Marais de Cooper

En prenant la route de Toronto à partir de Montréal, peu après qu'on soit entré en Ontario et que la 20 devienne la 401, on traverse Lancaster, une charmante petite ville que même mon GPS ne situe pas sur la carte.
Il y a pourtant deux bonnes raisons de s'y arrêter. Premièrement, c'est la Liquor Control Board of Ontario la plus proche de chez moi et l'unique moyen de me ravitailler en Glayva, une liqueur de whisky importée d'Écosse que l'on ne trouve que dans les LCBO. La deuxième raison, c'est le marais de Cooper, une excellente place pour observer les oiseaux.


Beau temps, mauvais temps, nous y allons au moins une fois par an...quand la bouteille est vide. Nous ne sommes jamais déçu. Hier encore, malgré la pluie et le froid, l'endroit nous réservait de belles surprises parmi lesquelles trois grues du Canada, un ballet aérien et sonore de bécassines de Wilson en pleine pariade, un balbuzard pêcheur sur sa plate-forme et des callas des marais que je n'avais pas vus en fleur depuis longtemps.   

Les chemins ombragés sont rares, mais habités par une faune sonore 
Pour une partie de cache-cache avec les oiseaux
De l'eau dans du vert




Crapaud d'Amérique

Anaxyrus americanus n'est pas très gracieux avec toutes ses verrues, qui sont en fait des glandes à venin (mais non, il n'est pas dangereux). Par contre, il chante bien; une longue trille aiguë qu'il pousse au printemps. Pas très grand (11 cm maximum), bien camouflé (couleur brun pâle à brun foncé), on passe généralement à côté sans le remarquer. Il est pourtant très commun. On le trouve même dans les jardins de banlieue, entre la piscine, le barbecue et la tondeuse.


Quand coasse la léopard...

Le printemps est certainement la saison la plus sonore de l'année. C'est le temps pour monsieur de chanter à madame les avantages qu'elle aurait à s'accoupler avec lui ou d'indiquer à ses rivaux les limites de son territoire. C'est aussi le temps pour nous d'en profiter car le concert ne durera pas. Une fois l'objectif atteint, tout le monde fera silence pour élever sa progéniture sans risque d'attirer les prédateurs. Le printemps est sonore, mais pas cacophonique. La musique est bien réglée et chacun sait quand il doit entrer en scène. Il faut dire que les répétitions se comptent par millions. Ainsi, quand le temps est venu pour la grenouille léopard de chanter, celui de la rainette faux-grillon achève.