Mammicompostage
La vie en vert
Le Panama est un petit pays de 75517 km2, soit 0,8 % de la superficie du Canada. On y recense pourtant une dizaine de milliers d'espèces végétales (un peu plus de 3200 au Canada). En y ajoutant 957 espèces d'oiseaux, 259 espèces de mammifères et 229 espèces de reptiles (on n'a pas encore fini de compter les insectes), on obtient le deuxième point chaud de la biodiversité sur Terre.
L'organisation Conservation international n'accorde ce titre qu'aux régions abritant au moins 1500 espèces de plantes vasculaires endémiques (ou 5 % des espèces mondiales). Là où le bas blesse, c'est que ces zones de grande biodiversité doivent aussi avoir perdu 70 % de leur habitat d'origine pour l'obtenir. Plus qu'une invitation à profiter du spectacle de la vie, le terme "point chaud" est donc un encouragement à se retrousser les manches pour la préserver.
La forêt primaire est un enchevêtrement d'espèces végétales et animales qui participent au maintien d'un équilibre mis en place il y a des milliers d'années. Ici comme ailleurs, rien n'est superflu; tout est important et chacun joue son rôle. Bien que nous n'en comprenions pas encore tous les mécanismes, nous savons maintenant que la forêt primitive est un des éléments indispensables à la survie de notre espèce. Elle contribue à faire de la Terre un endroit vivable en contribuant à la régulation de son climat et à la composition de son atmosphère; elle nous nourrit aussi de façon plus ou moins directe et elle nous soigne.
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Mais l'exploitation forestière et l'agriculture rongent lentement la forêt panaméenne. Le profit immédiat et personnel l'emporte une fois de plus sur l'intérêt général et à long terme. La jungle fait place aux rangs de cultures maraichères et aux troupeaux de vaches et la campagne panaméenne finit par ressembler à n'importe quelle campagne. À 1800 mètres d'altitude, les indiens gravissent les pentes dénudées et courbent le dos pour travailler une terre qui appartient dorénavant aux descendants des colons européens. Une chose est sure toutefois; cela ne durera pas. En labourant dans le sens de la pente, les travailleurs précipitent involontairement la fin de leur exploitation, car le ruissellement de l'eau vient à bout de n'importe quel humus, même s'il a des millénaires d'épaisseur.
Le gardien de vos nuits tropicales
Quand vous entrez dans votre chambre et que vous le surprenez accroché au plafond au-dessus de votre lit, la première fois, ça surprend. J'irais même jusqu'à dire que ça inquiète un peu. Mais bon, avec ses dix centimètres, on est loin du varan du Nil. Il suffit de se dire qu'il sait ce qu'il fait et espérer qu'il ne va pas sursauter de peur quand vous allez allumer la lumière pour vous rendre à la salle de bain. De toute façon, il fait partie du service de nettoyage des chambres. C'est le spécialiste des cafards, moustiques et autres insectes. Contrairement au reste du personnel affecté aux besognes sous-payées, il ne fait pas partie d'une des huit nations autochtones du Panama. Non, c'est un représentant d'une autre catégorie d'exploités, celle des travailleurs émigrés. Lui est venu du sud-est asiatique. Arrivé probablement par bateau, il a du mettre pied à terre à l'occasion du passage des écluses du canal de Panama.