Un 24 février au parc Michel-Chartrand

Hier, ma blonde m'a proposé d'aller faire une petite marche au parc Michel-Chartrand (Longueuil, Québec), à deux pas de chez nous. C'est un parc municipal créé en 1965 sur les terres de la ferme Pathurin qui abrite un beau vestige de forêt. Nous y avons souvent vu du renard roux, des nichées de grand-duc d'Amérique et quelques oiseaux de passage moins communs. 

Je dois dire que je n'y vais plus que rarement et, en tout cas, jamais un dimanche, à moins de pluie, de tempête de neige ou de vortex polaire; trop familial, trop sportif, trop d'agitation. Pourtant, cette fois-ci, je me suis laissé convaincre d'aller y joindre une marche utile au plaisir d'y observer d'éventuels strigidés et pourquoi pas le renard, à défaut du loup et de la belette.

Finalement, ça valait le coup de se faire violence. Après quelques minutes de promenade le nez en l'air, nous sommes tombés sur un attroupement caractéristique de photographes au pied d'un conifère. Je dois dire que je n'ai jamais compris quel était l'intérêt de se promener avec des téléobjectifs aussi lourds et des trépieds aussi encombrants pour finalement se stationner au pied de l'oiseau au risque de le déranger. Mais bon, ainsi-soit-il ! Curieux de savoir quel était le sujet de toute cette attention et sentant que le groupe était là pour rester, nous avons enfreint nos règles et nous nous sommes approchés en évitant de croiser les regards avides d'entamer la conversation afin de pas ajouter à l'ambiance sonore.

En cherchant le point de convergence des regards, des téléobjectifs, des télescopes et des bâtons des fondeurs de passage, nous avons rapidement trouvé le hibou moyen-duc. Il y avait longtemps que nous n'en avions pas vu, bien que ce ne soit pas un oiseau rare. Le temps de pointer brièvement les jumelles pour admirer ces grandes aigrettes et le roux de son disque facial, de prendre un cliché pour témoigner que la nature est partout, nous avons appris (comment y échapper ?) que l'arbre était fréquenté par un couple de hiboux depuis environ un mois, puis nous avons poursuivi notre chemin vers des secteurs moins fréquentés du parc.

Nous n'étions pas au bout de nos surprises. Plus loin, où nous avions l'espoir de voir un grand-duc, ma blonde qui a décidément un œil de lynx nous a trouvé une chouette rayée, puis une autre, encore plus loin. Il est rassurant de constater que malgré la coupe des frênes malades de l'agrile, les grands strigidés considèrent que le sous-bois est encore accueillant. En revanche, les plus petits d'entre eux comme les nyctales semblent avoir disparu depuis qu'il a été nettoyé de ses chicots et des vigne-vierges qui leur servaient de linceuls. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire