Lin

Linum usitatissimum (Linacées) est aussi appelée Lin usuel ou Lin cultivé.
Le lin cultivé est une plante annuelle originaire d’Eurasie, qui a été propagée dans de nombreux pays. Bien qu’on le trouve parfois à l’état sauvage dans les friches, les terrains vagues et le bord des chemins, il s’agit de plantes échappées de culture. Le lin produit des fleurs bleues à cinq pétales portées à l’extrémité des ramifications d’une tige grêle, mais relativement rigide.
Le lin était cultivé au Moyen-Orient, il y a 7000 ans au moins. On utilisait ses fibres pour la confection des textiles et des cordages et ses graines pour produire de la farine et de l’huile.
On utilise les graines, qui sont adoucissantes, anti-inflammatoires, digestives, laxatives et oestrogéniques.
Parmi les principes actifs du lin, on trouve :
  • Des acides gras insaturés (30 à 40 % de la graine) dont l’acide linolénique (35 à 50 %), un oméga 3, et l’acide linoléïque (environ 25 %), un oméga 6.
  • Du mucilage (6 %).
  • Des protéines (25 %).
  • Le sécoisolaricirésinol, un lignane dégradé par la flore intestinale en entérodiol et en entérolactone, qui sont deux phytoestrogènes.
  • La linamaroside, un glucoside cyanogène.
Contre l'hypercholestérolémie, les troubles de la ménopause, l'ostéoporose, la constipation, le syndrome du côlon irritable, les inflammations du tube digestif (colite, gastrite, entérite), la dysenterie, la cystite, la blennorragie, la colique néphrétique, les pneumonies et la toux.
Pour prévenir les cancers hormonodépendants (prostate, sein, utérus, ovaire)
  • Graines moulues ou entières à raison de 5 à 15 g dans 150 ml d’eau, de lait ou de jus de fruit, 2 à 3 fois par jour. La quantité de liquide peut être supérieure, car l’important est de bien s’hydrater pour éviter le blocage du tube digestif.
  • Infusion de 3 g de graines dans 150 ml d’eau, 3 à 4 fois par jour.
  • Infusion de 6 g de graines et de 2 g de réglisse dans 150 ml d’eau, 2 fois  par jour.
Contre les dermatoses (eczéma, anthrax), les plaies, les ulcères, les contusions, les dartres, le prurit, les inflammations de la peau, les furoncles, les abcès, la bronchite, la nervosité, les douleurs musculaires et articulaires, les névrites.
  • Cataplasme chaud avec les graines broyées.
  • Compresse avec une infusion de 50 g par litre d’eau.
  • Lotion avec une décoction (2 minutes) de 50 g de graines par litre d’eau.
  • Bain avec 1 litre de la décoction ajouté à l'eau du bain (nervosité).
Les graines se conservent assez bien, mais une fois moulues, elles rancissent rapidement. On peut les garder au réfrigérateur, mais pas plus d'une semaine. Il ne faut jamais prendre de farine ou de graines de lin sans les avoir fait préalablement trempées dans de l’eau sous peine de bloquer le tube digestif. Les gens souffrant de diverticulose doivent faire preuve d’une grande prudence et commencer par de toutes petites quantités de farine finement moulue et tamisée. Les graines de lin sont contre-indiquées en cas d'occlusion intestinale, de paralysie intestinale ou de toute autre condition empêchant le transit intestinal. Si la constipation persiste plus de 3 jours, il faut consulter un médecin. Le lin peut interférer avec l’absorption de certains médicaments et devrait être pris 2 heures avant ou après ces derniers. Le lin est déconseillé aux femmes enceintes, aux enfants de moins de 12 ans et aux personnes qui prennent des médicaments ralentissant le transit intestinal (morphine et dérivés, par exemple). La consommation de lin peut diminuer l’absorption de glucose et nécessiter un ajustement des traitements hypoglycémiants.

Lierre terrestre

Glechoma hederacea (Lamiacées) est aussi appelée Courroie de saint Jean, Gléchome lierre terrestre, Lierre terrestre ou Gléchome faux-lierre.
Originaire d’Eurasie, le lierre terrestre a marché dans pas de l’être humain et a colonisé plusieurs régions du globe, notamment l’Amérique du Nord. Rampante, elle forme des tapis parfois denses à la lisière des bois ou à l’ombre des haies. On la reconnait à ses petites feuilles opposées et crénelées en forme de coeur, à l’aisselle desquelles apparaissent des petites fleurs bleues-mauves bilabiées.
On utilise les parties aériennes, qui sont astringentes, expectorantes, mucolytiques, toniques et vulnéraires.
Parmi les principes actifs du lierre terrestre, on trouve :
  • Des flavonoïdes dont l’hyperoside, et le cynéroside.
  • Des terpénoïdes dont l’acide ursolique et l’acide oléanolique.
  • Une huile essentielle (0,03 à 0,06 %) composée entre autres de : cymène, linalol, limonène, menthone, pinène, pinocamphone, pulégone et gléchomafurane.
  • La marrubiine, une lactone diterpénique à laquelle on attribue un effet expectorant.
Contre l'infection et l'hypersécrétion des muqueuses, notamment de la sphère oto-rhino-laryngologique (rhume, sinusite, rhinorrhée, encombrement des bronches, gastro-entérite), la bronchite, la toux productive, la coqueluche, l'asthme, la diarrhée, les hémorroïdes et les acouphènes.
  • Infusion de 2 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Teinture (1:2 éthanol à 40 %) à raison de 0,75 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Sirop (100 %) obtenu à partir d’une infusion (10 heures) de 400 g par litre d’eau; prendre 15 ml, 3 ou 4 fois par jour.
Contre les abcès et les blessures (plaies, ulcères, ecchymoses).
  • Compresse avec une décoction concentrée.
  • Huile (1:20 à froid, 1x1 mois).
  • Inhalation, bain de bouche ou gargarisme avec une infusion de 30 g par litre d’eau.
  • Inhalation de suc frais (migraine).
L'usage du lierre terrestre est contre-indiqué en cas de grossesse et d'épilepsie. Des doses élevées peuvent provoquer des brûlures d'estomac.

Lierre grimpant

photo de Joan-T, [GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Hedera helix (Araliacées) est aussi appelée Lierre, Lierre commun, Bourreau-des-arbres, Drienne, Herbe de Saint-Jean, Lierret, Rondelette, Rondette, Rondote ou Terette.
Le lierre est un arbrisseau à tige rampante et grimpante originaire de l’Eurasie. Il pousse dans les bois ou sur les murs. Introduit comme plante ornementale en Australie et aux États-Unis, il est considéré dans ce dernier comme une plante envahissante.
On utilise les feuilles, qui sont antibiotiques, antifongiques, antispasmodiques, antitussives, expectorantes et mucolytiques. Le fruit est toxique.
Parmi les principes actifs du lierre, on trouve :
  • Des saponines (2,5 à 6 %) composées principalement d’hédérasaponine C, B, D, E, F, G, H et J, dans un proportion de 1000, 70, 45, 10, 40, 15 6, 5 et d’α-hédérine.
  • Des flavonoïdes dont le kaempférol, la quercétine et leurs dérivés glycosylés.
  • Des phytostérols.
  • Une huile essentielle (0,1 à 0,3 %) composée entre autres de germacrène D, de limonène et de sabinène.
Contre la congestion respiratoire causée par des mucosités, la toux productive, l’asthme, la bronchite, la coqueluche, la grippe, le rhume, les troubles hépatiques, la dysenterie et l'arthrite.
  • Infusion de 0,3 à 0,8 g de feuilles séchées dans 150 ml d'eau, jusqu'à 3 fois par jour.
  • Extrait sec (2-3:1 éthanol 50 %) à raison de 40 mg, 1 à 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol 70 %) à raison de 0,3 ml par jour.
Contre la pédiculose, les coups de soleil, les douleurs rhumatismales, les infections de la peau et l'eczéma.
  • Cataplasme de feuilles fraîches.
  • Compresse avec une infusion de 200 g de feuilles fraiches par litre d’eau.
Le lierre est contre-indiqué aux femmes enceintes ou qui allaitent, ainsi qu'aux enfants. Il peut provoquer des allergies, des nausées et des vomissements. Il est déconseillé de l’utiliser avec des médicaments antitussifs, notamment ceux à base de codéine.