La fleur la plus toxique d'Amérique du Nord

Elle n'a l'air de rien comme ça, mais l'ingestion de cicutaire maculée (Cicuta maculata) peut entraîner la mort dans les 15 minutes à deux heures suivantes ou, dans le meilleur des cas, des dommages neurologiques permanents; c'est selon la dose et le métabolisme de chacun. Les premiers signes de l'empoisonnement sont des vomissements et des crampes douloureuses qui sont rapidement suivis de violentes crises d'épilepsie, de délire et du coma. Il n'existe pas d'antidote et les seuls traitements possibles consistent à limiter l'absorption de la toxine par la muqueuse intestinale, à assister la respiration et à contrer les effets neurologiques.

La cicutaire maculée, ou carotte à Moreau, se répartit du Mexique au Canada, de l'est à l'ouest du continent. Elle n'est pas rare, mais on ne la trouve pas partout. Elle aime les milieux humides (fossé, marais, bois humide) et n'hésite pas à se mettre les pieds dans l'eau.

Le poison, qu'on appelle la cicutoxine, est présent dans toute les parties de la plante. Toutefois, il est plus concentré dans le rhizome, particulièrement de l'automne au printemps. Les pharmacologues et les toxicologistes disent que la cicutoxine est un antagoniste non compétitif des récepteurs GABA pour expliquer son mécanisme d'action. Pour comprendre ce que cela signifie, voici un abrégé de neurophysiologie:

Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) est un messager chimique qui freine l'activité des neurones en se fixant sur des récepteurs spécifiques situés à leur surface. L'antagoniste, quant à lui, peut se fixer sur le récepteur des GABA parce qu'il a une forme suffisamment semblable, mais pas assez pour produire un effet. Par conséquent, en occupant la place du GABA, il l'empêche d'agir, provoquant ainsi un effet excitateur de l'activité neuronale qui se traduisent par les symptômes neurologiques de l'empoisonnement (convulsion, délire, amnésie rétrograde, et autres).

Vive la courge d'hiver !

de gauche à droite: courge poivrée (C. pepo) entière et tranchée, courge musquée (C. moschata)

Elle est excellente. Elle est facile à conserver; jusqu'à 6 mois au frais. Elle est facile à cuisiner; le plus simple étant de la couper en deux, de l'épépiner, de badigeonner la chair d'huile et de la cuire au four pendant au moins 40 minutes, la tranche posée sur une plaque.


Et rien ne se perd, puisque les graines aussi se mangent. On les nettoie à l'eau, on les laisse sécher. Ensuite, on les rôtit en les étalant sur une plaque, au four à 350°F, jusqu'à ce qu'on entende le premier éclatement (5 à 10 minutes), puis on les assaisonne à notre convenance (sel, piment, paprika, curcuma, etc.). 
Mais ce n'est pas tout. Les graines peuvent se manger crues (de préférence concassées): elles seraient vermifuges et soulageraient les troubles de la miction associés à l'hyperplasie de la prostate. Alors, que demander de plus ?
Ah oui, pourquoi d'hiver ?
Réponse: pour les distinguer des courges d'été comme la courgette (zucchini en italien), le pâtisson ou encore la courgette de Nice (courge ronde), qui sont cueillies avant leur maturité; ce qui explique pourquoi leur peau est fine et souple (donc comestible) et pourquoi leurs graines sont petites et tendres,.
Mais toutes ces formes et ces couleurs, s'agit-il de plusieurs espèces ?
Oui et non. Toutes appartiennent à la famille des cucurbitacées et au genre Cucurbita qui compte une quinzaine d'espèces dont les plus connues sont:
  • Cucurbita pepo: toutes les courges d'été et quelques courge d'hiver (citrouille, courge dumpling, courge spaghetti, courge poivrée, entre autres).
  • Cucurbita moschata: la courge musquée (courge d'hiver).
  • Cucurbita maxima: le potiron, la courge potimarron et la buttercup par exemple (courges d'hiver).