Les fabacées, que l'on appelle des légumineuses quand elles nous donnent leurs graines à manger, sont en fleurs dans le boisé. À part celles des photos, il y avait aussi du trèfle blanc (ou rampant) et du trèfle rouge (ou des prés). Ce dernier, comme plusieurs autres fabacées, contient beaucoup de phytoestrogènes qui soulagent, dit-on, les symptômes de la ménopause.
Une histoire court dans le monde scientifique racontant que ces molécules très ressemblantes aux œstrogènes des animaux, bien qu'elles n'aient pas la même origine biochimique, auraient été inventées par les plantes fourragères pour limiter la natalité de leurs prédateurs, les herbivores. Pourquoi pas ? L'hypothèse est satisfaisante pour l'esprit, mais elle reste ce qu'elle est.
Trèfle hybride
Mélilot blanc
Mélilot jaune ou officinal: celui-là est sédatif et tonique pour les parois veineuses.
De passage à Amsterdam (Pays-Bas) en provenance de Montréal (Canada), ma première grande surprise en déambulant dans les rues a été de constater que les Amstellodamiens avaient réussi ce que les Montréalais ont décrété être impossible, soit la cohabitation des modes de transport sur un même axe de circulation. À Montréal, ville nord-américaine tracée au cordeau dans un espace à conquérir et avec une densité de population partant de rien pour arriver à 4517 habitants par kilomètre carré, il semble impossible de faire cohabiter les piétons, les cyclistes, les automobiles et les autobus. Ici, la loi des colons, celle du plus fort, dicte encore les comportements. Ceux qui ont le plus à en souffrir sont bien sûr les piétons, tout en bas de la chaîne alimentaire.
À Amsterdam, une ville européenne, tissée serrée et courbée par l'histoire, avec une densité de population de 4908 hab/km2, j'ai vu dans un espace qui ferait souffrir un canadien de claustrophobie, circuler des péniches, des autobus, des tramways, des automobiles, des vélos (beaucoup de vélos) et des piétons.
Pourquoi, me direz-vous, évoquer les problèmes de cohabitation de véhicules dans un blog consacré à la nature ? J'y viens.
Hier soir, je marchais dans le boisé du Tremblay et j'ai pu observer plusieurs couleuvres rayées enroulées sur elles-mêmes au milieu du chemin pour profiter des derniers rayons de soleil. Respectueux de leur tranquillité, je faisais un détour en me disant que leur présence était une autre bonne raison d'interdire les vélos, malgré le mécontentement que cela crée chez les cyclistes.
Moi aussi pourtant, j'ai cru dans ce projet de la ville de Longueuil qui consistait à ouvrir un sentier multifonctionnel dans le boisé du Tremblay dans le but d'officialiser sa protection en attendant de lui obtenir un statut de refuge faunique. Faire profiter du lieu au plus grand nombre possible en laissant se côtoyer, promeneurs, y compris de chien, joggeurs et cyclistes était une intention louable. Comme d'habitude quand il s'agit d'humanité, j'ai rapidement déchanté. C'était sans compter avec cet individualisme du citoyen moyen dont la vie est régie par un principe simple, immédiatement énoncé en cas de contestation: "j'ai le droit de le faire, alors je le fais". Un droit qui, exercé sans autocritique, ni sens de la responsabilité, tombe trop facilement dans l'excès et devient rapidement incompatible avec une vie en société. Pour rétablir un semblant d'équilibre, on a alors recours aux interdictions, une solution bien pratique et économique qui n'a de valeur à long terme que celle de pérenniser l'absence de savoir-vivre ensemble.
Le sentier "La randonnée" qui part du Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin est le plus long, donc le moins fréquenté. C'est aussi celui qui réserve les meilleures surprises au naturaliste. Les autres ne sont pas mal non plus et tous peuvent se faire dans la journée.