De temps en temps, je sors de mon hibernation et je prends une photo.
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Un 28 février dans le boisé du Tremblay
Avec les 8 degrés au-dessus de zéro qu'il faisait hier, rien ou presque n'aurait pu me retenir à l'intérieur. J'ai donc chaussé mes crampons et je suis allé faire un tour dans le boisé du Tremblay, histoire de vérifier si les premiers signes de migration se manifestaient. En fait, j'espérais bien trouver le carouge à épaulettes que ma blonde avait entendu la veille en attendant l'autobus, ou au moins un de ses congénères.
Ce ne fut pas le cas. Mis à part le chant du cardinal et le tambourinement du pic annonciateurs du printemps, la seule chose qui attira mon attention fut les bourgeons d'un hêtre à grandes feuilles sur le bord du chemin. Que faisait donc ce petit être, amateur d'ombre et de sol bien drainé, en plein soleil dans un terrain que seul le gel saisonnier empêchait d'être marécageux ?
Ce ne fut pas le cas. Mis à part le chant du cardinal et le tambourinement du pic annonciateurs du printemps, la seule chose qui attira mon attention fut les bourgeons d'un hêtre à grandes feuilles sur le bord du chemin. Que faisait donc ce petit être, amateur d'ombre et de sol bien drainé, en plein soleil dans un terrain que seul le gel saisonnier empêchait d'être marécageux ?
Probablement que lui et les rosiers plantés l'année dernière servaient d'excuse malhabile à l'arrachage des vrais habitants du lieu, les saules, les bouleaux et les peupliers, qui a été "nécessaire" pour permettre le passage des promeneurs de chiens et des cyclistes. Je me demande en quoi ces aménagements font avancer la demande de refuge faunique faite par la municipalité de Longueuil.
Bah, mieux vaut cela que des condos ! Et puis, si le hêtre devient grand, les amoureux pourront toujours venir graver leur initiales dans son écorce si lisse que c'en est presque un charme. Je viendrai les lire et dans quelques hivers, je m'assiérai sur le banc à son pied pour écouter le bruissement de ses feuilles marcescentes qui feront obstacle à la saison morte.
Un 5 février sur l'île Saint-Bernard
Ce matin à Châteauguay, il ne faisait pas bon avoir les pieds pendants au bout du quai. Jésus de Montréal aurait pu marcher sur les eaux du Saint-Laurent pour aller prêcher à la paroisse de Saint-Joachin de Pointe-Claire de l'autre côté. Moi, après que le blizzard ait tenté de s'introduire dans mon manteau, j'ai préféré me tenir à l'écart de la rive.
Côté marais, la faune, moins stupide que nous, s'était mise à l'abri.
Côté marais, la faune, moins stupide que nous, s'était mise à l'abri.
Neige à bonhomme
Hier, il tombait de la neige collante, de celle dont naissent les bonshommes. Comme de bien entendu, pas longtemps après qu'il eut neigé, nous avons eu la visite d'une de ces sympathiques créatures de l'hiver. Moi qui croyais qu'ils n'étaient attirés que par les enfants ! Même le pic mineur n'en revenait pas. Pourtant l'hiver, il connait ça.
Écureuil gris
Pas grand chose au mont Saint-Bruno cet après-midi à part des traces d'écureuil gris, une pensée de plus en plus présente pour le Texas, bientôt, et un coyote, trop loin.
Deux degrés d'espoir
Marcher dans la neige avec des bottes d'hiver quand il fait deux au-dessus de zéro, c'est comme marcher pieds nus dans le sable sur une plage des Caraïbes. On se console comme on peut.
Gros-père
Quand écrire 10 lignes vous demande tout un effort, quand tout geste prend des allures de montagne à soulever, c'est la dépression saisonnière. Rien de bien grave, mais il va falloir attendre encore jusqu'au 10 janvier avant que ma glande pinéale comprenne que les jours rallongent. En attendant, je vais me forcer pour présenter Gros-père.
Gros-père, c'est le nom qu'on a donné à un vieux chat errant et borgne, mangeur d'oiseaux et de tamias rayés que nous n'avons pas pu nous empêcher de prendre en pitié. Il n'est pas rancunier, car, plus jeune, je le chassais du jardin. Je pressentais en lui un redoutable chasseur; ce que sa longévité et ses cicatrices n'ont pas démenti.
Aujourd'hui, nous essayons de l'aider à passer à travers la mauvaise saison sans en faire plus que de lui offrir de l'eau et de la nourriture. Nous avons renoué quelques liens d'amitié respectueuse. Jamais il ne franchit le seuil de la porte; il aime trop sa liberté. Nous sentons que la fin se rapproche et quand il n'est pas au rendez-vous, nous l'imaginons couché au pied d'un arbre dans le bois, reposant là où il a aimé vivre. Mais, il n'en finit pas de nous surprendre et il réapparait toujours sur le pas de la porte.
Vivement le printemps !
Bruants des neiges et Alouettes hausse-col
Nous avons manqué les hiboux des marais. À la place, nous avons trouvé une bande de bruants des neiges accompagnés de quelques bruants lapons et d'alouettes hausse-col. La preuve demain...peut-être.
L'oiseau et la peste
Je ne vous conterai pas de fable en disant que ceux qui croient rendre service aux oiseaux en entretenant des mangeoires se trompent lourdement. Je le sais, j'en ai. En fait, il y a des tas de bonnes raisons pour ne pas le faire:
- La dépendance que nous créons chez les oiseaux.
- Les espèces que nous favorisons par rapport à d'autres; des espèces opportunistes dont nous contribuons à augmenter les effectifs.
- Le changement d'équilibre entre les populations; une espèce peut se développer au détriment d'une autre, tant du point de vue des ressources que de l'occupation du territoire.
- Les nuisances que peuvent occasionner une population croissante.
- Le risque de transmission de maladies entre les oiseaux accru par leur convergence à la mangeaoire et leur promiscuité.
Finalement, la seule bonne raison de nourrir les animaux, c'est de satisfaire son propre plaisir. C'est vrai quoi ! C'est beau tous ces oiseaux qui virevoltent sous la neige, ça met de la vie dans le jardin. Les mésanges se disputent les places à la mangeoire; les tourterelles et les bruants ramassent les graines qu'elles laissent tomber par terre, les rats aussi.
Pardon. Comment ça, les rats ? Hé oui, aujourd'hui, Rattus norvegicus mieux connu sous le nom de rat surmulot, rat de Norvège, rat brun ou encore rat d'égout est venu manifester son apport à la biodiversité du jardin.
Le voir traverser effrontément en courant sur la neige en plein jour m'a permis de constater que quelque part au fond de moi, peut-être gravé dans mes gènes en quatre lettres ou dans cette partie de l'inconscient qui nous unit, subsistait la crainte de ce propagateur d'épidémie. Attention, il n'est pas le seul responsable, car si le rat est le réservoir de la peste dans les pays pauvres, c'est plutôt l'écureuil des rochers (Spermophillus variegatus) et le spermophille de Californie (Spermophilus beecheyi) qui remplissent cet office en Amérique du Nord, un continent où la pauvreté et la peste sont endémiques. Oui, la peste est endémique dans l'ouest des États-Unis et quelques cas d'infection par le bacille Yersinia pestis sont rapportés chaque année ou presque (voir les statistiques du CDC, ici). L'Organisation mondiale de la santé considère même que la maladie est réemergente, une conséquence de la libre économie et du capitalisme peut-être.
Alors qui va remplir les mangeoires ce soir ?
Tuer n'est pas jouer
Comme chaque année, un lapin à queue blanche vient, certains soirs d'hiver, ronger les troncs du fusain ailé qui dépassent de la neige. Cette année, l'arbuste aura du mal à s'en sortir. Les plaies sont trop profondes, plus profondes que le cambium, cette couche de cellules qui assure la croissance du bois en épaisseur. La cicatrisation, au cas où elle soit possible, risque d'être longue et la voie, grande ouverte pour les agents pathogènes. Pire, la sève élaborée chargée de sucres, celle qui descend des feuilles, n'alimentera plus la partie inférieure des branches; les vaisseaux qui la conduisent passent entre l'écorce et le cambium.
J'avais espéré que les renards et les coyotes qui traînent dans le bois, nous débarrassent du lapin. Je n'aurai pas la patience.
Comme je ne suis pas assez affamé, pas assez violent, pas assez sportif non plus, en un mot pas assez chasseur, j'ai ressorti la cage à marmotte et appâté avec deux carottes, qui sont devenues dures et inodores après quelques heures en dessous de zéro. Seule la couleur est encore attrayante, mais la lapin ne semble pas être sensible à leur charme puisque, jusqu'à présent, tout ce que j'ai réussi à attraper, c'est de la neige.
À moins que le lapin ait changé ses plans. Je ne le vois plus, ni ses traces d'ailleurs, depuis quelques jours. A-t-il compris le message ? Se garde-t-il un peu de fusain pour l'année prochaine ? Peut-être a-t-il croisé Goupil ?
À la recherche de la lapone
Partis chercher des chouettes lapones, nous sommes rentrés bredouilles et fourbus. Le redoux avait rendu la neige lourde et collante aux raquettes. Par moment, des bourrasques dressaient des murs de neige et nous donnaient l'agréable illusion d'être seuls au monde. Dans une accalmie, nous avons quand même pu observer une bande de jaseurs boréaux; nos premiers de l'année.
Des mésanges, une sittelle et moi
L'hiver, une ou deux familles de mésanges s'allient avec quelques sittelles, seules ou en couple, et quelques autres insectivores pour patrouiller leur territoire à la recherche de nourriture.
Il n'est pas difficile de se joindre à la troupe. Le paiement se fait en graines de tournesol et la représentation dure autant que vous le voulez, jusqu'au printemps si vous êtes patients. Après les artistes se disperseront, le temps d'accroître leurs effectifs.
Lasius minutus
Une promenade dans un secteur différent du Boisé du Tremblay (Longueuil, Québec) m'a permis d'observer une belle colonie de Lasius minutus, à en juger par le nombre et la taille des fourmilières.
Chutttt. Laissons les dormir !
Chutttt. Laissons les dormir !
Arboretum Stephen-Langevin
Les observateurs d'oiseaux appelaient l'endroit "La Saulaie" à cause du restaurant du même nom qui le jouxtait. À en juger par les fondations de quelques bâtiments et l'agencement des nombreuses essences d'arbres exotiques qu'on y trouve, l'endroit a une origine anthropique. Combien de temps a-t-il été abandonné ? Je ne saurais le dire, mais la végétation en a profité, et la faune aussi. J'ai déjà eu le plaisir d'y observer quelques petites Nyctales et des Hiboux moyen-ducs. Des Grand-ducs d'Amérique y ont niché. À l'époque - il n'y a même pas une dizaine d'années - leur découverte se méritait car les arbres savaient les protéger.
Aujourd'hui, sous la menace des promoteurs immobiliers, je crois, et la contrainte des écologistes, la ville de Boucherville a décidé d'en faire un parc. Nous y sommes retournés récemment. Qu'il a souffert !
L'homme en a repris possession. Il a marqué son territoire; à l'entrée, un panneau signale qu'il s'agit de l'arboretum Stephen-Langevin, peut-être en l'honneur de ce qu'il a été. Son aménagement a débuté. Persuadé qu'ouvrir un horizon lui donnera de la profondeur de vue, l'homme coupe. La haie de Thuya, jadis si fournie, a été nettoyée. Elle est devenue fantomatique. Et, j'ai peu de doutes sur le sort réservé aux colonies de verge-d'or voisines, probablement du gazon à pique-nique.
En passant, nous n'avons trouvé aucun représentant des strigidés. Mais les hordes d'observateurs d'oiseaux et de photographes peu respectueux se sont chargés de les écarter bien avant les paysagistes. Par contre, nous y avons vu un grimpereau brun (ça faisait longtemps) et un groupe de merles d'Amérique qui se poursuivaient à travers les branches d'un pommetier, le seul qui portait encore ses fruits (va savoir pourquoi).
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