Les endémiques de Cayo Coco

Le Todier de Cuba, le plus beau des endémiques de Cuba

La liste annotée des oiseaux de Cuba de 2017 mentionne 398 espèces d'oiseaux, parmi lesquelles 153 espèces nicheuses et 245 migrateurs répartis en hivernants (les oiseaux du nord qui viennent passer l'hiver  à Cuba), en estivants (une quinzaine d'espèces provenant généralement d'Amérique du Sud) et en visiteurs exceptionnels. Parmi les résidents, on dénombre 28 espèces que l'on ne peut voir qu'à Cuba et 20 espèces endémiques des Antilles (les Grandes Antilles, les Petites Antilles et les Îles Lucayes).

Le Bruant de Zapata, un endémique de Cuba classé vulnérable

Évidemment, tous ces oiseaux ne se répartissent pas uniformément sur le territoire qui compte une grande diversité de paysages et d'habitats. À Cayo Coco, on doit se contenter des oiseaux du littoral, de ceux des mangroves et de quelques ubiquistes. D'après le site eBird qui compile les observations d'oiseaux, cela totalise quand même 211 espèces.
Pendant nos six jours de présence, nous en avons vu 81, dont 6 endémiques de Cuba et au moins 7 endémiques des Antilles (je n'ai pas vraiment fait le compte). Je n'afficherai ici que les photos de quelques endémiques de Cuba et des Antilles. Pour les autres, vous pouvez consulter l'album des oiseaux de Cayo Coco. Je dois dire qu'à notre grande surprise, les oiseaux se sont avérés d'une grande discrétion (peu de déplacements au sol ou en vol, peu de chants, même au lever de soleil) et difficiles à trouver en raison de la densité importante de la végétation et de notre méconnaissance du milieu.

Le Dendrocygne des Antilles, un endémique des Antilles menacé d'extinction

Heureusement, le hasard nous a mis en contact avec Odey Martínez Llanes, un ornithologue qui oeuvre pour  la Société nationale de conservation de la flore et de la faune de Cuba et guide des excursions ornithologiques. Odey est un vrai passionné de nature et un expert dans son domaine. Grâce à son œil et à son oreille aiguisés, nous avons pu admirer quelques uns des plus beaux et des plus rares oiseaux de la région de Cayo Coco. Si vous séjournez dans le coin, je vous recommande chaudement ses services. Vous pouvez le contacter par téléphone au (+53) 52627287 ou par courriel (odey@nauta.cu), mais pensez-y d'avance, car il est très demandé.

Le pic à sourcils noirs, un endémique des Antilles
Le sporophile négrito, un autre endémique des Antilles
Le Taco de Cuba, endémique de Cuba et peut-être des Bahamas 

Carte postale de Cayo Coco

Longues plages de sable blanc, mer turquoise, palmiers, cocotiers et palétuviers, température qui oscille entre 20 et 27 degrés celsius, brise marine qui adoucit la morsure d'un soleil sans pitié, parfois une brève, mais intense, averse, c'est l'hiver à Cayo Coco, une île de l'archipel qui longe la côte nord-est de Cuba.

Les cayos, l'équivalent des keys de la Floride, sont des mondes à part. À l'exception des touristes concentrés dans les hôtels, personne ou presque ne vit là. Le sol, une roche calcaire plus souvent à nue que recouverte d'humus, y est pauvre et la moindre dépression de ce terrain sans relief est occupée par de l'eau salée. Ces conditions de vie, a priori difficiles, semblent pourtant convenir à la végétation qui atteint une densité telle que, de la route assurant la liaison entre l'aéroport et les hôtels du bord de mer, on ne voit du paysage qu'une haie d'arbres courts, parfois interrompue par une lagune ou le littoral. 

Le paysage dominant est la mangrove et ses palétuviers. Leurs racines aériennes tissent un réseau impénétrable, entrecoupé par les canaux qui relient les lagunes entre elles et avec l'océan. On peut y voir l'Hutia de Cuba (Capromys pilorides), un rat mâtiné de castor et de loutre, endémique de Cuba, ainsi que plusieurs espèces d'oiseaux sur lesquelles je reviendrai ultérieurement. Les lagunes, quant à elles, sont le domaine des échassiers et des poissons tropicaux dont le spectacle est réservé aux adeptes de la plongée. Ceux qui restent au bord peuvent observer à l'occasion un crocodile de Cuba ou d'Amérique... et avertir les autres. 
Si les crocodiles sont rares (un crocodile d'Amérique en 6 jours), on ne peut pas en dire autant des lézards qui représentent 105 des 158 espèces de reptiles de Cuba et que l'on peut rencontrer partout, même dans sa chambre.  

Hutia de Cuba

Le vieux Poinsettia





Je ne sais pas quelle est l'espérance de vie moyenne des 220 millions de poinsettias (Euphorbia pulcherrima) produits chaque année dans le monde, ni combien d'eau, d'énergie fossile, d'engrais, d'hormones de croissance, de pesticides et de pots en plastique sont nécessaires pour en remplir nos poubelles quelques semaines après les avoir achetées. En tout cas, le nôtre peut s’enorgueillir d'avoir déjoué tous les pronostics.
D'ailleurs, c'est ce qu'il fait chaque hiver en produisant sa collerette de bractées rouge vif. Avec les années et malgré les tailles nécessaires pour le contenir dans un volume acceptable, il ressemble de plus en plus à ses ancêtres mexicains, des arbustes aux feuilles éparses réunies en bouquets au bout de quelques branches.

Trois classiques de l'hiver

Chardonneret jaune

Si vous habitez dans le sud du Québec et que vous entretenez des mangeoires, alors vous verrez au moins un chardonneret jaune, un junco ardoisé et un bruant hudsonien. Le chardonneret sera accroché à la mangeoire si vous avez pris soin de la remplir avec des graines de chardons, le bruant et le junco seront occupés à récupérer ce qui tombe au sol.

Bruant hudsonien
Junco ardoisé

Espèce de snowbird

Cette année, nous avons décidé, comme beaucoup de nos compatriotes, de faire les "snowbirds". Pour ceux qui seraient étrangers au Québec, faire le snowbird, c'est fuir l'hiver pour aller cultiver son cancer de la peau, sa cirrhose et son syndrome métabolique sur une plage du sud (généralement la Floride ou Cuba) grâce à un forfait bon marché avion-hôtel-tout-inclus . 
Une grande première pour nous, qui va encore aggraver notre empreinte carbone. Mais puisque nous n'avons pas d'amis riches pour nous prêter leur voiture électrique, que nous n'avons pas beaucoup de temps à perdre en long voyage parce qu'il faut quand même que nous remplissions notre assiette et que nous aimons découvrir la nature autrement qu'à travers un écran de portable bourré de métaux rares, j'irai faire brûler un cierge aux pieds de Sainte Greta en espérant qu'elle nous pardonne et je planterai quelques plantes médicinales indigènes au jardin ce printemps pour compenser.  
Quand je dis que nous allons faire les snowbirds, il ne faut pas non plus exagérer. Je ne passerai pas mon temps au bord de la piscine à me faire des amis qui me ressemblent, alors que j'ai tout à apprendre de la nature de ce coin de Cuba. D'autant plus qu'il y a quelques "hotspots" à portée de marche ou de vélo où l'on peut voir quelques unes de la vingtaine d'espèces d'oiseaux endémiques de Cuba.
Hier, nous avons reçu notre guide d'identification, les endroits sont repérés, nous sommes prêts.  Todier de Cuba (photo ci-dessous) et tourista, nous voilà. Compte-rendu au retour.

Cuban tody (Todus multicolor).JPG
Photo de Charles J Sharp - Ouvre originale de Sharp Photography, sharpphotography, CC BY-SA 4.0, Link

Un 4 janvier au parc-nature de la Pointe-aux-prairies

Quand nous habitions Montréal, nous allions souvent nous promener dans ce parc-nature pour y observer le grand-duc d'Amérique et la petite nyctale. Même le bourdonnement de l'autoroute qui coupe le parc en deux nous paraissait reposant comparé au trafic du centre-ville.  

Un vieux saule qui déjoue le diagnostic du "spécialiste"

Après avoir délaissé le lieu pendant quelques années, nous y sommes retournés voir si les grand-ducs étaient toujours là; nous ne les avons pas trouvés. En revanche, nous avons pu constater que l'agrile du frêne n'avait pas oublié les grands frênes de cette forêt, qui sont tous morts ou mourants.
Les arbres ont été marqués. Dans une frênaie agonisante, le spectacle de tous ces rubans rouge vif ou bleus est définitivement antinaturel et désagréable. Des remplaçants ont aussi été plantés. Pour les protéger des cerfs de Virginie, les plantations ont été entourées de hautes clôtures en fer forgé qui donnent à la promenade des allures de ronde en milieu carcéral.

Un cerf qui en a vu d'autres

À part cela et grâce à la douceur anormale de ce début d'année, l'excursion a quand même été agréable. Nous n'avons vu que très peu d'oiseaux, même parmi les plus communs. Le plus remarquable a été un pygargue perché de l'autre côté du fleuve, sur la rive de l'île Sainte-Thérèse.

Un 28 décembre sur le Mont Saint-Bruno

À cette saison, il est normal que le lac du moulin soit pris dans la glace et, si nous maintenons le rythme du réchauffement, l'absence de neige finira par le devenir. 

La ballade du raton laveur

Des empreintes allant par paire, la plus grande (la patte postérieure) alternant de gauche à droite avec la plus petite (la patte antérieure), des doigts longs, un raton laveur est passé par là cette nuit. 

Premier oiseau de 2020

Cette année, le premier oiseau est un roselin familier et le premier mammifère est, sans surprise, un écureuil gris bien qu'un renard roux fasse régulièrement sa ronde dans le bois en arrière.

Un boisé qui compte

Cliquer sur la photo pour l'agrandir

Le boisé du Tremblay est un espace boisé qui compte dans le paysage de la grande région de Montréal. Dernière grande oasis avant d'atteindre Montréal, il s'insère naturellement dans le chapelet des collines montérégiennes, dont il ne fait pourtant pas partie d'un point de vue géologique. Pour apprécier son envergure, il suffit de prendre un peu de hauteur. Cela permet aussi de constater la menace permanente que font peser sur lui les secteurs résidentiels, industriels et agricoles, mais à laquelle il a su résister jusqu'à aujourd'hui.

Roselin leucique


Il est arrivé à plusieurs occasions que nous fassions de belles observations sans avoir à bouger de la maison. Ce matin, il s'agissait d'un roselin familier atteint de leucisme partiel.
Le leucisme (voir l'addendum plus bas) est une absence congénitale de pigmentation des téguments. Partiel ou total, il est causé par l'absence de toutes les cellules pigmentaires dans une région plus ou moins étendue de l'organisme. Il ne faut pas le confondre avec l'albinisme qui n'affecte que les cellules qui produisent la mélanine. C'est occasionnel, cela affecte toutes les espèces animales et ça excite toujours l'observateur de la faune qui croit, une fraction de seconde, avoir découvert une espèce rare ou nouvelle à sa mangeoire.


Addendum (2019-12-19)
Voici un échange qui a eu lieu sur Facebook et qui apporte des précisions et des références sur l'albinisme et le leucisme chez les oiseaux.
CD: Jean-François, c'est quoi la différence entre une cellule pigmentaire et une cellule qui produit de la melanine? Le résultat est le même , absence de couleur?
JFN: Les mélanocytes qui produisent la mélanine (pigment brun) sont des cellules pigmentaires des animaux à sang chaud. Les chromatophores (mélanophore, xanthphore, érythrophore, et d'autres) sont aussi des cellules pigmentaires que l'on trouve chez les animaux à sang froid. À côté de cela, les couleurs des oiseaux (autres que le brun, noir, roux et jaune) ne sont pas produites par des cellules pigmentaires proprement dites comme tu le sais. Ce sont des couleurs dites structurales, car produites par la diffraction de la lumière par certaines molécules et par leur arrangement dans les plumes.
JFN: Je corrige la dernière phrase: c'est "simplement" la diffraction dans les plumes qui crée les couleurs structurales.
CD: Hum! oui je savais à propos des couleurs structurales, mais les leuciques versus les albinos ne sont pas la conséquence du même phénomène??
JFN: Pas tout à fait, tu trouveras des réponses dans les références qui suivent:
1. Not every white bird is an albino: sense and nonsense about colour aberrations in birds
2. What colour is that bird
3. Aberrations in plumage coloration in birds
JFN: Pour être plus précis, chez les oiseaux oui, mais chez les animaux qui ont d'autres cellules pigmentaires, je ne crois pas.
JFN: J'ai relu ta question initiale et je vais essayer de reformuler ma réponse. Chez les oiseaux, tu as raison: l'absence de cellules pigmentaires ou l'absence de cellules à mélanine, c'est la même chose puisqu'il n' y a qu'une seule sorte de cellules pigmentaires et le résultat est le blanc.Chez les animaux à sang froid, les cellules pigmentaires sont plus variées et les résultats peuvent être différents selon le pigment affecté.
JFN: Pour finir, chez les oiseaux qui produisent aussi le pigment rouge par leur métabolisme (pas par les mélanocytes), on peut très bien avoir un oiseau albinos (sans mélanine) mais avec des couleurs jaunes ou rouges (voir la deuxième publication page "what colour is that bird" page 19).

Un 12 décembre dans le boisé du Tremblay


En me promenant dans le boisé du Tremblay cet après-midi, je suis tombé sur le met préféré des cerfs de Virginie, après les thuyas de mes voisins. En m'approchant pour me rassurer sur leur présence, j'ai pu constater que les cornouillers stolonifères avaient été broutés récemment; si récemment que j'ai aperçus les cerfs un peu plus loin. Il y avait aussi une piste qui pourrait avoir été tracée par un renard roux au galop.

Cornouiller hart-rouge ou stolonifère à l'écorce rouge si caractéristique

Un 5 décembre dans le boisé du Tremblay


La journée n'est pas encore commencée que le boisé est déjà à moi, ou presque.
À en juger par les pas que j'emprunte le temps d'un sentier, nous sommes deux ce matin pour assister au lever du jour, à défaut du soleil. Deux humains et rien de plus. En tout cas, rien qui n'ait laissé des traces dans la neige fraîche de cette nuit.


Cela exclut évidemment les oiseaux qui, beau temps mauvais temps, été comme hiver, se réveillent toujours de bonne heure. Pourtant, pics, sittelles, mésanges et cardinaux semblent de moins en moins nombreux. 
Au sommet d'un arbre, une pie-grièche est déjà à l'affût et j'entends les trois corbeaux du coin se raconter leur rêve dans cette langue gutturale si caractéristique.

La vie du vinaigrier

À la maison, nous faisons notre vinaigre, par plaisir et par satisfaction de ne pas être absolument dépendants de ces grandes chaines d'épicerie qui nous affament. Le processus est naturel et spontané, et ne demande rien d'autre qu'un vinaigrier; ce peut être n'importe quel récipient.
Le vinaigrier est un écosystème en soit, même s'il est extrêmement simple. Enfin c'est ce que je croyais ! À la base, il y a le vin et des bactéries acetobacter qui transforment le vin en vinaigre, ou plus précisément l'éthanol en acide acétique. Là où ça se complique, c'est que que l'odeur du vinaigre qui filtre à travers le couvercle ou qui suinte un peu du robinet attire inévitablement les mouches à vinaigre, que l'on appelle aussi mouches à fruits ou drosophiles (Drosophila melanogaster).

Une colonie d'acetobacter dans toute sa splendeur; on l'appelle aussi mère de vinaigre

Si la facilité d'élevage de cette mouche fait la joie des généticiens et d'autres spécialistes en ADN, il faut bien reconnaître que sa présence fait désordre dans une cuisine, bien qu'elle soit complètement inoffensive et ne transmette, à ma connaissance, aucune maladie.
Bref, j'ai tout essayé pour les éliminer: le papier tue-mouche, la mise en quarantaine du vinaigrier dans un sac en plastique jusqu'à la mort des mouches par inanition, l'applaudissement (les insectes détestent cette forme de reconnaissance, surtout quand ils deviennent le centre d’intérêt de vos paumes de main). En vain.
Il y a quelques jours pourtant, j'ai remarqué que mon approche ne suscitait plus aucune émotion chez les mouches et que l'espace aérien autour du vinaigrier était incroyablement calme lorsque je tirais du vinaigre. Alors que je me réjouissais de la disparition des diptères et m'interrogeais très très vaguement sur la cause, ma blonde a presque mis le doigt, au sens propre, sur l'explication.
En fait, la biodiversité du vinaigrier venait de s'enrichir d'une nouvelle espèce. Un pholque phalangide (Pholcus phalangioides) avait mis la table autour du vinaigrier et élu domicile dans le bol destiné à recueillir le vinaigre. Des quatre espèces d'araignées qui vivent presque en paix à la maison, celle-là est certainement la plus discrète, mais apparemment pas la moins utile. Évidemment, sa contribution à l'harmonie de notre communauté a été récompensée par un droit perpétuel de siéger dans le bol et par une attention particulière de notre part pour minimiser son dérangement.

Pholque phalangide: vue ventrale

Un des derniers sauvages


La photo n'est pas belle, la plante n'a rien de spectaculaire et pourtant, sa découverte dans un sous-bois de la grande région de Montréal a exaucé un de mes souhaits les plus improbables: trouver un plant sauvage de Ginseng d'Amérique (Panax quinquefolius).
Il faut préciser que la plante est rare. Si rare qu'au Canada, sa récolte est interdite et que sa possession doit être justifiée par une preuve de son origine commerciale, sous-entendue cultivée.
Pour donner un ordre d'idée, on estimait qu'en 2000, il ne restait que 54 populations viables de ginseng au Québec et 9 en Ontario, les seules provinces faisant partie de son aire de distribution. Heureusement, ces dernières ne représentent qu'environ 1 % de la population mondiale, le reste se trouvant dans l'est des États-Unis. Malheureusement, chez nos voisins du sud, sa récolte est réglementée, mais autorisée. Quand on sait que 94 % des prélèvements sont faits en dehors des saisons ou des zones autorisées, on comprend pourquoi le statut de l'espèce n'est pas meilleur qu'ici. 
Il y a plusieurs causes à la disparition du Ginseng d'Amérique. Celle que l'on aime bien mettre de l'avant est le broutage par les cerfs. C'est pourtant la moins importante et on est bien obligé d'en venir aux deux autres: la fragmentation de l'habitat et la récolte intensive. Voici quelques chiffres évocateurs du désastre: en 1752, l'Amérique exportait 15685 kg de racines de ginseng, 290000 kg (65 millions de plants) en 1841 et 125 millions de plants en 2000 (seulement pour les États-Unis). 
Le ginseng doit sa popularité aux vertus médicinales de sa racine, particulièrement appréciées en Chine. Là-bas, on utilise depuis longtemps le Panax ginseng, une espèce locale qui est cultivée depuis qu'elle a quasiment disparu à l'état sauvage dans les années 1400. Lorsqu'en 1716, le jésuite Joseph-François Lafiteau publie son mémoire sur le ginseng américain dont il a appris les vertus des Mohawks, les commerçants occidentaux flairent rapidement les profits à tirer de ce produit déjà devenu rare et coûteux en Extrême-Orient. Aujourd'hui, bien que l'on sache très bien cultiver le ginseng, la valeur symbolique et économique que l'on attribue à la plante sauvage fait en sorte que l'espèce continue à disparaître. 

Sources:
The world ginseng market and the ginseng (Korea). Journal of Ginseng Research. 37(1), 1-7. 2013
An Overview of American Ginseng through the Lens of Healing, Conservation and Trade. Margaret Wulfsberg. Lawrence University Honors Projects. 147.