Il y a quelques jours, nous avions cru voir notre premier bruant des marais sans en être vraiment certains tant l'oiseau était furtif. Nous l'avons revu aujourd'hui et c'est confirmé: Melospiza georgiana est arrivé dans le marais. Il a même commencé à revendiquer son territoire.
Sanguinaire et frileuse
Après le tussilage, c'est au tour de la sanguinaire du Canada de fleurir le jardin. Malgré son nom, qu'elle doit à son latex orange vif, ses deux feuilles embrassant la fleur lui donne un petit côté attendrissant.
Un 21 avril au parc Michel Chartrand (Longueuil, Québec)
Le printemps est une saison que le naturaliste ne peut pas se permettre de manquer, car chaque jour apporte son lot de nouveautés. Aujourd'hui, j'ai vu ma première fleur sauvage de l'année, mon premier roitelet à couronne dorée, ma première grive fauve et mon premier pluvier kildir.
Roitelet à couronne dorée |
Grive fauve |
Un 13 avril dans les îles de Boucherville
Marmotte du Canada |
Urubus à tête rouge |
Étourneau sansonnet |
Merlebleu de l'Est |
Un 21 avril dans le boisé du Tremblay
Une de mes journées préférées de l'année est celle du premier chœur des rainettes crucifères. Cela se produit au mois d'avril, soudainement, après une journée ensoleillée. Le matin, il n'y avait rien, puis l'eau du marais commence à se réchauffer et vers le milieu de l'après-midi des centaines de rainettes se mettent à chanter à l'unisson jusqu'à tard dans la nuit. Même si elles ne mesurent pas plus de 3 à 4 cm, elles font un bruit assourdissant. Ce sont les mâles qui chantent, perchés sur un roseau ou sur une branche en surplomb de l'eau, parfois dans l'eau. Ils ne se sont regroupés que pour l'accouplement et la ponte. Plus tard , ils s'éloigneront de l'eau pour vaquer à leurs occupations. Mais à quoi peut donc s'occuper une rainette crucifère ? À la maison, elles font parfois du jardinage dans nos plantes d'intérieur, rangent les épingles à linge, nous épient à travers la fenêtre de la cuisine ou viennent cueillir du houblon pour brasser leur bière.
Les grenouilles vont chanter ainsi pendant quelques jours pour s'attirer les faveurs d'une belle avant de redevenir silencieuses jusqu'à l'année prochaine. Alors le soir, on profite de ces instants privilégiés en ouvrant la fenêtre et en s'endormant au chant de la rainette.
Un 20 avril à Longueuil
Les bruants à gorge blanche sont arrivés hier aux alentours de midi. En attendant de se disperser dans le boisé du Tremblay en vue de la prochaine nichée, ils se refont des forces au jardin. Malheureusement, la place est déjà occupée par un bruant chanteur, qui en a fait son territoire depuis une quinzaine de jours et qui chasse tous tout intrus à sa table.
Un 17 avril au mont Saint-Bruno
Hier c'était l'anniversaire de ma blonde, c'était aussi la première journée du printemps. À ce propos, je propose que la première journée ensoleillée de l'année atteignant les 15°C soit décrétée journée officielle du printemps québécois et qu'en tant que telle, elle puisse faire l'objet d'un absentéisme en toute impunité. Et en attendant que cette proposition fasse son chemin jusqu'à l'Assemblée, je suis allé kidnapper ma compagne sur son lieu de travail pour aller honorer l'événement sur le mont Saint-Bruno.
En faisant un détour par la carrière abandonnée pour vérifier si les corbeaux qui traînent parfois par là n'avaient pas fait leur nid dans la falaise, nous avons été accueillis par un concert de grenouille des bois. Assis dans l’amphithéâtre pour profiter du moment, chauffés par le soleil, nous aurions pu facilement prendre racine si des fourmis dans nos pieds ne nous avaient pas encouragés à poursuivre le chemin. Ce fut un mal pour un bien, car plus loin, deux primeurs nous attendaient: une gélinotte huppée dont nous ne soupçonnions même pas l'existence dans ce parc et notre premier bruant familier de l'année.
Un 14 avril à Longueuil
En attendant, les perce-neiges se prennent pour des brise-glaces.
Un 12 avril dans le boisé du Tremblay
Relent hivernal, ce sizerin flammé tarde à regagner son Grand-Nord natal |
Pie-grièche boréale |
Avec la mue prénuptiale, le chardonneret jaune abandonne son teint uniformément olivâtre pour adopter son style jaune citron et front noir . |
Un 9 avril à Longueuil
Si ce n'était le gazouillis des chardonnerets jaunes et le chant du Cardinal rouge, on pourrait se croire en hiver.
Un 7 avril au bord du Saint-laurent
Une promenade dominicale à la Saulaie et à l'arboretum Stephen-Langevin (Boucherville) nous a permis de constater que les migrations suivaient leur cours. De grands radeaux de canards plongeurs composés principalement de grands harles et de garrots à œil d'or se laissaient dériver sur le fleuve, accompagnés de quelques goélands à bec cerclé et de nombreuses bernaches du Canada, très en voix.
Sur la rive, le bruant chanteur, à peine arrivé, commençait à prospecter son territoire et quelques tamias rayés faisaient le plein de vitamines sous l’œil intéressé d'une petite nyctale, qui ne déteste pas à l'occasion un tamia farci aux pommettes .