La campagne d'abattage suit son cours dans le boisé du Tremblay. On coupe ras tout ce qui est mort et, tant qu'à faire, tout ce qui penche même si c'est encore vivant. On le fait au nom de la sécurité, car tout le monde le sait, quoi de plus dangereux qu'un arbre mort ?
Récemment, le chantier a atteint la grande passerelle de bois qui enjambe une des nombreuses zones marécageuses du boisé. C'est un bel endroit qui ne laisse personne insensible. On y a même aménagé une terrasse avec des bancs pour pouvoir faire une pause et s'imprégner de l'ambiance. Au printemps, on vient écouter en famille le concert des grenouilles et les connaisseurs de nature savent que c'est un lieu propice à l'observation de la faune quelle qu'elle soit.
Et puis les bûcherons sont passés, façon Attila et ses Huns. Le résultat est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre. Je ne sais pas si nous y avons gagné en sécurité et en économie de réparation de la passerelle, mais je sais ce que j'ai perdu: les nichées de pics, les barboteurs de passage dont on croisait le regard à l'occasion d'une halte et la chouette rayée que je ne pourrai plus dorénavant admirer qu'avec une paire de jumelles, si elle trouve encore un intérêt au lieu.
Ces deux espèces ont besoin d'une cavité dans un tronc pour nicher: le pic la creuse, le canard branchu doit en trouver une. |
Pour barboter librement, il faut de l'eau sans entrave |
Toutes les photos ont été prises au même endroit. |