La distinction entre ces deux états de vie ralentie repose sur trois critères: (1) la diminution de la température interne de l'animal, (2) la durée de l'état de vie ralentie et (3) la saisonnalité.
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La marmotte hiberne |
Ainsi, pour parler d'hibernation, il faut que la température interne diminue de 15 à 30°C pour atteindre un minimum inférieur ou égal 10°C. Il faut aussi que cet état soit maintenu entre plusieurs semaines et plusieurs mois et qu'il se répète à chaque saison froide (hibernation) ou chaude (estivation), selon les espèces. Parmi les hibernants, on trouve les animaux à sang froid, ou poïkilothermes, dont la température dépend des conditions extérieures, et des animaux à sang chaud (homéothermes) tels que les mammifères (marmotte, loir, spermophile, chauve-souris, entre autres) et les oiseaux (engoulevent de Nuttall).
Peut-on vraiment parler d'homéothermie chez un animal à sang plus ou moins chaud ? Non bien sûr, puisque sa température n'est pas constante. Aussi, les zoologistes (grands spécialistes des questions à tiroirs et des réponses en tiroir) les ont rangés dans une case à part, celle des hétérothermes.
Remarquez bien que tous ces hibernants ont en commun de faire moins de 10 kilos. Cette masse corporelle semble en effet être un seuil que la physiologie des gros animaux ne peut franchir sans abandonner tout espoir de se réveiller...si vous voyez ce que je veux dire. Mais alors l'ours, me direz-vous. Qu'est-ce qu'il fait l'hiver ? On nous a pourtant bien dit qu'il hibernait.
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Le raton laveur hiverne |
Eh bien, c'est la preuve qu'il ne faut pas croire tout ce que l'on vous dit à la télé. L'ours et les autres mammifères de plus de 10 kilos ne sont pas des hibernants. D'ailleurs, peut suspendre sa vie et accoucher puis allaiter en même temps, comme le font les ourses dans leur tanière, l'hiver ? Non, ces animaux pratiquent plutôt la torpeur, une sorte de vie moins ralentie que l'hibernation. Chez ces torpides, la température ne descend que de quelques degrés (15 au maximum) et, le plus souvent, cet état ne dure que quelques jours à quelques semaines. Chez certains, il ne dépasse pas quelques heures. C'est le cas notamment des colibris qui entrent en torpeur pendant la nuit, pour économiser l'énergie qu'ils ne sont plus capables de trouver dans les fleurs.
Évidemment, la nature fourmille d'exceptions qui échappent aux tiroirs des zoologistes. Par exemple, il peut arriver que la torpeur dure aussi longtemps que l'hibernation, comme chez l'ours et le raton-laveur. Dans ce cas-là, on parle alors de repos hivernal, de léthargie hivernale ou d'hivernation.