Suite à la lecture du magazine Biosphère édité par la Fédération canadienne de la faune, je n'ai pas pu résister à l'envie de m'y abonner. Effet de l'âge probablement, il y avait longtemps que je n'avais pas appris autant de choses sur notre environnement en ouvrant un magazine naturaliste. Et puis, avec le projet de loi C-38 du gouvernement canadien conservateur, tristement élu, c'est un bon moyen de faire contrepoids à des mesures qui restreignent le rôle des environnementalistes et favorisent les dégradations industrielles.
Dans ce numéro spécial sur les espèces et les habitats menacés du Canada, il n'y a pas de quoi se réjouir. C'est à se demander ce qui ne va pas avec nous. Fruits de la sélection du pire, il n'y a pas de doute que nous survivrons... à n'importe quel prix.
Les 23 espèces canadiennes déjà disparues ne peuvent en dire autant et ce ne sera probablement pas le cas des 223 en voie de disparition, sans parler des 127 menacées et des 119 dont le statut est jugé préoccupant.
On y apprend aussi qu'au début du 19e siècle, 40 millions de bisons environ parcouraient les plaines. Cent ans plus tard, il n'en restait plus que 200. Aujourd'hui, leur nombre est remonté à 700000, mais la plupart d'entre eux n'en sont plus de véritables. Confiés à des éleveurs pour assurer leur sauvegarde, les "farmers" du coin n'y ont vu qu'une possibilité d'améliorer la production de viande. Après de nombreuses tentatives d'hybridation infructueuses avec leur troupeau de vache, il ont quand même réussi à implanter quelques gènes de bœufs dans le patrimoine génétique des bisons.
Autres tristes constats:
- Les dunes de l'île du Prince-Édouard, protégées mais vouées à la disparition en grande partie à cause des activités récréotouristiques.
- La forêt carolinienne à la frontière entre l'Ontario et les États-Unis, qui abrite 40 % des espèces à risque au Canada, a déjà disparu à 90 %.
- Les prairies, pourtant synonymes d'espace, sont cultivées à 75 %.
- Le seul désert du Canada, le désert d'Osoyoos en Colombie-Britannique, dont il ne reste que 9 % à l'état originel, est supposé disparaître d'ici 30 ans à cause de l'urbanisation.
- Des tourbières du Sud du Canada, la grande tourbière de Villeroy est la dernière tourbière oligotrophe du sud du Canada à avoir échappé à l'exploitation.