L'occupation de la fin de semaine dernière dans le 450 (l'indicatif téléphonique de la banlieue de Montréal) était la restauration des pelouses après un hiver difficile: ratissage, aération, éradication des "mauvaises herbes", ensemencement, engraissage, arrosage, sans oublier le démarrage-test des tondeuses.
Dans cette reprise frénétique de la pratique du culte de la pelouse, il arrive parfois des accidents. Ainsi, un de mes voisins emporté par son enthousiasme m'avouait qu'il avait brûlé son gazon en surdosant son herbicide. Sur le coup, je compatissais presque. C'était juste avant de découvrir l'unique survivant d'une talle d'asaret du Canada d'un mètre carré que j'avais réussi à préserver le long de notre clôture commune.
Ce n'était pas grand chose, juste des paires de feuilles en forme de cœur. Mais bon, j'ai quand même été déçu. Désespéré non, il y a longtemps que j'ai dépassé le stade du désespoir. Le militantisme écologique, ça aussi, abandonné; à quoi bon s'attirer les foudres de la masse. Non aujourd'hui, c'est le silence, le constat des méfaits et la poursuite de mon idéal en ermite. Évidemment, toute cette végétation crée un peu d'ombre à Pleasantville.
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Devinez où j'habite. |