Un 16 juin autour du lac Boivin (Granby, Québec, Canada)

Le sentier "La randonnée" qui part du Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin est le plus long, donc le moins fréquenté. C'est aussi celui qui réserve les meilleures surprises au naturaliste. Les autres ne sont pas mal non plus et tous peuvent se faire dans la journée.

Silène fleur-de-coucou
Véronique officinale
Silène enflé
Osmonde cannelle
Noisetier à long bec
Iris versicolore
Calla des marais
Papillon tigré du Canada
Écureuil roux
Canard colvert

Pas de quoi se faire un sang d'encre

Il y a 2 jours, des coprins noir d'encre sont sortis de terre, provoquant un nano-séisme dans le jardin. 
Ces champignons peuvent être mangés à deux conditions. D'abord, il faut se dépêcher de les cueillir, car ils se décomposent rapidement pour donner un liquide noir. Deuxièmement, il vaut mieux éviter de prendre de l'alcool quelques heures avant et après leur consommation sous peine de souffrir de l'effet antabuse, ou syndrome coprinien.
L'effet, spectaculaire mais généralement bénin (sauf chez les cardiaques), est causé par la coprine, une toxine qui bloque l'acétaldéhyde déshydrogénase. Cette enzyme transforme l'acétaldéhyde, un produit de dégradation de l'alcool, en acétyl-CoA. L'acétaldéhyde est toxique et son accumulation sous l'effet de la coprine provoque des rougeurs au visage, des nausées, des vomissements, des malaises, de l'agitation, des palpitations et des picotements dans les membres. 

Une mousse et un canard

J'ai invité un pote à prendre l'apéro; moi sans faux-col et lui un colvert. On a du fun...jusqu'à ce que sa blonde sonne le rappel. 


Un jour de commémoration du débarquement dans le boisé du Tremblay

Et une petite pensée pour mon grand-père qui a fait des cauchemars de guerre jusqu'à la fin de sa vie. Pour cette génération, les chocs post-traumatiques n'existaient pas. 
Mon arrière-grand-père agriculteur (que j'ai brièvement connu) s'embourbaient dans les tranchées en 14-18, mon grand-père militaire s'est fait prendre dans la poche de Dunkerque en 39-45, mon père fonctionnaire s'est retrouvé bien malgré lui en Algérie et moi, je me promène dans le boisé du Tremblay.

Silène noctiflore
Tiarelle cordifoliée
Couleuvre rayée

Un 31 mai dans le boisé des Douze

Les aubépines sont en fleurs, une occasion de s'exercer à leur identification; ce qui, soit dit en passant, représente parfois un véritable défi. Qu'importe, nous avons compté les étamines, vérifié la couleur des anthères avant l'anthèse, évalué la pilosité des inflorescences et des feuilles, sans oublier d'estimer la taille et la forme des feuilles. Puisque nous ne sommes pas des spécialistes, et que même les spécialistes peuvent y perdre leur latin, nous sommes restés avec de nombreux doutes. Mais quel plaisir d'essayer !

Crataegus flabellata
Crataegus flabellata
Merle d'Amérique sur son nid

Qui s'y frotte, s'y pique


En installant les cactus sur le balcon pour qu'ils fassent le plein de soleil, je me disais que les couleuvres du jardin allaient probablement en faire leur repère. C'est fait.

Un 26 mai dans le boisé du Tremblay

Après quelques hésitations, nous nous sommes finalement décidés à aller faire un tour dans le boisé en cette fin d'après-midi dominical. Que cela reste entre nous, mais le meilleur moment de la journée pour s'y promener est très tôt le matin et entre 16:45 et 18:00, pendant que tout le monde mange. 
Je dois dire que nous n'avons pas été déçus de cette dernière sortie en nature qui venait clore un week-end chargé en découvertes, parmi lesquelles celle d'une espèce rare d'aubépine avec un groupe de Flora Quebeca mené par deux spécialistes de la question (j'en parlerai peut-être plus tard).

[Pour en revenir au boisé, alors que nous nous penchions sur une plante, nous avons eu la surprise de découvrir une couleuvre brune, la plus rare des huit couleuvres du Québec, susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable. C'était un "lifer" pour nous deux.]

Erratum: Après un examen plus attentif des photos, la couleuvre serait plutôt une couleuvre à ventre rouge. Les critères d'identification de la couleuvre brune (couleuvre à ventre rouge) sont: 
  1. Le dos parcouru de deux rangées de points qui peuvent former une ligne dans la partie postérieure (deux lignes foncées continues) et qui sont séparées l'une de l'autre par une bande plus pâle, large de 4 écailles (3 écailles).
  2. Les tempes barrées d'une ligne verticale foncée ressemblant à des favoris (absente).
  3. Le collier pâle visible chez les jeunes individus et absent chez l'adulte (trois taches pâles persistantes). Ici, la taille d'une trentaine de centimètres suggère un adulte et la présence des trois taches, une couleuvre à ventre rouge.  

Décidément, le boisé du Tremblay mériterait bien d'obtenir son statut de réserve faunique en dépit de l'aménagement de ses sentiers multifonctionnels, de ses plantations pas toujours indigènes, de ses canettes de boissons gazeuses abandonnées par des promeneurs peu scrupuleux, de ses sacs à excréments canins oubliés sur le bord des chemins et de ses kleenex échappés malencontreusement des poches. Ouvrez-leur des chemins, ils sauront les paver à leur mesure.

Couleuvre à ventre rouge
Paruline à poitrine baie
Paruline à poitrine baie
Canards colverts

Un 25 mai autour des étangs Antoine-Charlebois

La semaine dernière, le printemps pluvieux et le débordement des étangs avaient limité notre exploration des lieux. C'est donc chaussés de nos bottes que nous y sommes retournés. Les trientales boréales commençaient à fleurir, les parulines rayées se régalaient des premiers insectes et les sangsues exploraient leur nouveau territoire sans savoir que ses nouvelles frontières n'étaient que provisoires.

Trientale boréale
Paruline rayée

Un 20 mai autour des étangs Antoine-Charlebois

L'année dernière, en découvrant le parc des Étangs-Antoine-Charlebois, je m'étais promis d'y revenir et peut-être même d'en faire un lieu de pèlerinage. J'y suis donc retourné et ce ne sera pas la dernière fois.
Avec la seule aide du temps, la nature a repris ses droits sur cette sablière abandonnée. Il ne restait plus qu'à protéger les lieux en leur donnant le statut de parc et en traçant quelques sentiers pour canaliser les visiteurs; ce qu'a très bien réussi la municipalité de Sainte-Julie.

Bihoreau gris
Violette lancéolée
Prêle d'hiver

Un 22 mai dans le boisé du Tremblay

Des parulines, toujours des parulines et quelques nouvelles fleurs.

Paruline à flancs marron
Paruline à calotte noire
Ronce pubescente
Actée rouge

Une ombre sur Pleasantville

L'occupation de la fin de semaine dernière dans le 450 (l'indicatif téléphonique de la banlieue de Montréal) était la restauration des pelouses après un hiver difficile: ratissage, aération, éradication des "mauvaises herbes", ensemencement, engraissage, arrosage, sans oublier le démarrage-test des tondeuses.


Dans cette reprise frénétique de la pratique du culte de la pelouse, il arrive parfois des accidents. Ainsi, un de mes voisins emporté par son enthousiasme m'avouait qu'il avait brûlé son gazon en surdosant son herbicide. Sur le coup, je compatissais presque. C'était juste avant de découvrir l'unique survivant d'une talle d'asaret du Canada d'un mètre carré que j'avais réussi à préserver le long de notre clôture commune.
Ce n'était pas grand chose, juste des paires de feuilles en forme de cœur. Mais bon, j'ai quand même été déçu. Désespéré non, il y a longtemps que j'ai dépassé le stade du désespoir. Le militantisme écologique, ça aussi, abandonné; à quoi bon s'attirer les foudres de la masse. Non aujourd'hui, c'est le silence, le constat des méfaits et la poursuite de mon idéal en ermite. Évidemment, toute cette végétation crée un peu d'ombre à Pleasantville.

Devinez où j'habite.

Un 19 mai dans le boisé du Tremblay

On entend souvent le "tipié - tipié - tipié" sonore de la paruline couronnée dans les forêts décidues à l'est des Rocheuses. Pourtant, on la voit rarement, probablement parce qu'on la cherche trop haut. Cette paruline vit au sol, qu'elle arpente à la recherche de nourriture; elle y niche aussi. Parfois elle se perche à hauteur de femme pour entonner son chant.
Cette fois, nous avons eu la chance de croiser son chemin. Omnubilée par la recherche de son petit-déjeuner, elle a fini par oublier notre présence pour venir à notre rencontre.

Paruline couronnée
Paruline à gorge orangée
Paruline à gorge orangée
Paruline à tête cendrée
Moucherolle tchébec
Lapin à queue blanche