Un 24 juillet à Twillingate (Terre-Neuve)

Il y a environ 470 millions d'années, le continent Laurentia (grosso modo l'Amérique du Nord actuelle) se rapprochait du continent Gondwana entraînant la fermeture de l'océan Iapetus qui les séparait. La collision des deux plaques tectoniques et la subduction (glissement d'une plaque sous l'autre) qui l'accompagnait ont provoqué une intense activité volcanique au milieu de Iapetus qui a abouti à la création d'un arc insulaire volcanique.

Qui dit éruption volcanique sous-marine, dit lave en coussins, une formation causée par le refroidissement brutale du basalte au contact de l'eau. C'est justement ce que ma blonde et moi recherchions dans une falaise de Twillingate quand notre attention a été attirée par un pipit d'Amérique.

On devine des formes arrondies qui correspondent aux coussins de lave, déformées par des événements géologiques ultérieurs
Pipit d'Amérique

Un peu plus loin, nous admirions les fondations granitiques de cet ancien arc insulaire quand notre attention a été attirée par des plants d'orpin rose. Pas moyen de profiter tranquillement du paysage !

Le granite de Twillingate s'est formé à la suite du lent refroidissement d'intrusion de magma dans la croûte océanique 
Il contient des inclusions d'amphibolite (noire) dont l'origine n'est pas certaine, peut-être des dykes dans le granite en refroidissement 
Orpin rose

Un 23 juillet au cap Bonavista (Terre-Neuve)

Le cap Bonavista, au bout de la péninsule du même nom, est un endroit privilégié pour observer les macareux moines et les baleines à bosse. Il suffit de trouver un rocher confortable au bord de la falaise faisant face à la colonie des macareux et de profiter du spectacle. Comme au cinéma, il faut faire abstraction du voisin qui fouille dans son sac de pop-corn, ou plutôt ici de la touriste qui crie: "oh my god, look at that", à chaque fois qu'elle voit un souffle de cétacé. Mais comment lui en vouloir ? C'est vrai que c'est magique. 

Un 23 juillet à Trinity (Terre-Neuve)

De passage dans le village de Trinity, il est temps d'avouer une frustration que je traîne depuis que j'ai débarqué à Terre-Neuve. Je me ballade à quelques centaines de kilomètres au nord de mon jardin de la banlieue de Montréal, entre le 47ème et le 51ème degré de latitude nord, entouré d'épinettes noires et de sapin baumier, et pourtant les bas-côtés des routes terre-neuviennes sont jalonnés de lupins et je n'ai jamais vu autant de cytises en fleurs, même dans ma Touraine natale. Je me suis même demandé s'il n'existait pas une espèce de lupin indigène, tant il y en a. Mais non, ce sont bien des plantes introduites comme le tiers des espèces végétales de l'île, la plupart importée d'Europe avec les migrations des 500 dernières années. Si elles réussissent si bien ici (et pas dans mon jardin), c'est en raison du climat océanique qui tempère les hivers comme les étés. D'ailleurs, nous subissons, nous aussi, la vague de chaleur puisqu'aujourd'hui, nous avons atteint un gros 24°C.