La p'tite jaune

Cela faisait une semaine que nous arpentions le jardin en espérant rencontrer une des deux couleuvres qui l'habitent. Normalement, elles profitent des premiers rayons de chaleur pour se faire dorer l'écaille sur une pierre du bassin ou sur le bois du patio. Mais on ne sait jamais; il y a des couleuvres qui ne retrouvent jamais le chemin de la surface ou qui choisissent de rester dormir dans leur trou. Parce que tout le monde le sait; une couleuvre, ça ne meurt pas...de mort naturelle en tout cas ! La preuve, avez-vous déjà trouvé leur cadavre. Non, ça change de peau; un point c'est tout.
Toujours est-il que nous commencions à être inquiets de ne pas les avoir encore vues. Mais la couleuvre n'est pas pressée, elle connait bien sa météo et la dernière neige tardive de la fin d'avril lui a donné raison. Elle a donc attendu le dernier dimanche du mois pour se montrer. Comme d'habitude, c'est elle qui nous a trouvés. La p'tite jaune - parce qu'il y a aussi la grosse rouge - faisait une pause au soleil avant de faire la tournée de son terrain de chasse.
     

Prêle des champs, Equisetum arvense, Horsetail

La prêle est riche en silice (SiO2) et en acide silicique (Si[OH]4), la forme soluble dans l'eau. Outre ses usages thérapeutiques, elle était utilisée traditionnellement comme abrasif pour nettoyer la vaisselle. Aujourd'hui, elle est incorporée dans des préparations vendues pour prévenir l'ostéoporose et pour améliorer la santé des ongles et des cheveux.

Peuplier deltoïde, Populus deltoides, Eastern Cottonwood


Impossible de travailler aujourd'hui. Je loue ces propriétaires de VUS qui ont fait tourner leur moteur tout l'hiver dans les stationnements afin de nous offrir un printemps hâtif. Ils ont tellement bien fait que même l'été est en avance: 31° C, un 16 avril. Serait-ce le printemps le plus chaud du siècle ! Les professionnels du superlatif doivent être en train de consulter leur almanach  La météo se prête à une virée au bord du Saint-Laurent, d'autant plus que les radars nous annoncent des "flocks" migratoires. Alors, c'est décidé; aujourd'hui, ce sera école buissonnière. Il faut bien que quelqu'un accueille ces voyageurs du sud. Je débauche ma blonde et en route pour une virée au bord du Saint-Laurent dans le coin de Boucherville.

Comme l'un n'empêche pas l'autre, pendant que les oreilles répertorient les oiseaux, les yeux regardent pousser les fleurs. Qui parle de perte de temps !  Cela nous a permis de constater à quel point les bourgeons du Peuplier deltoïde (ou à feuilles deltoïdes) sont résineux et d'admirer quelques belles tiges fertiles de Prêle des champs.
Demain, après cette belle journée d'été, ce sera à nouveau le printemps !