Les couleurs passent aussi l'hiver dans le sud, mais ce n'est plus qu'une question de jours avant qu'elles reviennent de migration. Hier, j'ai vu mes premiers jaunes, oranges et verts de l'année.
Printemps d'intérieur
Le printemps commence toujours dans la maison; surtout lorsqu'on sort ses plantes d'intérieur pendant les beaux jours afin qu'elles fassent le plein de photons.
Les larves qui ont passé l'hiver au chaud, enfouies dans la terre des pots de fleur, profitent du mois d'avril pour émerger. Nous les raccompagnons dans le jardin, non sans leur avoir préalablement tirer le portrait. C'est l'occasion d'aérer et de réchauffer les pages des guides d'identification qui commencent à s’ankyloser, et pour nous, de reculer un peu plus loin les limites de notre ignorance.
Aujourd'hui, c'était un charançon noir de la vigne (un centimètre de longueur) qui crapahutait sur le mur.
Grand ménage de printemps
Un couple de moineaux s'est réapproprié la vieille cabane qui, l'année dernière, était occupée par une colonie de bourdons. Monsieur fait un peu de ménage sous la supervision de madame.
Agrile du frêne, faut-il couper ?
Pour revenir sur mon billet d'hier, uniquement dicté par l'émotion de voir tous ces arbres abattus dans la réserve naturelle du Tremblay, j'ai voulu tempérer et étayer mon discours par des faits. Chassez le scientifique dépourvu d'émotions, et il revient toujours en les déguisant avec des études.
Je me suis donc livré à une petite revue rapide de la littérature scientifique sur la question. Ni systématique, ni méta-analysée, cette revue se voulait simplement tendancieuse; l'intention étant de justifier que la coupe des frênes infestés par l'agrile ne sert à rien pour empêcher sa propagation.
La science utilisée pour justifier un acte ou une politique n'est généralement pas très efficace et ne trouve habituellement pas de réponse à ce genre de question. Plus exactement, elle trouve toutes les réponses possibles, celles qui satisfont ceux qui la financent: groupes écologiques ou industries.
J'ai donc entré un premier jet de mots clés dans les moteurs de recherche PubMed et Google Scholar: agrile (ash borer, Agrilus planipennis), frêne (ash), coupe (cut, removal) efficacité (efficacy, efficiency). Puis, de lecture en lecture, j'ai raffiné pour arriver à ces cinq références qui me paraissent suffisantes pour conforter mon point de vue:
J'ai donc entré un premier jet de mots clés dans les moteurs de recherche PubMed et Google Scholar: agrile (ash borer, Agrilus planipennis), frêne (ash), coupe (cut, removal) efficacité (efficacy, efficiency). Puis, de lecture en lecture, j'ai raffiné pour arriver à ces cinq références qui me paraissent suffisantes pour conforter mon point de vue:
- McCullough, D. G., & Mercader, R. J. (2012). Evaluation of potential strategies to slow ash mortality (slam) caused by emerald ash borer (Agrilus planipennis): Slam in an urban forest. International Journal of Pest Management, 58(1), 9–23
- Mercader, R. J., Siegert, N. W., Liebhold, A. M., & McCullough, D. G. (2011). Simulating the effectiveness of three potential management options to slow the spread of emerald ash borer ( Agrilus planipennis ) populations in localized outlier sites. Canadian Journal of Forest Research, 41(2), 254–264.
- Poland, T. M. (2007). Twenty Million Ash Trees Later: Current Status of Emerald Ash Borer in Michigan. Newsletter of the Michigan Entomological Society, 52(1&2), 10–14.
- Petrice, T. R., & Haack, R. A. (2007). Can emerald ash borer, Agrilus planipennis (Coleoptera: Buprestidae), emerge from logs two summers after infested trees are cut? Great Lakes Entomologist, 40(1–2), 92–95.
Les curieux pourront les lire; on y apprend des tas de choses sur l'agrile du frêne. Pour les autres, je résumerai en disant qu'il y a quatre méthodes pour lutter contre ce fléau:
- La plus efficace est de mettre la région infectée en quarantaine, c'est-à-dire empêcher l'exportation du bois vers d'autres régions afin de ne pas répandre l'agrile.
- Efficace dans une région contaminée mais très coûteuse et dommageable pour l'environnement, est la méthode consistant à utiliser des insecticides. Encore doit-elle respecter un certain calendrier d'application et un suivi qui s'étalent sur une dizaine d'années.
- Peu efficace, l'annélation des arbres consiste à blesser un individu pour attirer l'agrile, puis à le sacrifier et à le détruire une fois qu'il a été infecté.
- Inefficace, la coupe des arbres infectés ne fait que ralentir la propagation radiale, c'est-à-dire aux individus sains voisins, et à condition de brûler les bûches qui peuvent laisser échapper des insectes pendant deux années, celle de la coupe et la suivante.
Pour conclure, j'ajouterai que même le gouvernement canadien, que l'on ne peut certainement pas accuser d'être à la solde des groupes écologiques, signale dans ce document qu'un abattage des frênes contaminés peut éventuellement être effectué dans les zones réglementées (c'est-à-dire celles dans lesquelles l'infestation par l'agrile est avérée), mais seulement à des fins scientifiques.
Tabar...N.A.Q.
Je reviens d'une virée dans la partie du Boisé du Tremblay que Nature Action Québec protège. Dans la première partie du chemin, celle qui longe la friche agricole, il y avait des frênes. Aujourd'hui, il en reste un sur deux. À l'entrée du sentier aménagé, il y avait des peupliers faux-tremble. Aujourd'hui, il en reste deux sur trois. Dans le bois, il y avait un frêne centenaire; il n'y en a plus.
Je ne comprends pas.
Si on coupe les arbres qui montrent des signes de faiblesse pour protéger les promeneurs de leur chute, pourquoi alors ne pas arroser avec des pesticides pour protéger ces mêmes promeneurs des tiques vectrices de la maladie de Lyme et des moustiques vecteurs de la fièvre du Nil Occidental ? Pourquoi ne pas clôturer la propriété et éradiquer les cerfs, réservoirs de Borrelia burgdorferi, et les ratons, réservoirs du virus de la rage ? Pourquoi ne pas enlever tous les nids de guêpes ? Pourquoi ne pas installer des rambardes sur la passerelle pour éviter les chutes ?
Les geais bleus préfèrent les grosses
Mais au-delà de leur choix, c'est la façon de l'exercer qui est intéressante.
Mais alors, c'est le printemps !
Après le carouge, voici maintenant un quiscale bronzé. Quoique, celui-là risque de perdre rapidement son bronzage.
Confirmé
Hier, je racontais que j'étais parti chercher le printemps à travers bois, en vain. Et pour cause, il m'attendait à la maison. Espérons que c'est un bon augure pour la suite de la météo.
J'attire votre attention sur le fait que le printemps a un sexe. Chez les carouges, comme chez d'autres, les mâles arrivent en premier pour défricher et dresser le campement.
Un 28 février dans le boisé du Tremblay
Avec les 8 degrés au-dessus de zéro qu'il faisait hier, rien ou presque n'aurait pu me retenir à l'intérieur. J'ai donc chaussé mes crampons et je suis allé faire un tour dans le boisé du Tremblay, histoire de vérifier si les premiers signes de migration se manifestaient. En fait, j'espérais bien trouver le carouge à épaulettes que ma blonde avait entendu la veille en attendant l'autobus, ou au moins un de ses congénères.
Ce ne fut pas le cas. Mis à part le chant du cardinal et le tambourinement du pic annonciateurs du printemps, la seule chose qui attira mon attention fut les bourgeons d'un hêtre à grandes feuilles sur le bord du chemin. Que faisait donc ce petit être, amateur d'ombre et de sol bien drainé, en plein soleil dans un terrain que seul le gel saisonnier empêchait d'être marécageux ?
Ce ne fut pas le cas. Mis à part le chant du cardinal et le tambourinement du pic annonciateurs du printemps, la seule chose qui attira mon attention fut les bourgeons d'un hêtre à grandes feuilles sur le bord du chemin. Que faisait donc ce petit être, amateur d'ombre et de sol bien drainé, en plein soleil dans un terrain que seul le gel saisonnier empêchait d'être marécageux ?
Probablement que lui et les rosiers plantés l'année dernière servaient d'excuse malhabile à l'arrachage des vrais habitants du lieu, les saules, les bouleaux et les peupliers, qui a été "nécessaire" pour permettre le passage des promeneurs de chiens et des cyclistes. Je me demande en quoi ces aménagements font avancer la demande de refuge faunique faite par la municipalité de Longueuil.
Bah, mieux vaut cela que des condos ! Et puis, si le hêtre devient grand, les amoureux pourront toujours venir graver leur initiales dans son écorce si lisse que c'en est presque un charme. Je viendrai les lire et dans quelques hivers, je m'assiérai sur le banc à son pied pour écouter le bruissement de ses feuilles marcescentes qui feront obstacle à la saison morte.
Un 24 février dans les îles de Boucherville
C'était l'heure à laquelle les lève-tôt croisent les couche-tard et ça ressemblait encore à l'hiver.
Parc écoforestier de Johnville
Aujourd'hui, je suis en manque de vert, en manque de bruissement de feuilles dans le vent, en manque de gazouillis d'oiseaux, en manque de bourdonnement d'insectes, en manque de beaux jours. Alors, je suis retourné faire un tour au parc écoforestier de Johnville, un nom dénué de charme pour un lieu qui en est rempli.
C'était au mois de juin dernier, à quelques kilomètres de Sherbrooke (Québec) et les Sabots de la Vierge étaient en fleur; je n'en avais jamais vu autant.
Mousses, fougères, conifères, rien n'a vraiment changé depuis le retrait des glaces, il y a 10000 ans. |
Pour profiter de la floraison de la tourbière, la meilleure époque est sans conteste le mois de juin. |
Et en se laissant guider par ses oreilles, on peut avoir la chance d'observer la reine des tourbières; j'ai nommé la paruline à couronne rousse. |
Pour ceux qui douteraient qu'ils marchent sur une dune préhistorique, les exploitants de sable ont mis à nu l'esker à certains endroits. Autant profiter des dégâts pour constater. |
Un 5 février sur l'île Saint-Bernard
Ce matin à Châteauguay, il ne faisait pas bon avoir les pieds pendants au bout du quai. Jésus de Montréal aurait pu marcher sur les eaux du Saint-Laurent pour aller prêcher à la paroisse de Saint-Joachin de Pointe-Claire de l'autre côté. Moi, après que le blizzard ait tenté de s'introduire dans mon manteau, j'ai préféré me tenir à l'écart de la rive.
Côté marais, la faune, moins stupide que nous, s'était mise à l'abri.
Côté marais, la faune, moins stupide que nous, s'était mise à l'abri.
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