C'était le 27 août dernier dans le parc national des Monts Valin. Il avait neigeoté durant la nuit, le plafond était bas, mais nous étions décidés à faire la randonnée des sommets. Et puis, comme le dit une maxime ramenée d'Europe du Nord par des amis: "il n'y a pas de mauvais temps, seulement des mauvais vêtements".
Partis tôt comme d'habitude pour éviter l'agitation bruyante de nos congénères, nous sommes arrivés, la tête et le reste dans les nuages, au pic de la Hutte. Tant pis pour le point de vue qui aurait pu être la cerise sur le sundae, mais nous étions là pour la nature et nous en avons eu.
Alors que nous nous apprêtions à redescendre, notre marche a été interrompue par l'irruption au bord de la passerelle d'une famille de neuf Tétras du Canada. C'était la deuxième fois que j'observais cette espèce; la première étant 15 minutes plus tôt en montant, probablement le même groupe. Puisque nos routes voulaient se croiser, nous nous sommes assis sur les marches de la passerelle pour laisser passer la troupe et profiter du spectacle. Aussi curieux, mais plus grégaire que nous, la famille a fini par nous rejoindre, tout en picorant à droite et à gauche bleuets et quatre-temps, puis a décidé de marquer une pause avec nous. Nous n'avions jamais été témoin auparavant d'un tel rapprochement délibéré de la part d'animaux autres que les puces, les poux et quelques autres parasites. C'est, plus tard, en nous renseignant sur l'espèce que nous avons appris que ce comportement était particulier aux tétras du Canada. Il a même été mis à profit par les chasseurs qui les tuaient avec un bâton (que peut-on espérer d'autre de l'homme ?)