Un 29 avril dans le boisé du Tremblay

Il y a quelques jours, nous avions cru voir notre premier bruant des marais sans en être vraiment certains tant l'oiseau était furtif. Nous l'avons revu aujourd'hui et c'est confirmé: Melospiza georgiana est arrivé dans le marais. Il a même commencé à revendiquer son territoire.

Sanguinaire et frileuse

Après le tussilage, c'est au tour de la sanguinaire du Canada de fleurir le jardin. Malgré son nom, qu'elle doit à son latex orange vif, ses deux feuilles embrassant la fleur lui donne un petit côté attendrissant.

Un 21 avril au parc Michel Chartrand (Longueuil, Québec)

Le printemps est une saison que le naturaliste ne peut pas se permettre de manquer, car chaque jour apporte son lot de nouveautés. Aujourd'hui, j'ai vu ma première fleur sauvage de l'année, mon premier roitelet à couronne dorée, ma première grive fauve et mon premier pluvier kildir.

Tussilage farfara
Roitelet à couronne dorée
Grive fauve

Un 13 avril dans les îles de Boucherville

Les surprises du jour furent un merlebleu de l'Est et les Urubus à tête rouge: la première parce que nous ne nous attendions pas à trouver un merlebleu aussi tôt dans l'année et la deuxième parce que l'on n'a pas si souvent l'occasion de surprendre des urubus dans leur dortoir, en dépit du fait que ce sont des lève-tard.
Il y a deux raisons à la grasse matinée des urubus. L'une est de nature physiologique, puisqu'ils doivent laisser les muscles de leurs ailes se réchauffer. La seconde est technique puisque les urubus sont presque exclusivement des planeurs et doivent donc attendre que le soleil réchauffe l'atmosphère pour utiliser les courants d'air chaud ascendants et se déplacer. 

Marmotte du Canada
Urubus à tête rouge
Étourneau sansonnet
Merlebleu de l'Est

Un 21 avril dans le boisé du Tremblay

Une de mes journées préférées de l'année est celle du premier chœur des rainettes crucifères. Cela se produit au mois d'avril, soudainement, après une journée ensoleillée. Le matin, il n'y avait rien, puis l'eau du marais commence à se réchauffer et vers le milieu de l'après-midi des centaines de rainettes se mettent à chanter à l'unisson jusqu'à tard dans la nuit. Même si elles ne mesurent pas plus de 3 à 4 cm, elles font un bruit assourdissant. Ce sont les mâles qui chantent, perchés sur un roseau ou sur une branche en surplomb de l'eau, parfois dans l'eau. Ils ne se sont regroupés que pour l'accouplement et la ponte. Plus tard , ils s'éloigneront de l'eau pour vaquer à leurs occupations. Mais à quoi peut donc s'occuper une rainette crucifère ? À la maison, elles font parfois du jardinage dans nos plantes d'intérieur, rangent les épingles à linge, nous épient à travers la fenêtre de la cuisine ou viennent cueillir du houblon pour brasser leur bière.

Les grenouilles vont chanter ainsi pendant quelques jours pour s'attirer les faveurs d'une belle avant de redevenir silencieuses jusqu'à l'année prochaine. Alors le soir, on profite de ces instants privilégiés en ouvrant la fenêtre et en s'endormant au chant de la rainette.

Un 20 avril à Longueuil

Les bruants à gorge blanche sont arrivés hier aux alentours de midi. En attendant de se disperser dans le boisé du Tremblay en vue de la prochaine nichée, ils se refont des forces au jardin. Malheureusement, la place est déjà occupée par un bruant chanteur, qui en a fait son territoire depuis une quinzaine de jours et qui chasse tous tout intrus à sa table.

Un 17 avril au mont Saint-Bruno

Hier c'était l'anniversaire de ma blonde, c'était aussi la première journée du printemps. À ce propos, je propose que la première journée ensoleillée de l'année atteignant les 15°C soit décrétée journée officielle du printemps québécois et qu'en tant que telle, elle puisse faire l'objet d'un absentéisme en toute impunité. Et en attendant que cette proposition fasse son chemin jusqu'à l'Assemblée, je suis allé kidnapper ma compagne sur son lieu de travail pour aller honorer l'événement sur le mont Saint-Bruno.

En faisant un détour par la carrière abandonnée pour vérifier si les corbeaux qui traînent parfois par là n'avaient pas fait leur nid dans la falaise, nous avons été accueillis par un concert de grenouille des bois. Assis dans l’amphithéâtre pour profiter du moment, chauffés par le soleil, nous aurions pu facilement prendre racine si des fourmis dans nos pieds ne nous avaient pas encouragés à poursuivre le chemin. Ce fut un mal pour un bien, car plus loin, deux primeurs nous attendaient: une gélinotte huppée dont nous ne soupçonnions même pas l'existence dans ce parc et notre premier bruant familier de l'année.

Un 14 avril à Longueuil

Acheter un bungalow dans le 450, le rêve devient réalité pour ce jeune couple de Longueuil. Ils vont bientôt pouvoir bercer leur progéniture aux sons du Kärcher, du deux-temps de la tondeuse, de la scie à onglets et des écoles de pilotage de l'aéroport Saint-Hubert.

En attendant, les perce-neiges se prennent pour des brise-glaces.

Un 12 avril dans le boisé du Tremblay

Au Québec, il y a le printemps, qui se produit entre le 20 et le 21 mars comme partout dans l'hémisphère nord, et environ un mois plus tard, il y a la sortie de l'hiver. Le premier passerait complètement inaperçu si la chroniqueuse météo ne se faisait pas un plaisir de nous préciser son heure d'arrivée; la seconde se remarque au changement de plumage des oiseaux, à la sortie de la première marmotte et au gars qui se promène en bermuda par +5°C. 

Relent hivernal, ce sizerin flammé tarde à regagner son Grand-Nord natal
Pie-grièche boréale
Avec la mue prénuptiale, le chardonneret jaune abandonne son teint uniformément olivâtre pour adopter son style  jaune citron et front noir .

Un 9 avril à Longueuil

Si ce n'était le gazouillis des chardonnerets jaunes et le chant du Cardinal rouge, on pourrait se croire en hiver.

Un 7 avril au bord du Saint-laurent

Une promenade dominicale à la Saulaie et à l'arboretum Stephen-Langevin (Boucherville) nous a permis de constater que les migrations suivaient leur cours. De grands radeaux de canards plongeurs  composés principalement de grands harles et de garrots à œil d'or se laissaient dériver sur le fleuve, accompagnés de quelques goélands à bec cerclé et de nombreuses bernaches du Canada, très en voix.

Sur la rive, le bruant chanteur, à peine arrivé, commençait à prospecter son territoire et quelques tamias rayés faisaient le plein de vitamines sous l’œil intéressé d'une petite nyctale, qui ne déteste pas à l'occasion un tamia farci aux pommettes . 

Le rocher à mimo


C'est ainsi que nous appelons le bloc erratique laissé par le glacier qui recouvrait la région il y a 12000 ans. Il repose à quelques mètres de la maison et sert de perchoir à toute sorte d'animaux. Notre chatte, en l'honneur de laquelle nous le baptisâmes, s'en servait à l'occasion, probablement comme affût, je vais parfois m'asseoir dessus pour écouter ce que les oiseaux ont à me dire, mais aujourd'hui le renard l'avait choisi pour faire sa sieste.