Eupatoire rugueuse, Ageratina altissima, White Snakeroot

Il y a des plantes qui soignent et d'autres qui tuent. Le plus souvent, elles font les deux et, comme pour les médicaments, ce n'est qu'une question de dose. L'avantage du médicament sur la plante, c'est que l'on connait la dose que l'on prend.


Avec l'Eupatoire rugueuse, on ne se pose pas la question: elle est toxique. Selon la dose, elle rend malade ou elle tue aussi bien le bétail que les êtres humains.  Elle est d'ailleurs responsable de la "maladie du lait" qui a décimé des villages de colons nord-américains au XIXème. La cause fut identifiée dès les années 1830, par la docteure Anna Pierce Hobbs qui l'apprit d'une femme-médecine Shawnee. Mais il a fallu attendre 1928 pour identifier le trémétol, la toxine transmise par le lait des animaux qui consommaient l'eupatoire. 



De la facilité au gaspillage

De la hache à la tronçonneuse jusqu'à la coupe à blanc,
De l'arc au fusil jusqu'à la disparition d'une espèce,
De l'artisanat à la production de masse jusqu'au fond de l'impasse.


Il y avait tellement mieux à faire que de couper cet arbre qui menaçait probablement les promeneurs du Mont Saint-Bruno: l'étayer, l'évider pour les martinets, le totémiser (puisque nous sommes en terre amérindienne), le laisser et le contourner. Maintenant, qui va héberger cette rainette versicolore ?



 


Paruline orangée, Protonotaria citrea, Prothonotary Warbler


La paruline orangée niche dans l'est de l'Amérique du Nord. Commune dans la moitié sud de son aire de distribution, elle se fait de plus en plus rare au fur et à mesure que l'on se déplace vers le nord. À tel point qu'au Canada, elle ne peut être observée qu'en quelques endroits du sud de l'Ontario. Contrairement aux autres parulines, elle fait son nid dans la cavité d'un arbre qu'elle choisit dans une forêt marécageuse ou riveraine. L'hiver, elle descend dans les mangroves de l'Amérique Centrale et du nord de l'Amérique du Sud.
Celle du film a été surprise au "Convention Center" de South Padre Island (Texas) au moment de la migration printanière. La coloration brun orangé du front est plutôt exceptionnelle; elle est habituellement du même orange que le reste de la tête et de la poitrine. Ce type de plumage n'est ni décrit, ni illustré dans les guides d'identification courants et pourtant, en parcourant les photos de cette paruline sur l'internet, on constate qu'il est rapporté à l'occasion.