Un monde négligé

La piste inimitable du raton laveur en marche: les antérieures (les plus petites devant) et les postérieures (les plus grandes derrière) viennent vers nous deux par deux en alternant. 
Il y a longtemps et pendant longtemps, quand je me promenais dans la nature, je ne voyais, sans y prêter plus d'attention, que les évidences. Je n'entendais que le tonnerre, les conversations et les bruits de notre civilisation. Je traversais un décor.

Et puis, j'ai appris, on m'a appris aussi, à regarder au-delà des apparences, à m'oublier pour porter mon attention sur le décor, et mon univers s'est peuplé de fleurs, d'insectes, de serpents, de grenouilles. Plus tard, en découvrant les oiseaux, j'ai commencé à entendre. Maintenant, juste en fermant les yeux, je peux presque deviner le paysage qui m'entoure, savoir si je suis en pays connu ou inconnu. Quand je regarde un film, j'entends la nyctale ou l'engoulevent dans les scènes nocturnes. Je sais quand le metteur en scène me ment sur le lieu de tournage. Le silence n'existe plus. 

Aujourd'hui, j'apprends toujours, j'approfondis les détails et je comprends mieux certaines choses. Depuis quelques années, je m'intéresse aux traces et aux histoires qu'elles racontent. C'est une écriture qu'il n'est pas toujours facile de déchiffrer et qui laisse beaucoup de place à l'imagination. J'aime bien.

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