Dalibarde rampante, Rubus repens, False Violet


Des plantes de sous-bois en fleurs, ce n'est pas si courant à cette époque de l'année. Alors forcément, on la remarque.
Dalibarda repens fut nommée en l'honneur de Thomas-François Dalibard, naturaliste français du XVIIIe siècle. Étant la seule représentante de son genre, les botanistes eurent peur qu'elle souffre de solitude et la rapatrièrent dans le genre des ronces (rubus). Pauvre Dalibard !


Vesce jargeau, Vicia cracca, Cow Vetch

Jarosse, vesce craque, de Cracovie, à épis ou pois à crapauds, peu m'importe. Je l'appelle comme je l'ai apprise, c'est-à-dire vesce jargeau. Sur wikipedia, on peut lire que c'est un québécisme, sur Tela Botanica que c'est un régionalisme français. Puisque j'ai connu la jargeau avant le Québec, je penche pour la seconde hypothèse. Par ailleurs, une petite recherche sur l'étymologie du nom me conforte dans ce choix.
Le seul Jargeau connu dans le monde (une phrase qui aurait plus à Charles Tisseyre) est une petite commune du val de Loire d'environ 4500 habitants, pas très éloignée de mon lieu de naissance qui plus est. Jargeau est ausi un patronyme, mais tous les Jargeau de ce monde auraient un ancêtre gergolien.
Pour ce qui est de l'étymologie de Jargeau, les informations sont aussi rares que le nom et font toutes référence à un ouvrage de Jacques Soyer intitulé: Les noms de lieux du Loiret: recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret. Jargeau viendrait du latin Garrigoïalum, lui même dérivé du celte Garrig qui désigne le chêne.

Ambroisie à feuilles d'Armoise, Ambrosia artemisiifolia, Small Ragweed

Après l'apocyn à feuilles d'Androsème, voici un autre nom digne de figurer dans un recueil de poèmes. Pourquoi pas un deuxième tome des "Fleurs du mal" ? L'ambroisie est en effet mieux connue sous le nom d'herbe à poux. Il en existe au moins deux espèces au Québec: la petite et la grande. Celle-là, c'est la petite. La grande a des feuilles moins découpées et elle est plus grande.  
Les fleurs, comme beaucoup d'entre nous, ont besoin du regard des autres pour exister. Jalouse de ne pas attirer l'attention des promeneurs avec ses grappes de petites fleurs verdâtres insignifiantes, l'ambroisie aurait fait n'importe quoi pour sortir de l'anonymat.
Et on peut dire qu'elle a réussi. Comme une de ses compatriotes célèbres (CD pour ne pas la nommer), dès qu'elle l'ouvre (la fleur, pas la bouche), elle provoque énormément de réactions. Certains reniflent, d'autres pleurent ou attendent que ça passe. Tout le secret de son succès tient à son pollen très allergène. Débarquée en Europe au milieu du XIXème, le nombre de ses fans n'a cessé d'augmenter depuis et son rayonnement est devenu international.
Comme toutes les stars, elle a ses légendes et une autre version de l'histoire suggère qu'elle serait une arme développée par la nature pour nous inciter à moins utiliser nos automobiles. Des scientifiques australiens ont ainsi montré que la production de pollen augmente en fonction du taux de gaz carbonique dans l'air: Rising CO2 and pollen production of common ragweed (Ambrosia artemisiifolia L.), a known allergy-inducing species: implications for public health., L.H .Ziska and F.A. Caulfield, Australian Journal of Plant Physiology 27(10) 893 - 898. 2000.
Ça fait presque peur.