La théorie des signatures, une théorie "scientifique" qui s'est développée au Moyen-Âge et qui a été très en vogue à la Renaissance, associe la forme du vivant à sa fonction. Elle a été très utilisée par les phytothérapeutes qui voyaient par exemple dans le latex jaune orangé de la chélidoine une façon de soigner l'ictère (la jaunisse). L'hépatique (Hepatica nobilis) avec ses feuilles lobées était tout indiquée pour le foie, également lobé. La vipérine (Echium vulgare) guérissait les morsures de serpent, car ses graines ont l'apparence d'une tête de vipère. Les exemples sont nombreux et tous aussi tirés par les cheveux.
Personnellement, je n'y croyais pas trop jusqu'à hier soir quand l'oriole de Baltimore a débarqué dans le jardin, avec deux jours de retard par rapport à l'année dernière soit dit en passant. Je me suis alors souvenu de cette vieille théorie: "Un Oriole, c'est orange. Alors forcément, ça mange des oranges." Aussitôt dit, aussitôt fait et il s'est précipité dessus. Quand même, le hasard fait bien les choses.