Il y a deux sortes de canards: les barboteurs et les plongeurs. L'archétype du barboteur, c'est le colvert; à ce point présent qu'on ne le regarde plus, tellement adapté à l'humain qu'on le croit domestiqué, voire nuisible.
Mais les barboteurs, c'est beaucoup plus que ça: beaucoup plus de couleurs, de sons et de noms évocateurs: sarcelle à ailes bleues, sarcelle cannelle, canard branchu, canard siffleur, dendrocygne à ventre noir, et autres.
Ils sont aussi un très bon moyen de s'initier à l'observation des oiseaux. On sait où les trouver; il suffit de chercher un plan d'eau. Ils sont assez statiques pour avoir le temps de les observer. Les mâles en plumage nuptial des différentes espèces sont suffisamment différents pour ne pas poser de problèmes d'identification; les mâles en mue et les femelles suffisamment semblables pour exercer son sens de l'observation. Mais attention, commencer à s'y intéresser, c'est s'aventurer sur un chemin qui risque de vous entraîner plus loin que vous ne l'aviez imaginé.
Pour éviter de tomber dans le piège, mieux vaut continuer à ignorer le canard aperçu du coin de l'oeil et prétendre qu'il s'agit d'un colvert.