C'était dans les Laurentides, à la fin de l'été, par un matin ensoleillé mais frais. Nous progressions sous le couvert des bouleaux et des faux-trembles sur un sentier étroitement balisé par les sapins baumiers. L'humus étouffait le bruit de nos pas. Nous allions à la rencontre de ce que la nature avait à nous offrir, les yeux ouverts aux mouvements devant, les oreilles attentives aux sons alentour.
Et puis, nous sommes arrivés à une clairière, un affleurement de vieux granit usé et balafré. Là où l'homme n'avait pas marché, il était recouvert de larges plaques de mousses, de lichens et de champignons. Nous avons immédiatement perçu le charme du lieu sans vraiment en situer l'origine. Couleurs, formes, composition, lumière, douceur du soleil, c'est en nous arrêtant pour nous imprégner de l'ambiance que nous avons compris. Nous assistions à une assemblée des premières formes de vie terrestres.