Le printemps ne laisse aucun répit aux naturalistes, même enrhumés. Figurez-vous que j'étais à quatre pattes dans mon jardin en train de chercher des traces de germination de semis automnaux et de repousse d'anciennes plantations lorsque j'entends un caquètement derrière moi, un caquètement dont je n'arrive pas à identifier le propriétaire. Alors évidemment, je me retourne, je cherche du regard dans l'arbre du voisin et qu'est-ce-que je vois ? Rien de moins que deux orioles du Nord s'échangeant quelques propos dans un langage que je n'avais jamais entendu auparavant. Le temps de sauter sur mon appareil photo, de prendre un cliché et les voilà partis dans le bois en arrière de chez nous.
Ma blonde, qui s'y connait en nourrissage d'oiseau, me demande alors si on ne devrait pas disposer quelques quartiers d'orange dans le jardin, car chacun sait que l'oriole québécois adore piller les orangers. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je suspends deux moitiés d'orange dans le vinaigrier, sans trop y croire.
Cinq minutes après, il était là.