Après quelques hésitations, nous nous sommes finalement décidés à aller faire un tour dans le boisé en cette fin d'après-midi dominical. Que cela reste entre nous, mais le meilleur moment de la journée pour s'y promener est très tôt le matin et entre 16:45 et 18:00, pendant que tout le monde mange.
Je dois dire que nous n'avons pas été déçus de cette dernière sortie en nature qui venait clore un week-end chargé en découvertes, parmi lesquelles celle d'une espèce rare d'aubépine avec un groupe de Flora Quebeca mené par deux spécialistes de la question (j'en parlerai peut-être plus tard).
[Pour en revenir au boisé, alors que nous nous penchions sur une plante, nous avons eu la surprise de découvrir une couleuvre brune, la plus rare des huit couleuvres du Québec, susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable. C'était un "lifer" pour nous deux.]
Erratum: Après un examen plus attentif des photos, la couleuvre serait plutôt une couleuvre à ventre rouge. Les critères d'identification de la couleuvre brune (couleuvre à ventre rouge) sont:
Le dos parcouru de deux rangées de points qui peuvent former une ligne dans la partie postérieure (deux lignes foncées continues) et qui sont séparées l'une de l'autre par une bande plus pâle, large de 4 écailles (3 écailles).
Les tempes barrées d'une ligne verticale foncée ressemblant à des favoris (absente).
Le collier pâle visible chez les jeunes individus et absent chez l'adulte (trois taches pâles persistantes). Ici, la taille d'une trentaine de centimètres suggère un adulte et la présence des trois taches, une couleuvre à ventre rouge.
Décidément, le boisé du Tremblay mériterait bien d'obtenir son statut de réserve faunique en dépit de l'aménagement de ses sentiers multifonctionnels, de ses plantations pas toujours indigènes, de ses canettes de boissons gazeuses abandonnées par des promeneurs peu scrupuleux, de ses sacs à excréments canins oubliés sur le bord des chemins et de ses kleenex échappés malencontreusement des poches. Ouvrez-leur des chemins, ils sauront les paver à leur mesure.
La semaine dernière, le printemps pluvieux et le débordement des étangs avaient limité notre exploration des lieux. C'est donc chaussés de nos bottes que nous y sommes retournés. Les trientales boréales commençaient à fleurir, les parulines rayées se régalaient des premiers insectes et les sangsues exploraient leur nouveau territoire sans savoir que ses nouvelles frontières n'étaient que provisoires.
L'année dernière, en découvrant le parc des Étangs-Antoine-Charlebois, je m'étais promis d'y revenir et peut-être même d'en faire un lieu de pèlerinage. J'y suis donc retourné et ce ne sera pas la dernière fois.
Avec la seule aide du temps, la nature a repris ses droits sur cette sablière abandonnée. Il ne restait plus qu'à protéger les lieux en leur donnant le statut de parc et en traçant quelques sentiers pour canaliser les visiteurs; ce qu'a très bien réussi la municipalité de Sainte-Julie.