Ça va trop vite

Chaque sortie apporte son lot de nouveaux migrateurs. Hier, les bruants à couronne blanche étaient de passage dans les jardins communautaires du parc Michel-Chartrand à Longueuil. Dans la partie boisée, un chevalier cultivait sa solitude dans un étang temporaire qui lui est dédié. Dédié, car ce n'est pas la première année que nous observons cet oiseau à cet endroit et à cette époque; à tel point que nous le cherchions.

Bruant à couronne blanche
Chevalier solitaire

Cherchez l'intrus

Le printemps suit son cours au Parc des îles de Boucherville. Les migrateurs continuent d'arriver: certains poursuivent leur voyage vers des territoires plus nordiques, d'autres s'installent. Pour ceux-là, il est temps de revendiquer un territoire et de le défendre. Sous l'effet de la photopériode et des hormones, les régions du cerveau responsables du chant se sont développées et les oiseaux ont retrouvé leur capacité de chanter. Tous sont prêts pour le grand concours. 

Paruline à couronne rousse
Ouaouaron
Bruant chanteur
Hirondelle bicolore
Paruline jaune

Juste avant le déluge

Il y a trois semaines, nous longions la rivière des Outaouais jusqu'à Luskville (Québec). Nous y avons vu les signes annonciateurs du déluge: les champs inondés, l'eau jusqu'au bord des routes et la pluie pendant trois jours ou presque. Qui plus est, tous les aninaux s'étaient rassemblés là: castors, renards roux, dindons sauvages, grues du Canada, et même une ourse et ses deux rejetons sur lesquels nous sommes tombés nez à nez au détour d'un sentier brumeux dans le parc de la Gatineau.

Trois jours en Outaouais
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En attendant les prunes

Prunus nigra

Promenons nous dans le boisé du Tremblay pendant que les pruniers et les amélanchiers sont en fleurs et que le loup n'y est plus.

Prunus nigra

Profitant d'une accalmie

Entre deux averses, nous sommes allés constater l'arrivée du printemps au parc Michel-Chartrand (Longueuil, Qc). Nous avons trouvé les peupliers faux-trembles et les claytonies de Caroline en fleurs, ainsi que les premières parulines à croupion jaune.

Parc Michel Chartrand
Populus tremuloides
Setophaga coronata

Marie-Jeanne était au bois

Elle a laissé ses traces dans le boisé du Tremblay. 
Je n'ai rien contre la culture du pot...à condition qu'il ne soit pas en plastique.

Culture de pot

C'est signé

Le pic maculé est accroc à la sève et aux insectes qu'elle attire. Il peut en consommer des lignes entières. Il la fait couler en perçant une série de trous, toujours à l'horizontale. 

Traces de Sphyrapicus varius
Traces de Sphyrapicus varius

Café, que j'aime ta couleur !

Une cerise ramassée au pied d'un caféier au Panama, oubliée au fond d'une poche et deux ans après, les premières fleurs.

Fleur de caféier

Fin de journée au parc

Hier, au parc Michel Chartrand (Longueuil, Québec), les chemins boueux filtraient les visiteurs. La faune en profitait pour vaquer à ses occupations: la Grande Pic veillait sur son nid, le Merlebleu de l'Est chassait et la communauté des jardiniers renouait avec ses jardins.

Dryocopus pileatus
Siala sialis
Racines

Fête du printemps

Printemps à Baie-du-Febvre

Dimanche dernier, tout le monde s'était donné rendez-vous à Baie-du-Febvre pour célébrer l'arrivée du printemps et officialiser la fin de cet interminable hiver.
Les dindons sauvages défilaient, le Saint-Laurent tombé de son lit se promenait en forêt, le bruant chanteur s'éclaircissait la voix et des milliers d'oies des neiges avaient fait le voyage depuis le sud des États-unis pour participer au banquet annuel dans les champs inondés.

Meleagris gallopavo

Port-Saint-François
Port-Saint-François
Port-Saint-François

Melospiza melodia

Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges

Pourquoi faire dans la dentelle ?

Boisé du Tremblay

Ça y est, je vais bientôt devoir partager le boisé du Tremblay avec des joggeurs et des skieurs. L'aménagement des sentiers prévu par la ville de Longueuil est commencé. Évidemment, il se fait dans le plus pur respect de la tradition; on commence par couper. Ensuite, viendront les graviers, les panneaux d'interdiction et d'interprétation, et enfin l'arrosage au Bt. 
Pourquoi faire des sentiers discrets qui serpentent à travers le paysage, pourquoi baliser ceux qui existent déjà, quand on a les moyens de tracer des avenues ? Pour donner de la valeur au boisé sans aucun doute; cette valeur pécuniaire qui remplace toutes les autres.     
C'était le prix à payer pour que le boisé ne disparaisse pas complètement. Dommage, j'aimais bien le parcourir en me laissant guider par les formes, les sons et les rencontres animales.

Boisé du Tremblay

Mourir en beauté

Certaines plantes ne vivent que pour fleurir; on les dit monocarpiques ou sémelpares. Cela peut leur prendre un an (les annuelles), deux ans (les bisannuelles) ou plus (les pluriannuelles) pour produire des fleurs, mais l'issue est toujours fatale. Les autres, celles dont la floraison n’entraîne pas la mort (les vivaces) sont des plantes polycarpiques ou itéropares.

Agave americana
Agave americana

Parmi les plantes monocarpiques pluriannuelles, il y a les agaves. L'agave d'Amérique (Agave americana), un des plus spectaculaires par la taille et l'inflorescence, peut se préparer pendant 10 à 15 ans avant de pousser son chant du cygne sous la forme d'une hampe florale de 5 à 10 mètres de haut. Entre-temps, son rhizome aura produit quelques drageons à proximité...au cas où la reproduction sexuée ne porterait pas fruit.

Agave americana

Les agaves (Agave) sont souvent confondus avec les aloès (Aloe). Il faut dire qu'ils se ressemblent avec leur rosette de feuilles succulentes. C'est ce qu'on appelle une convergence évolutive: soumis aux mêmes conditions climatiques arides, ils ont développé les mêmes adaptations.
Pourtant, ils sont très différents, Les agaves sont originaires d'Amérique tropicale, en particulier du Mexique; ils appartiennent à la famille des Asparagacées et ils sont monocarpiques. Les aloès, eux, sont originaires d'Afrique, de la Péninsule Arabique et des îles de l'océan indien dont Madagascar; ils appartiennent à la famille des Asphodélacées et ils sont polycarpiques.
Les deux groupes ont fini par se rencontrer dans les jardins, car ils sont très utilisés comme plantes ornementales. Néanmoins, ils n'ont pas que des vertus décoratives. Les agaves sont aussi appréciés pour la fermentation de leur tige qui donne le pulque, le mezcal  (Agave atrovirens) et la tequila (Agave tequilana). De leurs feuilles, on tire le sisal (Agave sisalana), qui sert de fibre textile. Des aloès par contre, on ne fait pas grand chose, à part peut-être un usage culinaire et médicinal du coeur gélatineux de la feuille, ainsi qu'un usage médicinal de la sève qui est terriblement laxative.
Agave americana

L'hiver le fait sourire

Dans un coin de la fenêtre de la cuisine, il y a un vieux poinsettia (Euphorbia pulcherrima) tout tordu à force de chercher le soleil. Nous l'entretenons sans lui porter trop d'attention, sauf à la fin de l'hiver quand il nous fait le plaisir de rougir à nouveau. Rien de comparable cependant avec la timidité exagérée qu'il affichait lorsque nous l'avons accueilli. Depuis, je le soupçonne de feindre la pudeur pour ne pas être expulsé. 
J'ai appris cette année qu'il était d'origine mexicaine (les voyages ne forment pas que la jeunesse); ces congénères vivent sur les flancs montagneux de la façade pacifique du pays. Les aztèques l'appellaient Cuitlaxochitl et l'utilisaient comme colorant rouge et comme antipyrétique.

Euphorbia pulcherrima

De retour au Québec, notre poinsettia nous attendait, en fleurs comme ses congénères tropicaux. Il faut dire que la floraison est déclenchée par une période de jours courts (12 heures d'obscurité pendant au moins 5 jours), des conditions faciles à réunir à Montréal. Ça tombait bien; on dit partout que ses fleurs sont insignifiantes et j'avais envie de vérifier à quel point.
Inutile de rappeler (ou peut-être que si) que la rosette rouge au sommet des tiges, n'est pas la fleur. Bien que cela ressemble à des pétales, ce n'en est pas. Ce sont des bractées, qui entourent la fleur de certaines espèces. Quand elles sont colorées comme des pétales, on dit qu'elles sont pétaloïdes.
La fleur proprement dite du poinsettia, il faut la chercher au milieu des bractées. Il y en a même plusieurs et, tant qu'à faire, il vaudrait mieux parler de capitules plutôt que de fleurs; le capitule étant un regroupement de petites fleurs sans pédoncules collées les unes aux autres dans un réceptacle entouré de bractées. Les exemples les plus connus sont le pissenlit et la marguerite.

Euphorbia pulcherrima
Chaque excroissance globuleuse et verdâtre au milieu des bractées rouges est un capitule

Le poinsettia est hermaphrodite, ce qui signifie que les capitules ont des fleurs mâles et des fleurs femelles. Les mâles avec leurs étamines apparaissent en premier, les femelles viennent ensuite. Dans le monde des plantes, ce genre de sexualité pourrait être qualifié d'extrêmement "straight" .
Là où le poinsettia fait preuve d'imagination, c'est dans le jeu de la séduction. En effet, avant d'exposer crûment ses organes sexuels, il se fait pousser sur le côté du capitule, ce qui ressemble à une bouche pulpeuse aux lèvres jaunes (toujours du côté de la tige). D'abord fermée, elle s’entrouvre pour laisser perler une goutte nectar sucré,  tandis que les fleurs mâles se dressent. L'effet escompté est sans nul doute d'attirer des insectes pollinisateurs.
Malheureusement, ce qu'il se passe après est encore mystérieux, car la reproduction du poinsettia n'obéit pas aux mêmes règles que la nôtre. Pour l'instant, je guette l'apparition de madame et je me prépare à jouer le rôle de l’entremetteur. Encore une histoire à suivre...    
 
Euphorbia pulcherrima
Euphorbia pulcherrima
Euphorbia pulcherrima
Euphorbia pulcherrima

On nous ment

Depuis que Miss Météo nous a annoncé le printemps, il y a une semaine, chaque matin, mes graines et moi regardons par la fenêtre avec la ferme intention d'investir le jardin.


Manifestement, on s'est moqué de nous.