on l'appelle gomme de sapin. Ça tombe bien, car c'est exactement ce que c'est, même si les chimistes préfèrent dire oléorésine. En plus, il y en a partout, car le sapin baumier (Abies balsamea), le sapin de nos noëls, est un arbre typique de la forêt du nord de l'Amérique. Il est assez facile à reconnaître: les cônes sont dressés (les immatures sont gris-mauve foncé), les aiguilles sont disposées de part et d'autre du rameau (sauf à son extrémité), la face inférieure des aiguilles est parcourue de lignes blanches longitudinales et la surface du tronc est tapissée de "verrues" plus ou moins grosses.
Si vous appuyez dessus légèrement avec un doigt, vous constaterez qu'elles sont plutôt molles. Si vous insistez, elles céderont en faisant gicler la gomme. Avec un peu de chance, vous ne serez pas dans la trajectoire. Autrement, vous aurez les doigts collants pendant des heures et vos vêtement ne pourront être détachés qu'avec un solvant "gras" comme de l'alcool, par exemple. Et quitte à prendre le risque, ça vaut le goût d'y gouter. C'est sans danger; on en trouve même en pharmacie au rayon des produits naturels en pastille contre les infections des voies respiratoires ou en onguent contre les rhumatismes. Mais je vous préviens, le produit brut est plus que gouteux et vous garderez son amertume longtemps dans la bouche. Allez, un peu de courage !
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