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Un 29 septembre au bord du lac Boivin (Québec)

Galane glabre, mais pas partout

Dimanche dernier était une belle journée d'automne que nous avons mise à profit pour aller au Centre d'interprétation de la nature du lac Boivin

La thélyptère des marais: une fougère aussi hydrophile que l'onoclée sensible 

L'endroit est agréable pour se promener en famille, nourrir les écureuils roux, les tamias rayés et les mésanges à tête noire. C'est un plaisir qu'il ne faut pas bouder, surtout si on a des enfants, et cela se sait. D'ailleurs, s'il n'y avait ce trottoir de bois qui longe la rive marécageuse de la rivière Yamaska et qui donne accès à la flore et à la faune aquatique, je ne sais pas si j'y viendrai chaque année. Il y a beaucoup trop d'humains et le carcajou en moi fuit le contact avec cette espèce. En tout cas, c'est ce que prétend ma blonde après que je lui ai lu, un soir de camping autour du feu, le chapitre qu'a consacré Serge Bouchard à cet animal dans son bestiaire, un livre dont je recommande vivement la lecture.  

Un grand pic juvénile (plumes brunes et mohawk incomplètement rouge) 
Cinquante pas auparavant, je me plaignais de ne pas avoir vu de troglodyte des marais depuis longtemps.

Bref, si la journée était belle, elle sonnait quand même comme un été qui s'achève ou un automne qui n'ose pas encore afficher ses couleurs. À l'exception des galanes et de quelques asters, tout était défleuri et les canards semblaient avoir déserté les lieux. Ils n'étaient pourtant pas dépourvus de vie, comme nous avons pu le découvrir une fois nos sens ajustés au diapason de la nature. J'ai même pu revoir ce martin-pêcheur qui m'accompagne si bien dans mes sorties que j'en ai fait mon animal-totem. 

Un lapin à queue blanche qui nous a fait longtemps hésiter pour un lièvre d'Amérique

Un maître tisserand

L'oriole du Nord (Icterus galbula) est un oiseau sonore, voyant et commun dans le sud du Québec qui a la particularité de tisser un nid suspendu. 

Au cours de la fin de semaine, j'ai eu l'occasion de le regarder faire et je ne sais pas comment il arrive à s'y retrouver dans tous ces bouts de ficelles. C'est comme essayer de se fabriquer un hamac avec la bouche.

Un rat sur son trente-et-un

Le rat musqué (Ondatra zibethicus) qui a été introduit en Europe où il côtoie le ragondin (Myocastor coypus) aime se faire beau pour passer le réveillon au chaud au fond de son terrier du marais de l'île Bizard.

Un 16 octobre sur le mont Saint-Bruno

Nous sommes le 16 octobre et l'automne ne semble pas vouloir s'installer sur le mont Saint-Bruno. Si on se fiait à l'ombre que projettent les feuilles encore vertes des chênes et des érables, on pourrait se croire en été. Heureusement, la floraison de l'Hamamélis de Virginie est là pour remettre les pendules à l'heure et, cette année, elle est spectaculaire.

Nous allions aju bois pour chercher une chouette rayée et un merlebleu de l'Est; nous y avons trouvé un roitelet à couronne dorée et quelques canards branchus qui naviguaient en pères peinards sur la petite mare avec des bernaches.


Le goût de l'été

Le boisé des douze, à Saint-Hyacinthe, a toujours autant à offrir aux visiteurs. Cette fois, il nous a permis d'observer des physostégies de Virginie que je n'y avais vu auparavant. Ces fleurs de la famille des lamiacées sont suffisamment rares au Québec pour être susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables. Ont-elles été introduites ou sont-elles spontanées ? 

Il y avait aussi ces Argus bleus, des papillons européens qui ont été introduits accidentellement dans la région de Montréal au début des années 2000.

Et puis tous ces fruits qui donnent à l'été cette saveur sucrée ou acidulée selon ce à quoi l'on goûte.

Les premières observations de ce papillon européen ont été faites en 2005 autour de l'aéroport de Mirabel.  
De vraies pommes "bio"
Les fruits du rosier: excellents à condition de ne pas croquer trop en profondeur à cause des nombreuses graines 
La ronce odorante et sa framboise
Et le pimbina trop âpre avant les premières gelées

Des orig(i)naux

Il y a quelques jours, nous campions, ma blonde et moi, au parc national du lac Témiscouata. C'était hors saison et en semaine, la meilleure période quand on n'aime pas partager la nature avec n'importe qui. Il y avait quelques-unes de ces mouches minuscules que l'on appelle mouches noires ou brûlots et qui vous laissent en remerciement de leur repas une goutte de sang, une belle enflure et des démangeaisons à n'en plus finir. C'était le prix à payer pour obtenir cette tranquillité que l'on ne trouve que loin des routes et des habitations.

Ce fut l'occasion d'apprendre que Grey Owl avait séjourné dans le parc, quand il n'en était pas encore un, dans une cabane au bord du lac à foin. Ce fut aussi l'occasion d'une rencontre inhabituelle avec trois orignaux. Ce n'était pas la première fois que nous croisions le chemin d'un orignal, parfois au sens littéral de l'expression. Toutefois, nos rencontres précédentes s'étaient toujours déroulées entre chien et loup, tôt le matin ou tard dans la journée, et n'impliquait qu'un seul individu ou une mère et son veau.

Cette fois-ci, nous étions en tout début d'après-midi et ils étaient trois. Nous marchions sur la rive du Grand lac Touladi, là où il donne naissance à la rivière Touladi. Invisibles pour eux et marchant en silence, nous les avons vus sortir du bois sur l'autre rive, relativement proche à cet endroit; Grey Owl aurait pu dire qu'elle était à portée de flèche. Ils donnaient l'impression de vouloir traverser et nous sommes descendus sur la rive pour les filmer tout en nous signalant à eux. Je ne m'y connais pas assez en orignal pour expliquer l'association de ces deux mâles et de cette jeune femelle en cette saison (sur la vidéo ci-dessous, vous remarquerez les bois naissants des mâles et la tache vulvaire blanche de la femelle). En revanche, j'ai pu constater de mes propres yeux que la réputation de bon nageur de l'orignal n'était pas surfaite. Je ne suis pas sûr d'avancer aussi vite en canoe.

Révolution

L'histoire le montre : le printemps est une saison propice à l'émergence des révolutions. Le jardin n'y échappe pas et, cette année encore, un peu partout, des frondes s'organisent. 

Un 26 septembre sur l'Île du Collège

En suivant une route au hasard, il se peut que l'on franchisse un gué et que l'on se retrouve au beau milieu d'une île du lac Témiscamingue à échanger un regard avec une crécerelle d'Amérique. 

De Stonehenge à Stanstead

Ce qui est fascinant avec les sites mégalithiques comme ceux de Stonehenge ou de Carnac, c'est leur gigantisme compte tenu des moyens techniques que possédaient les peuples du néolithique pour les édifier et qui se résumaient à des outils de bois et de pierre polie. Et puis, on ne se sait presque rien de la vie des peuples qui les ont érigés, de leur motivation et de la signification qu'ils y accordaient.

C'est évidemment tout le contraire du cercle de pierres de Stanstead, une petite ville du sud du Québec dont l'intérêt tient plutôt au fait qu'elle est traversée par la frontière canado-américaine, au sens propre du terme. 

Ainsi, le théâtre qui fait aussi office de bibliothèque est coupé en deux. Cela en fait le seul théâtre sans scène et la seule bibliothèque sans livre des États-Unis puisque les artistes se produisent du côté canadien où sont aussi rangés les livres.

L'opéra Haskell dans le prolongement du ruban jaune qui marque la frontière. À gauche, nous sommes au Canada, à droite aux États-Unis. Je sais ! On pourrait croire qu'il est facile d'agrandir le territoire canadien en repoussant un peu le ruban, mais ce que ne montre pas la photo, ce sont les trois voitures de patrouille de la douane stationnées en contre-champ.    
À gauche, un groupe de Canadiens; à droite, un groupe d'Américains; entre les deux des fleurs peut-être  arrosées par des douaniers jardiniers. 

Un 11 mai à Longueuil

Aujourd'hui, ménage du cabanon de jardin sous la supervision attentive du tamia rayé au cas où les souris auraient laissé traîner une graine.

Au jardin, si ce n'était les sanguinaires défleuries, on pourrait presque se croire en France, avec un mois de retard tout de même.

La rencontre de 2021

C'était le 30 juin, notre dernier jour sur l'île aux Basques, dans le bas du fleuve. C'était un jour de brume, de celle qui mouille comme de la pluie et qui incite à attendre le bateau au chaud, au coin du poêle. Mais voilà, il fallait que j'aille récupérer le piège photographique que j'avais sanglé à un arbre en bordure de ce que j'avais pris pour une piste d'orignal.

Pourtant, chaque matin, l'indicateur de prise de vue me signifiait que je m'étais trompé. Et encore, ce matin, je repartirai bredouille. L'île a beau être toute petite et les orignaux imposants, nous n'en aurons vu que des traces: le broutage des buissons, les empreintes de sabots, quelques excréments, un bruit de galop dans le bois lors d'une marche sur la rive et un flanc dans une trouée de la végétation. 

Dernier retour vers le refuge, je regarde par terre au cas où j'aurais manqué une plante et j'entends ma blonde derrière moi chuchoter d'un ton stressé: "Jean-François, à droite". M..., il est là, À une quinzaine de mètres. Il broute et relève à peine la tête pour évaluer le danger. Trop près pour le fixer, je baisse les yeux pour ne pas l'inquiéter et je recule tranquillement, histoire de nous laisser à tous les trois une marge de manœuvre. Nous avons pu constater à Terre-Neuve, la patrie des orignaux, que malgré leur taille, ces animaux peuvent détaler comme des lapins quand ils sont surpris. Aussi, prudence.

Il avance, nous reculons. Nous comprenons que nous sommes sur son chemin. Alors, avant qu'il soit complètement sur le nôtre et que nous nous empêchions mutuellement de passer, nous décidons de le croiser pour lui laisser le champ libre en avançant d'un pas décidé, mais pas précipité, et en le surveillant du coin de l'œil. Voilà, c'est fait. On peut maintenant profiter du spectacle.