Première sortie pas de tuque


Aujourd'hui c'était ma première ballade manteau ouvert sans mitaine. Le -2°C du thermomètre en paraissait 15 avec ce soleil.
Nous sommes retournés aux étangs Antoine-Charlebois, un endroit et à une heure où nous étions à peu près sûr de ne trouver personne. Paradoxalement, en ces temps de COVID et de confinement, il n'a jamais été aussi difficile pour le spécialiste de la distanciation sociale que je suis de pratiquer mon art. Il faut dire qu'après des années de pratique, ma "bulle" s'est considérablement agrandie et ses limites ressemblent plus à une portée de voix qu'aux deux mètres imposés par les autorités sanitaires. Vivement la réouverture des centres commerciaux !  
À Sainte-Julie, les étangs libèrent tranquillement leurs eaux. Après les bernaches du Canada et les carouges à épaulettes, c'est au tour des bruants chanteurs d'arriver. Il y avait aussi un grand héron, une grande aigrette et une marmotte qui nous a probablement maudits de la déranger dans son premier bain de soleil après un aussi long sommeil. Bref, la nature suit son cours, avec ou sans COVID.

1917

Je vais rarement marcher dans mon quartier, je préfère la nature. Hier pourtant, je suis passé à proximité du parc Gentilly Est, un tout petit parc de Longueuil qui abritait un boisé probablement rélictuel de ce qui fut une forêt plus vaste dont il ne reste aujourd'hui que le Parc Michel Chartrand et le boisé du Tremblay, pour ne parler que des espaces significativement verts. Au printemps, aussi étrange que cela puisse paraître au beau milieu des bungalows du 450, on pouvait y voir des trilles et quelques autres représentantes de la flore forestière. 
Malheureusement, je crois que je vais pouvoir en faire mon deuil, car ce que j'ai vu hier ressemble plus au paysage qu'a connu mon arrière grand-père dans les tranchées de 14-18 qu'à autre chose. Seul responsable, l'agrile qui a tué tous les frênes, comme en témoigne la vue de Google. J'espère seulement que l'on replantera rapidement  et le plus "naturellement" possible.

Le printemps dans le boisé du Tremblay

Avant de m'atteler à la création d'exercices pour relever le niveau de littératie des technologues en génie industriel, je suis allé accueillir le printemps dans le boisé du Tremblay. Une arrivée saluée par les tambours du pic mineur, mais sans trompette. Plus discret, le saule a décidé de marquer l'événement en accouchant de ses chatons.

Un 15 mars aux étangs-Antoine-Charlebois

Il me restait à découvrir ce lieu (1,2,3) en hiver et donc 5 jours pour passer à l'action, car le rendez-vous avec le printemps est fixé au 19 mars. Les bernaches du Canada le savent bien et commencent à prospecter un terrain où s'installer. Moins exigeantes ou peut-être plus frileuses que les oies des neiges qui nichent exclusivement dans le Grand Nord, n'importe quel endroit entre le centre des États-Unis et le nord du Canada convient à la bernache, s'il n'est pas trop éloigné d'un point d'eau.
Bien que les couples retournent généralement sur le territoire qu'ils ont coutume de fréquenter, ils ont intérêt à réserver tôt, car la concurrence est vive. Et si l'hiver veut se faire prier, il suffit de se replier vers un lieu plus hospitalier. Quand on peut faire plus de 1000 km par jour, ce n'est pas vraiment un problème. 

Un 14 mars dans le parc Michel Chartrand (Longueuil)

Que change la COVID-19 dans la vie d'un naturaliste misanthrope et grognon ? Rien, il continue à guetter les signes du printemps et à s'impatienter, comme cette marmotte qui avait mal réglé son réveil-matin et qui est repartie se coucher au galop. Les carouges à épaulettes, quant à eux, sont à l'heure et font retentir leurs grincements depuis une semaine à Longueuil, mais il en faudra plus pour briser la glace. 

Dans le bois, les grands frênes font semblant de dormir, mais ils sont bel et bien morts, victimes d'une autre épidémie. Quelle importance ? La frênaie est morte, vive la hêtraie ! La relève est déjà là, à mi-parcours, comme le prouve la marcescence partielle du hêtre à grandes feuilles.

Un 1er mars dans le boisé du Tremblay

Difficile de penser que nous ne sommes qu'à 18 jours du printemps, mais un -11°C ensoleillé sans vent à Longueuil, c'est comme un 27°C au bord de la mer, ou presque.

Pic chevelu
Nous ne sommes pas seuls
S'ont l'air ben dans leur coton ouaté !
Chiens en plastique ou refuge faunique ?

L'herbe-aux-écus

Il y a les plantes qui nous nourrissent, celles qui nous habillent, celles qui nous abritent, celles que nous aimons offrir et recevoir, sans oublier celles qui nous soignent ou nous empoisonnent et auxquelles le pharmacologue qui sommeille en moi s'intéresse plus particulièrement.  
Pour chaque nouvelle plante rencontrée, la question finit toujours par se poser : "Alors docteur, ça soigne quoi ?"
Dans le cas de l'herbe-aux-écus, la réponse semble être: plus grand chose. Et cela ne date pas d'hier puisque François-Joseph Cazin, un médecin français qui vécut de 1788 à 1864, et son fils Henri Cazin, médecin lui aussi, écrivent dans l'édition de 1868 de leur Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes: "La nummulaire a disparu de la matière médicale moderne et est presque ignorée des praticiens."
Le texte complet de la monographie est reproduit ci-dessous.




NUMMULAIRE. Lysimachia nummularia. L.
Nummularia major lutea. C. BAUH. - Nummularia sive centimorbia. J. BAUH.
Lysimachia humi-fusa, folio rotundiore, flore luteo. TOURN.
Herbeaux écus, — monnoyère, — herbe à cent maux, — herbe à tuer les moutons.
PRIMULACÉES. Fam. nat.— PENTANDRIE MONOGYNIE. L.

Cette plante vivace (Pl. XXVIII) est très commune dans les bois, les prés, sur le bord des ruisseaux, qu'elle émaille de ses fleurs. Les brebis la recherchent. Ses feuilles arrondies, entières et disposées régulièrement comme des pièces de monnaie, lui ont fait donner les noms d'herbe aux écus, de nummulaire (nummulus, diminutif de nummus, espèce de monnaie).
Description.— Racine fibreuse. — Tiges rampantes, couchées, glabres, un peu rameuses, hautes de 25 à 40 centimètres. —Feuilles opposées, ovales, entières, courtement pétiolées.— Fleurs jaunes, grandes, axillaires, solitaires (juin-juillet). — Calice à cinq divisions, ovales-aiguës.— Corolle à cinq pétales. — Cinq étamines courtes à filets soudés à la base. — Un style filiforme plus long que les étamines. — Fruit: capsule globuleuse à dix valves, enveloppée et cachée par le calice.
Parties usitées.— L'herbe entière.
(Culture.—La nummulaire sauvage suffit aux besoins de la médecine. On peut la propager de semis, en terre humide.)
Récolte. — Elle se fait pendant toute la belle saison. Sa dessiccation n'offre rien de particulier.
Propriétés chimiques.— La nummulaire a une saveur austère et un peu acide. Elle paraît contenir du tannin. La dessiccation lui fait perdre une grande partie de sa saveur.

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES
À L'INTÉRIEUR. — Infusion ou décoction, 30 à 60 gr. par kilogramme d'eau.
Suc exprimé, 50 à 100 gr.
Feuilles en poudre, 2 à 4 gr., et plus.
Vin (30 à 60 gr. pour 1 kilogr. devin) 60 à 120 gr.

La nummulaire a disparu de la matière médicale moderne et est presque ignorée des praticiens. Cependant, suivant Lieutaud, elle n'est pas le moins efficace des remèdes astringents. Elle a été regardée comme très-utile dans l'hémoptysie, les pertes utérines, l'hématurie, l'écoulement immodéré des hémorrhoïdes, le scorbut et les hémorrhagies scorbutiques, la diarrhée, la dysenterie, la leucorrhée, etc. Boerhaave faisait grand cas de cette plante. Tragus en recommandait la décoction édulcorée avec du miel aux phtisiques. Les pâtres, au rapport de Gattenhof, la donnent aux brebis, pulvérisée et mêlée avec du sel, pour les préserver de la phthisie pulmonaire. Le sel a probablement la plus grande part aux bons effets qu'on obtient de ce mélange. En Alsace (Gazette médicale de Strasbourg, avril 1856.), cette plante est d'un usage populaire dans les flux de ventre, l'hémoptysie, les hémorrhoïdes. J'en ai fait prendre le suc exprimé à la dose de 80 gr. chaque matin dans un cas de ménorrhagie lente, passive, qui existait depuis trois mois et avait considérablement affaibli la malade. Cette malade, âgée de vingt-huit ans, était lymphatique, d'une constitution délicate, avait eu deux enfants et trois avortements, à la suite desquels il lui restait toujours un écoulement sanguin peu abondant, mais continuel. Ce flux a cessé après la quatrième dose de suc de nummulaire, dont la malade a néanmoins continué l'usage pendant dix jours. Cette plante peut prendre rang, comme astringente, à côté de la centinode ou renouée et de la bourse à pasteur, dont on a récemment reconnu l'efficacité.


Extrait de: Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes. F.-J. Cazin et H. Cazin. Troisième édition. P. Asselin, successeur de Béchet Jeune et Labé, libraire de la Faculté de médecine. Place de l'École-de-Médecine. Paris. 1868

Un palmier sur la tête

Je ne crois pas avoir déjà parlé du Chamaedorea elegans de la maison. Même à un âge avancé, ce petit palmier originaire des forêts pluviales du Mexique, du Belize et du Guatemala dépasse difficilement le mètre en captivité; ce qui lui a valu le nom de palmier nain. C'est à peine mieux dans son environnement où il ne peut espérer gagner que 4 mètres de plus.

Pour me faire pardonner, les conditions de vie que j'impose à cet immigré et flatter son ego, je l'ai placé sur une étagère qui surplombe mon bureau. Je crois qu'il aime sa position dominante. En tout cas, il fleurit tous les ans; des petites fleurs jaunes globuleuses au parfum très agréable à condition de coller son nez dessus.

L'hiver, les serres

Serre des ptéridophytes

Vient fatalement un moment dans l'hiver où l'on finit par manquer de chaleur et de couleur. C'est alors le temps d'aller faire un tour dans le sud (on en revient) ou dans les serres du jardin botanique de Montréal. 
Ah, les broméliacées, les fougères, les bégonias... Et les parfums des orchidées. Cette année, je crois bien que j'ai réussi à toutes les humer.

Si vous voulez goûter au fruit du Jacquier, vous pouvez en trouver dans une épicerie asiatique; ça vaut le détour
Fougère arborescente

Et puis après la visite, il y a le traditionnel passage à la boutique où je vais me créer des besoins en visitant la librairie. Cette année, la tendance est au zéro-déchet et à la cuisine des plantes sauvages; ce qui nous promet quelques intoxications. D'ailleurs à ce chapitre, les champignons semblent toujours avoir le vent en poupe. Curieusement, il y a beaucoup de guides d'identification européens, sans aucun intérêt au Québec, mais aucune flore laurentienne, laquelle semble être tombée définitivement aux oubliettes (probablement trop de travail et pas assez d'argent à se faire). 

Serre des xérophytes

Bestiaire nocturne

En hiver, les nuits ne sont jamais vraiment noires et je jette toujours un œil à la fenêtre avant d'aller me coucher avec l'espoir de surprendre une silhouette se découper sur la neige. En ce moment, je vois assez régulièrement un gros raton laveur faire le funambule sur la clôture et un lapin à queue blanche ramasser les graines tombées des mangeoires à la lisière du bois. 
L'été, la surveillance des nuits, plus tardives et plus obscures, est confiée à une caméra infrarouge. Son œil infaillible en a surpris plus d'un. Il y a ceux qui vivent avec nous comme les souris à pattes blanches du cabanon ou le rat surmulot qui vit juste en dessous. Il y a ceux qui ne font que passer comme les mouffettes et les ratons laveurs qui viennent pêcher la grenouille dans le bassin ou faire le ménage dans nos poubelles. Et puis, il y a les cerfs de Virginie condamnés à rester derrière la clôture. 

Espèce, sous-espèce et forme

Falco sparverius sparverioides, forme pâle

La taxonomie est une science bien pratique quand on veut échanger des informations sur une plante ou un animal avec son voisin.
Il est tellement plus facile de dire: "À Cuba, j'ai vu la Crécerelle d'Amérique cubaine de forme pâle" que de dire: "À Cuba, j'ai vu un oiseau un peu plus gros qu'un merle avec un petit bec crochu jaune à pointe noire, un favori noir sur la joue, une longue queue rousse avec une bande noire à l'extrémité, un dos roux et les ailes gris bleu. Il ressemblait à celui que l'on peut voir au Québec, mais sa poitrine était uniformément blanche."

Falco sparverius sparverius

Le moineau des Antilles

Paruline d'hiver à l'heure de la margarita au bord de la piscine

J'ai toujours trouvé étrange le nom anglais de la paruline à couronne rousse. Pourquoi appeler Paruline des palmiers (Palm Warbler), un oiseau qui niche dans les tourbières du nord de l'Amérique ?
En consultant le "Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québece méridional", la bible sur les populations d'oiseaux de la province, on peut lire en introduction de la monographie sur cette paruline: "Rares sont les passereaux aussi intimement liés aux tourbières que la paruline à couronne rousse. C'est dans cet habitat qu'on l'aperçoit, généralement juchée au sommet d'une épinette ou d'un mélèze..."
Et effectivement, c'est toujours là que j'ai  pu en observer au Québec. Attention, je ne parle pas de nuées, tout juste une à l'occasion, pendant la saison de reproduction, quand elle attire votre attention en se mettant à chanter au sommet de son arbre.
Il m'aura fallu un séjour en Floride, au Texas et à Cuba, où l'on voit plus de palmiers que de mélèzes, pour vaincre mon ethnocentrisme québécois et admettre que la paruline à couronne rousse, comme beaucoup d'autres oiseaux, partage sa vie et son année entre deux pays.
À Cuba, en particulier, elle est partout. Un oiseau trottine  au sol, c'est une paruline à couronne rousse; un oiseau se promène dans la cuisine pour grappiller quelques restes, c'est elle; un oiseau s'invite à votre terrasse pour prendre une margarita, encore elle.  La paruline à couronne rousse, c'est le moineau des Antilles.   

Paruline d'été dans son mélèze

Les endémiques de Cayo Coco

Le Todier de Cuba, le plus beau des endémiques de Cuba

La liste annotée des oiseaux de Cuba de 2017 mentionne 398 espèces d'oiseaux, parmi lesquelles 153 espèces nicheuses et 245 migrateurs répartis en hivernants (les oiseaux du nord qui viennent passer l'hiver  à Cuba), en estivants (une quinzaine d'espèces provenant généralement d'Amérique du Sud) et en visiteurs exceptionnels. Parmi les résidents, on dénombre 28 espèces que l'on ne peut voir qu'à Cuba et 20 espèces endémiques des Antilles (les Grandes Antilles, les Petites Antilles et les Îles Lucayes).

Le Bruant de Zapata, un endémique de Cuba classé vulnérable

Évidemment, tous ces oiseaux ne se répartissent pas uniformément sur le territoire qui compte une grande diversité de paysages et d'habitats. À Cayo Coco, on doit se contenter des oiseaux du littoral, de ceux des mangroves et de quelques ubiquistes. D'après le site eBird qui compile les observations d'oiseaux, cela totalise quand même 211 espèces.
Pendant nos six jours de présence, nous en avons vu 81, dont 6 endémiques de Cuba et au moins 7 endémiques des Antilles (je n'ai pas vraiment fait le compte). Je n'afficherai ici que les photos de quelques endémiques de Cuba et des Antilles. Pour les autres, vous pouvez consulter l'album des oiseaux de Cayo Coco. Je dois dire qu'à notre grande surprise, les oiseaux se sont avérés d'une grande discrétion (peu de déplacements au sol ou en vol, peu de chants, même au lever de soleil) et difficiles à trouver en raison de la densité importante de la végétation et de notre méconnaissance du milieu.

Le Dendrocygne des Antilles, un endémique des Antilles menacé d'extinction

Heureusement, le hasard nous a mis en contact avec Odey Martínez Llanes, un ornithologue qui oeuvre pour  la Société nationale de conservation de la flore et de la faune de Cuba et guide des excursions ornithologiques. Odey est un vrai passionné de nature et un expert dans son domaine. Grâce à son œil et à son oreille aiguisés, nous avons pu admirer quelques uns des plus beaux et des plus rares oiseaux de la région de Cayo Coco. Si vous séjournez dans le coin, je vous recommande chaudement ses services. Vous pouvez le contacter par téléphone au (+53) 52627287 ou par courriel (odey@nauta.cu), mais pensez-y d'avance, car il est très demandé.

Le pic à sourcils noirs, un endémique des Antilles
Le sporophile négrito, un autre endémique des Antilles
Le Taco de Cuba, endémique de Cuba et peut-être des Bahamas 

Carte postale de Cayo Coco

Longues plages de sable blanc, mer turquoise, palmiers, cocotiers et palétuviers, température qui oscille entre 20 et 27 degrés celsius, brise marine qui adoucit la morsure d'un soleil sans pitié, parfois une brève, mais intense, averse, c'est l'hiver à Cayo Coco, une île de l'archipel qui longe la côte nord-est de Cuba.

Les cayos, l'équivalent des keys de la Floride, sont des mondes à part. À l'exception des touristes concentrés dans les hôtels, personne ou presque ne vit là. Le sol, une roche calcaire plus souvent à nue que recouverte d'humus, y est pauvre et la moindre dépression de ce terrain sans relief est occupée par de l'eau salée. Ces conditions de vie, a priori difficiles, semblent pourtant convenir à la végétation qui atteint une densité telle que, de la route assurant la liaison entre l'aéroport et les hôtels du bord de mer, on ne voit du paysage qu'une haie d'arbres courts, parfois interrompue par une lagune ou le littoral. 

Le paysage dominant est la mangrove et ses palétuviers. Leurs racines aériennes tissent un réseau impénétrable, entrecoupé par les canaux qui relient les lagunes entre elles et avec l'océan. On peut y voir l'Hutia de Cuba (Capromys pilorides), un rat mâtiné de castor et de loutre, endémique de Cuba, ainsi que plusieurs espèces d'oiseaux sur lesquelles je reviendrai ultérieurement. Les lagunes, quant à elles, sont le domaine des échassiers et des poissons tropicaux dont le spectacle est réservé aux adeptes de la plongée. Ceux qui restent au bord peuvent observer à l'occasion un crocodile de Cuba ou d'Amérique... et avertir les autres. 
Si les crocodiles sont rares (un crocodile d'Amérique en 6 jours), on ne peut pas en dire autant des lézards qui représentent 105 des 158 espèces de reptiles de Cuba et que l'on peut rencontrer partout, même dans sa chambre.  

Hutia de Cuba

Le vieux Poinsettia





Je ne sais pas quelle est l'espérance de vie moyenne des 220 millions de poinsettias (Euphorbia pulcherrima) produits chaque année dans le monde, ni combien d'eau, d'énergie fossile, d'engrais, d'hormones de croissance, de pesticides et de pots en plastique sont nécessaires pour en remplir nos poubelles quelques semaines après les avoir achetées. En tout cas, le nôtre peut s’enorgueillir d'avoir déjoué tous les pronostics.
D'ailleurs, c'est ce qu'il fait chaque hiver en produisant sa collerette de bractées rouge vif. Avec les années et malgré les tailles nécessaires pour le contenir dans un volume acceptable, il ressemble de plus en plus à ses ancêtres mexicains, des arbustes aux feuilles éparses réunies en bouquets au bout de quelques branches.

Trois classiques de l'hiver

Chardonneret jaune

Si vous habitez dans le sud du Québec et que vous entretenez des mangeoires, alors vous verrez au moins un chardonneret jaune, un junco ardoisé et un bruant hudsonien. Le chardonneret sera accroché à la mangeoire si vous avez pris soin de la remplir avec des graines de chardons, le bruant et le junco seront occupés à récupérer ce qui tombe au sol.

Bruant hudsonien
Junco ardoisé