L'ours que je suis se prépare à hiverner et commence à puiser dans la réserve de ses photos accumulées au fil de l'année. Il s'agit bien d'hivernation et non d'hibernation, car il faudra bien sortir de temps à autre pour ne pas épuiser la réserve. En attendant, j'ai trouvé ce témoignage de ma rencontre avec un vrai chevalier, faite au mois de mai dans un parc de Longueuil.
Au Québec, il est encore assez facile d'en rencontrer, qu'ils soient petits, grands, solitaires, grivelés ou semipalmés. Il suffit bien sûr de fréquenter les bons milieux et de connaitre un peu leurs habitudes.
La meilleure saison est sans conteste celle des migrations, au printemps et en automne. Comme ils font partie des limicoles (étymologiquement: qui fréquentent le limon), il vaut mieux les chercher au bord de l'eau.
Sachant cela, il n'en demeure pas moins que certains sont plus faciles à trouver que d'autres. Parmi les faciles, le chevalier grivelé est certainement le plus abordable. D'abord, il est commun et ensuite, il n'est pas très regardant sur la qualité de la rive qu'il arpente pour trouver sa nourriture. Du moment qu'elle est boueuse, elle fait l'affaire. Même un bassin artificiel entouré d'un gazon, au milieu d'un parc municipal où vient pique-niquer la gent humaine ne l'effraie pas.
Comme tous les chevaliers, il se déplace sur des échasses et s'est fait allonger le bec pour pouvoir fouiller la vase sans se salir. Le sien n'est pas si long que cela, mais il est bicolore (jaune orangé se terminant par une pointe noire). En été, son plumage s'orne de gros points noirs (d'où son nom) qui disparaissent en automne, après la mue. Connaitre son ancien nom, chevalier branlequeue, peut aussi aider à l'identification, comme vous pourrez le constater sur la vidéo.