De retour du Lac

Au Québec, quand on fait référence au Lac, on parle évidemment du lac Saint-Jean, ou Pekuakami en Innu. Avec ses 1050 km2 de superficie, ses 44 km de long et ses 24 de large, il n'est pourtant pas le plus grand lac naturel de la province; la première et la seconde place étant occupée par le lac Mistassini et le lac Wiyâshâkimî.

Le lac Saint-Jean occupe une vaste dépression qui prolonge le fjord du Saguenay et forme avec lui le graben du Saguenay. Le graben est une vallée au milieu du massif montagneux des Laurentides créée par un effondrement dont la cause, encore débattue, est probablement liée à l'activité tectonique qui a préludé à l'ouverture de l'océan Iapethus, il y a environ 600 millions d'années.

L'agriculture (les zones vert pâle sur la vue satellite) permet de visualiser la limite des terres arables correspondant au graben dont le centre est occupé par le lac St-Jean. La contre-partie est qu'il ne reste pas grand chose du paysage originel, car tout ce qui devait être défriché et cultivé l'a été. Au delà, ce sont les Laurentides, plus sauvages, mais pas a l'abri de l'exploitation forestière. Le lac se vide à l'est (à droite) par deux émissaires, la Petite et la Grande Décharge, qui alimentent le fjord du Saguenay (à l'extrême droite); tout le reste le remplit.

Je dois avouer que je n'ai pas "trippé" sur le paysage domestiqué des abords du lac: champs, usines polluantes, villages de bungalows de toute époque et de tout style, sans cachet, gros pick-up conduits par des casquettes pressées de se rendre à la "shop". Quand on naît là, on aime probablement son coin de pays, mais moi qui ne suis que de passage, j'ai préféré l'arrière-pays, celui des montagnes et des rivières rugissantes. 

Le lac vu de Racine-sur-le-Lac (5). On pourrait se croire au bord de la mer à marée basse si l'eau n'était pas douce

Le lac vu de Metabetchouan (4). Impressionnant, mais une goutte d'eau comparé aux Grands-Lacs

Les trois principaux affluents sont la Peribonka, la Mistassini et l'Ashuapmushuan qui débouchent dans le nord-ouest du lac après des parcours de 550, 200 et 300 kilomètres. Après avoir parcouru autant de distance, on pourrait croire que ces rivières se sont assagies. Mais non, ce sont encore des torrents impétueux et, par endroit,  infranchissables en canot.

Les chutes à l'ours de la rivière Ashuapmushuan (3)
En aval de la huitième chute de la Mistassini (2)

2 commentaires:

  1. Bonjour Jean-françois c'est amusant car je viens de faire un article sur les barrages de castors et ...j'ai cité le plus grand barrage de castor connu qui est chez vous ! bien à vous et bonne continuation. Jean-Paul
    Il mesure près de 800 mètres de long et retient l’eau de ruissellement des monts Birch à l’extrémité sud du parc national Wood Buffalo.

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    1. Bonjour Jean-Paul Ça ne m'étonne pas trop; le castor est omniprésent ici, bien que difficile à voir, car plutôt nocturne. Il y en quelques-uns dans un marais à une centaine de mètres de la maison et pourtant nous sommes dans une région et une zone très urbanisée. Comme les riverains commençaient à se plaindre des inondations de leur sous-sol au printemps, le couple dominant a été stérilisé, il y a quelques années.

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