Mélèze laricin, Larix laricina, Tamarack


En hiver, si vous croisez un "sapin" sans aiguille, c'est qu'il est mort...ou qu'il fait semblant. Dans le deuxième cas, c'est un mélèze; en tout cas au Canada.
On a avancé beaucoup d'hypothèses pour expliquer cette déviance du comportement des conifères, mais selon le fameux principe du rasoir d'Ockham, dont la formulation moderne veut que l'hypothèse la plus simple soit la plus vraisemblable, la seule vraie raison de ce comportement est que le mélèze ne voulait pas finir sur le bord d'un trottoir, un lendemain de Noël.
Comme l'illustre la photo ci-dessus, le mélèze est une espèce monoïque. Contrairement aux hermaphrodites dont les sexes sont portés par la même fleur et contrairement aux dioïques dont les sexes sont portés par des individus différents, les sexes sont portés par la même plante mais par des fleurs différentes: les fleurs mâles, ou plutôt inflorescences ou cônes mâles, sont ici en haut (couleur crème) et les cônes femelles en bas (couleur rose). Ce sont ces dernières qui évolueront pour donner les cônes écailleux et secs qui valent leur nom aux conifères. Si l'ovule a été fécondé, la graine se trouvera à la base de l'écaille.       
  
 

Au rythme de la la nature


Aujourd'hui est idéal pour honorer ses commandes. j'écrirai donc cet article sur le mangoustan pendant que ma blonde mettra un nom sur un mégot de cigarette trouvé à côté d'un cadavre.
Demain sera un autre jour. Une promesse d'éclaircie m'emmènera à Philipsburg, écouter si les parulines azurées sont arrivées: zeur, zeur zeur zeur zriiiiii.

L'entre-deux-mondes

Dans le sud du Québec, près de la frontière américaine, il existe un endroit aussi mystérieux que dangereux, un lieu impénétrable entre terre et eau, le marais Fraser. Un érable rouge en garde l'entrée depuis des centaines d'années sans jamais avoir failli à la tâche.

Si ses cicatrices ne vous dissuadent pas de poursuivre l'aventure, l'armée des symplocarpes fétides postée un peu plus loin saura vous arrêter. Mais malgré leur air menaçant, sachez que c'est vous qu'ils protègent, car au delà de leurs rangs, le sol est mouvant et les dangers vous guettent. Le Saint-Laurent n'est qu'à 1,6 km à vol d'oiseau - tant mieux pour eux - mais pour le simple bipède que vous êtes, ce qu'on appelle les Everglades du Québec sont sans issue. Certes, ici, le danger ne vient pas de l'eau et vous ne risquez pas d'être dévoré par un alligator. Non, dans ce marais, le péril vient des arbres, dont le simple contact vous brûle jusqu'aux os. 

Le gardien
Passez cette ligne de choux puants, attendez-vous au pire !

Symplocarpus foetidus
Certains l'appellent une fleur: il vous aura prévenu
Rhus vernix: le bois d'enfer
Bon, j'ai peut-être un peu exagéré les dangers. Si le Sumac à vernis contient bien une résine irritante composée d'urushiol, il faut qu'elle suinte par une plaie de la plante pour provoquer des irritations de la peau et toutes les personnes n'y sont pas sensibles. Mais, dans le doute, s'abstenir d'y toucher.