Menthe poivrée

Mentha x piperita (Lamiacées) est aussi appelée Menthe anglaise. M. spicata, la menthe verte, et M. aquatica, la menthe aquatique, ont des propriétés similaires.
La menthe poivrée est un hybride entre M. spicata et M. aquatica. Elle est cultivée en Europe, en Asie et en Amérique du Nord pour la production de menthol.
On utilise les parties aériennes, qui sont analgésiques, antispasmodiques, antiseptiques, carminatives, cholagogues, digestives et relaxantes.
Parmi les principes actifs de la menthe poivrée, on trouve :
  • Une huile essentielle (environ 1,5 %) dont les principaux constituants sont : le menthol (30 à 55%), la menthone (14-32%), la pulégone (environ 4%) et la carvone (1 %). Les proportions de chaque constituant varient selon les espèces.
Contre le syndrome du côlon irritable, la dyspepsie, la colique, l'ulcère gastroduodénal, la constipation, les flatulences, la gastrite, l'entérite, la nausée, les infections gastro-intestinales, les troubles hépatobiliaires (ictère), la mauvaise haleine, la céphalée, les vertiges, les tremblements, l'inflammation des voies respiratoires (sinusite, bronchite, laryngite), la toux, le rhume, le coryza et la coqueluche.
  • Infusion de 1 à 3g dans 150 ml d’eau, 3 à 4 fois par jour, entre les repas ou comme digestif.
  • Huile essentielle à raison de 0,1 à 0,2 ml (2 à 4 gouttes), 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 45 %) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 2 à 3 ml, 3 fois par jour.
  • Capsule entérosolubles contenant 0,2 à 0,4 ml d’huile essentielle, 3 fois par jour (syndrome de l’intestin irritable).
Contre le mal de tête, les infections respiratoires, l'inflammation et la congestion des voies respiratoires (sinusite, bronchite), la toux, la coqueluche, l'asthme, l'inflammation de la muqueuse buccale, les douleurs rhumatismales et musculaires, les névralgies, les spasmes musculaires (crampes), les démangeaisons, les piqûres d'insectes, l'eczéma, l'urticaire, et l'herpès labial.
  • Cataplasme de feuilles écrasées sur les piqûres d'insectes.
  • Huile (1:12 à froid, 1x1 mois) à appliquer sur la région à traiter.
  • Inhalation des vapeurs d'une décoction de 50 g par litre d’eau ou de 3à 4 gouttes d’huile essentielle dans de l'eau très chaude.
  • Onguent contenant de 1 à 10 % d'huile essentielle.
  • Friction de la poitrine, au besoin, avec une des préparations mentionnées ci-dessous (troubles des voies respiratoires).
  • Massage du front et des tempes avec une des préparations mentionnées ci-dessous, au besoin  (mal de tête).
  • Friction avec l'une de ces préparations: (1) 2 ou 3 gouttes d'huile essentielle pure ou diluée dans de l'eau tiède, (2) huile végétale, crème ou onguent contenant de 5 à 15 % d'huile essentielle, (3) teinture contenant de 5 à 20 % d'huile essentielle (démangeaisons, douleurs rhumatismales, névralgiques ou musculaires).
L'huile essentielle de menthe ne devrait pas être utilisée chez les enfants de moins de 8 ans en raison de ces effets neurotoxiques. Appliquée près des voies respiratoires (nez, bouche) des enfants de moins de 6 ans, elle peut déclencher des spasmes du larynx ou des bronches et provoquer un étouffement. En l’absence de données toxicologiques, elle est déconseillée pour les femmes enceintes ou qui allaitent. L’usage interne de l’huile essentielle peut exacerber les symptômes des personnes souffrant de reflux gastro-œsophagien ou de hernie hiatale; il convient alors d’interrompre son utilisation. Son application sur la peau peut provoquer des réactions allergiques. À doses élevées, l’huile essentielle de menthe poivrée peut provoquer la nausée, la diarrhée, des convulsions, de l’arythmie, l’ataxie, de la confusion et une perte de conscience.

Mélisse

Melissa officinalis (Lamiacées) est aussi appelée Mélisse officinale, Baume mélisse, Herbe au citron, Thé de France, Piment des abeilles ou Citronnelle.
La mélisse est une plante vivace originaire du bassin méditerranéen, qui est cultivée dans de nombreux pays comme plante aromatique et médicinale. Souvent échappée des jardins, elle pousse à proximité des habitations, dans les endroits ensoleillés. Elle ressemble à la menthe et à la cataire, mais ses fleurs, petites, sont de couleur jaune pâle et elle dégage une forte odeur de citronnelle lorsque les feuilles sont froissées.
On utilise les feuilles et les fleurs, qui sont antispasmodiques, antivirales, céphaliques, cholérétiques, digestives, fébrifuges, sédatives et sudorifiques.
Parmi les principes actifs de la mélisse, on trouve :
  • Une huile essentielle (0.1 à 0,8 %) composée d’environ 60 % de monterpènes (citronellal, citral, néral, géraniol) et d’environ 35 % de sesquiterpènes (caryophyllène, germacrène D).
Contre la nervosité, l'agitation, l'irritabilité, les troubles du sommeil, les vertiges, les acouphènes, les troubles digestifs mineurs (spasmes gastro-intestinaux, aérophagie, dyspepsie), l'inflammation du tube digestif, les palpitations cardiaques, les infections virales, la bronchite, les menstruations difficiles, le syndrome prémenstruel et les maux de tête.
  • Plante séchée à raison de 0,2 à 0,6 g, 2 à 3 fois par jour.
  • Infusion de 1 à 5 g de feuilles dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour; pour soulager les spasmes, on peut augmenter la concentration jusqu'à 7 g dans 150 ml d’eau.
  • Vin de mélissse (1:20, 2 jours) à raison de 30 ml au besoin.
  • Teinture (1:5 éthanol 45 %) à raison de 2 à 6 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 45 %) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Eau de Mélisse: (1) faire macérer 120 g de feuilles de mélisse, 30 g d'écorce de citron, 30 g de noix de muscade, 30 g de graines de coriandre, 15 g de clou de girofle, 15 g de cannelle dans 2 litres de vin pendant 8 jours;  (2) faire macérer 50 g de mélisse, 5 g de cannelle, 15 g de zeste de citron, 10 g de racine d'angélique, 15 g de coriandre, 10 g de clou de girofle, et 15 g de noix de muscade dans un litre d'eau-de-vie (80°) pendant 15 jours; prendre 5 ml, 4 fois par jour.
Contre l'herpès labial et les blessures mineures (coupures, piqûres).
  • Crème renfermant 1 % d'extrait aqueux (70:1), 2 à 4 fois par jour jusqu'à la disparition des lésions.
  • Huile essentielle à raison de 5 gouttes diluées dans 5 ml d'huile d'olive, 2 à 4 fois par jour sur la zone atteinte.
  • Massage des tempes avec quelques gouttes d'huile essentielle (céphalée).
  • Bain avec 10 gouttes d'huile essentielle.
L'huile essentielle ne doit pas être avalée.

Mélilot jaune

Photo de AnRo0002 [CC0], via Wikimedia Commons
Melilotus officinalis (Fabacées) est aussi appelée Mélilot jaune, Petit-trèfle jaune, Couronne royale, Luzerne bâtarde, Trèfle des mouches ou Herbe aux puces.
Le mélilot est une plante bisannuelle originaire d’Eurasie, qui s’est naturalisée en Amérique du Nord, notamment au Québec. Il pousse dans les sols secs et ensoleillés tels que les prairies, les friches, les terrains vagues, le bord des routes et des chemins. Au Québec, le mélilot officinal se distingue du mélilot blanc (M. alba) par ses fleurs jaunes (blanches chez M. alba), entre autres.
On utilise les parties aériennes, qui sont anti-inflammatoires, antiœdémateuses, antispasmodiques, astringentes, calmantes, diurétiques, veinotoniques et vulnéraires.
Parmi les principes actifs du mélilot, on trouve :
  • La coumarine (0,9 %) et ses dérivés, parmi lesquels la mélitonine (3,4-dihydrocoumarine) et le mélitoside (0,5 %) qui par hydrolyse et lactonisation donne de la coumarine.
Lorsque le mélilot est contaminé par un champignon, sa fermentation au moment du séchage produit un puissant anticoagulant, le dicoumarol, à partir duquel on a développé les médicaments comme la warfarine (Coumadin).
Contre l'insomnie, la nervosité, les névralgies, la toux spasmodique, les flatulences, l'athérosclérose, la phlébite, l'insuffisance veineuse (douleur, enflure et lourdeur des jambes, crampes nocturnes, démangeaison, varices) et les hémorroïdes.
Pour prévenir la thrombose.
  • Infusion de 0,2 à 1 g dans 150 ml d’eau, 2 ou 3 fois par jour.
Contre l'inflammation des yeux, les orgelets, les contusions et les plaies superficielles.
  • Compresse avec une infusion de 15 g par litre d’eau.
Le mélilot est contre-indiqué pour les femmes enceintes, celles qui allaitent et en cas de problèmes hépatiques. Il y a aussi un risque d’interaction avec les médicaments anticoagulants. L’apparition de maux de tête et de nausées est un signe de surdosage.