Incognito
Que l'on trouve un papillon de forme triangulaire, aux couleurs ternes et aux ailes plaquées contre son corps, on le classera immédiatement dans les papillons de nuit.
Celui-là, probablement un Catocala de la famille des Noctuidés, l'est. Mais d'autres sont actifs en plein jour, parfois même exclusivement. Aussi, le sous-ordre des hétérocères (le tiroir dans lequel la science rangeait les papillons nocturnes) et par extension celui des rhopalocères (papillons diurnes) n'existent plus; il n'y a plus que des lépidoptères.
Un 27 août à la réserve naturelle Alfred Kelly
La réserve privée Alfred Kelly est une propriété de Conservation de la nature du Canada, située à seulement 60 km au nord-ouest de Montréal. Son accès est gratuit, mais il ne faut compter ni sur les indications routières, ni sur la connaissance des résidents pour la trouver.
Une des entrées possibles (il y en aurait trois) est au coin de la rue de la Station et du boulevard du Curé-Labelle, à Prévost. On se stationne dans le petit centre commercial et on emprunte la piste cyclable du P'tit Train du Nord sur quelques mètres, jusqu'à trouver le panneau d'entrée de la réserve sur la droite. Après, c'est comme partout: les chemins les plus agréables sont les moins fréquentés.
Un détail: à défaut d'avoir imprimé la carte des sentiers, j'ai trouvé mon GPS bien utile, car le balisage est assez hermétique.
Soyez les bienvenues !
Il existe 5 ou 6 espèces de galanes, toutes originaires du continent américain. Au Québec, on trouve la "blanche" (Chelone glabra) et la "rose" (C. obliqua).
La colorée vient du sud, et quoiqu'on en dise, son passage de la frontière ne doit rien au hasard. Si elle ne s'opposait pas à l'achèvement de l'été et à la disparition des couleurs par sa floraison tardive, nous ne l'aurions probablement jamais invitée à s'installer.
Qu'il est donc facile de déguiser l'intérêt en générosité !
Un 11 août dans les Montagnes Vertes
Parc d'environnement naturel de Sutton ou Réserve naturelle des Montagnes Vertes, peu importe. La seule chose qui compte, c'est la nature, les sentiers oubliés et nous deux. Alors, à l'écart du torrent, quand les oiseaux se taisent et que le vent nous abandonne à la chaleur moite du sous-bois, il reste le silence.
Il n'y a pas de mauvaises herbes
J'ai planté une matricaire odorante (Matricaria discoidea) au jardin, cette herbe que l'on dit mauvaise, ce symbole des terrains vagues et des bas-côtés, cette survivante du béton et de l'asphalte.
Hé oui, moi aussi j'accueille des réfugiés des pays pauvres. Mieux que Cédric Herrou en France ou que le stade à Montréal, je ne me contente pas de leur offrir un refuge ou de les parquer, je les arrache à leur condition et je leur fais une place chez moi.
En retour, elles contribuent à mon bien-être et à enrichir mon paysage quotidien. Elles m'aident à résister au conformisme confortable et étriqué de ma société.
S'il vous arrive de baisser les yeux et de croiser le chemin d'une matricaire odorante, osez froisser ses feuilles entre vos doigts. Vous constaterez qu'elle mérite bien son nom.
Je ne serai jamais un bon vendeur
Comme tout bon extraterrestre de banlieue, j'utilise une tondeuse sans moteur pour couper ce qu'il reste de gazon et je récupère l'eau de pluie pour arroser les autres plantes. Oh attention, il s'agit juste d'un baril placé sous une gouttière; rien de comparable avec les systèmes de récupération d'eaux usées qui équipent de plus en plus les maisons européennes.
Récemment, mon voisin me voyant tirer l'eau du baril m'a demandé quel bénéfice présentait un tel système. Pris de court par la question et aucun argument simple ne me venant à l'esprit, je me surpris à lui répondre: "Aucun."
Pour ma défense, je me dois de préciser qu'au Québec - je ne sais pas dans les autres provinces - l'eau municipale coule à volonté sans que les citoyens ne payent quoi que ce soit, en apparence. La réalité, c'est que nous ignorons le prix réel de l'eau, car les frais de fonctionnement et d'entretien des stations de pompage, de
traitement des eaux, ainsi que du réseau d’aqueducs et d'égouts ne sont pas détaillés dans le compte de taxe municipale. Ceci a pour conséquence de rendre l'argument économique de la réduction de la facture d'eau, difficile à énoncer simplement et chiffres à l'appui.
Évidemment, j'aurais pu prétendre que mon système contribue à freiner l'augmentation des taxes en limitant à sa faible mesure l'utilisation des services municipaux, que ce ralentissement serait d'autant plus sensible que nous serions nombreux à limiter notre consommation d'eau. J'aurais pu aussi expliquer que le fait de dépendre de l'eau de pluie et d'avoir plus qu'un robinet à tourner pour l'obtenir fait prendre conscience que l'eau n'est pas une ressource inépuisable que l'on peut gaspiller à nettoyer son auto ou son entrée de garage.
J'aurais pu également avancer des arguments écologiques comme ceux de ne pas perdre de l'eau potable dans des usages qui n'en méritent pas, de réduire les risques d'inondation en limitant le ruissellement de l'eau de pluie, ou encore de ne pas assécher la nappe phréatique par un pompage excessif.
Finalement, il faudrait peut-être que je retourne lui parler.
Une plante étrange venue d'ailleurs
Avec une hauteur atteignant facilement les deux mètres, une tige cylindrique bardée d'épines, des feuilles opposées soudées à leur base pour former une coupe qui retient l'eau de pluie, on peut dire que la cardère est une plante spectaculaire.
Au Québec, on trouve deux espèces, la "laciniée" (Dipsacus laciniatus, à feuilles divisées et à floraison blanche) et la Cardère à foulon (Dipsacus fullonum, à feuilles entières et à floraison lilas). Toutes les deux sont originaires d'Europe et se sont installées sur le continent américain. La plus ancienne preuve de naturalisation au Québec date de 1895 pour la Cardère à foulon et de 1930 pour la Cardère laciniée [Les plantes vasculaires exotiques naturalisées: Une nouvelle liste pour le Québec. Claude Lavoie, Annie Saint-Louis, Geneviève Guay et Elisabeth Groeneveld. Le Naturaliste Canadien 136:3, 6-32, 2012].
De nos jours, la cardère ne sert plus qu'à confectionner des bouquets de fleurs séchées, mais il n'en a pas toujours été ainsi. La plante nous a déjà été utile à un point tel qu'elle est entrée dans le vocabulaire. Ainsi, si aujourd'hui on carde la laine, c'est parce qu'autrefois on utilisait la tête de la Cardère à foulon pour séparer les fibres de laine avant de les filer. Plus tard, elle a été domestiquée et la Cardère cultivée (Dipsacus sativus) a longtemps travaillé dans les usines textiles.
Au Québec, on trouve deux espèces, la "laciniée" (Dipsacus laciniatus, à feuilles divisées et à floraison blanche) et la Cardère à foulon (Dipsacus fullonum, à feuilles entières et à floraison lilas). Toutes les deux sont originaires d'Europe et se sont installées sur le continent américain. La plus ancienne preuve de naturalisation au Québec date de 1895 pour la Cardère à foulon et de 1930 pour la Cardère laciniée [Les plantes vasculaires exotiques naturalisées: Une nouvelle liste pour le Québec. Claude Lavoie, Annie Saint-Louis, Geneviève Guay et Elisabeth Groeneveld. Le Naturaliste Canadien 136:3, 6-32, 2012].
De nos jours, la cardère ne sert plus qu'à confectionner des bouquets de fleurs séchées, mais il n'en a pas toujours été ainsi. La plante nous a déjà été utile à un point tel qu'elle est entrée dans le vocabulaire. Ainsi, si aujourd'hui on carde la laine, c'est parce qu'autrefois on utilisait la tête de la Cardère à foulon pour séparer les fibres de laine avant de les filer. Plus tard, elle a été domestiquée et la Cardère cultivée (Dipsacus sativus) a longtemps travaillé dans les usines textiles.
Comme beaucoup d'autres, la modernisation des procédés l'a ensuite
forcée au chômage et elle est tombée dans l'oubli. Pourtant récemment, des scientifiques l'ont replacé sous les feux de la
rampe en découvrant ou en redécouvrant que sa racine
contenait des substances bactéricides qui seraient efficaces contre Borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme.
La sentinelle
Cette année, insatisfaits des travaux d'agrandissement de leur porte d'entrée qui ont été entrepris par un écureuil gris, les moineaux domestiques ont abandonné leur vieux nichoir. La propriété n'est pas restée vacante bien longtemps; une reine de bourdon, bien contente de trouver un toit et un peu de paille y a établi sa colonie.
Le va-et-vient des ouvrières est encore discret et c'est la sentinelle postée sur le toit qui a attiré notre attention. Antennes dressées dans le vent, elle décolle au moindre mouvement alentour et vérifie chaque laisser-passer, à l'entrée comme à la sortie de ses congénères. On ne plaisante pas avec la sécurité chez les bourdons. La présence des humains, quant à elle, est bien tolérée.
S'abonner à :
Messages (Atom)