Vous reprendrez bien un peu de krummholz ?


Euh, c'est gentil mais je vais attendre un peu...surtout s'il est servi sur un plateau à 1000 et quelques mètres d'altitude comme celui de "l'Acropole des draveurs" dans le parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. On a beau être gourmand de nature et apprécier les déserts, il faut savoir en garder pour plus tard.
Et puis, ce serait tellement plus agréable au bord de la mer. Après tout, pour réussir un krummholz, un terme germanique utilisé pour désigner les arbres (holz) rabougris et tordus [krumm] typiques de certains paysages, il suffit d'un sol pauvre et battu par les vents.  



Par le feu et dans la glace


Des faisceaux de deux aiguilles, des cônes incurvés et plaqués contre les rameaux, il s'agit sans aucun doute du pin gris (Pinus banksiana). Cet arbre insolite a besoin de la chaleur des flammes pour naître et du froid des hivers boréaux pour croître. On le trouve à partir du 49ème parallèle, entre les Appalaches et les Rocheuses.
Dans le nord de la péninsule du Michigan, ses forêts les plus méridionales sont l'unique refuge de la paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii). Cet oiseau endémique a bien failli disparaître car il niche au pied d'arbres âgés de 4 à 20 ans, à condition qu'ils recouvrent une surface d'au moins 65 hectares. En 1970, il ne restait plus que cinq centaines d'individus qui se partageaient les 18 km2 restants de territoire. Depuis, on a compris l'importance de préserver les forêts de pin gris et à défaut d'incendie pour les perpétuer, on plante.

Lièvre ou lapin ?


Dans le sud du Québec, nous n'avons pas trop le choix. La famille des léporidés ne compte que le lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus) et le lièvre d'Amérique (Lepus americanus).
Et bien qu'on ait tendance à crier au lièvre quand on les croise dans la nature,  j'ai rencontré beaucoup plus de lapins que de lièvres. Pour être franc, j'ai réalisé récemment que je n'avais jamais observé de lièvres et que tous ceux qui m'avaient fait douter n'étaient en fait que des lapins.
J'ai tout entendu sur la façon de les distinguer: les oreilles (plus longues chez le lièvre), la forme de la tête (plus anguleuse), la taille (plus grande), la couleur, les pattes (plus longues). Pour la couleur, c'est surtout vrai l'hiver quand le pelage du lièvre vire au blanc alors que celui du lapin reste brun. Mais l'été...
Il y a deux choses à regarder: les pattes arrière et la queue. Celles du lièvre sont vraiment plus grandes. On peut même avoir l'impression qu'elles le gênent pour marcher. Quant à la queue, c'est comme s'il n'en n'avait pas. Elle est très courte, de la même couleur que le pelage et il s’assoit dessus au repos. Chez le lapin, elle est comme son nom l'indique, blanche, et visible même au repos.