Hier quinze heures trente, la journée s'achève en dépit des jours qui rallongent. Au pied du Fort Chambly, les eaux résistent en un dernier sursaut avant d'aller rejoindre la masse résignée et figée du bassin. À le voir, on pourrait croire que tout espoir de changement a été emporté par la froide détermination de l'hiver. Mais attention, cette passivité n'est qu'apparente. Ici, on ne fait pas de vagues, mais les choses bougent, en profondeur. Et on se prépare tranquillement à une nouvelle révolution...un autre printemps.
Les pêcheurs l'ont d'ailleurs bien compris. On n'empêchera jamais les opportunistes de profiter du mouvement. En cela, rien ne nous distingue de l'animal.