Le Western Brook Pond fait partie d'une série de grands lacs alignés perpendiculairement à la côte ouest de Terre-Neuve. Si aujourd'hui, il correspond bien à la définition d'un lac ou d'un étang puisqu'il est coupé de la mer (le golfe du Saint-Laurent en l'occurence), le terme semble péjoratif pour désigner cette étendue d'eau longue d'une quinzaine de kilomètres, profonde de 150 mètres et bordée par des falaises de 600 mètres de hauteur.
Il s'en faut de peu - peut-être un léger réchauffement climatique comme nous savons si bien les faire - pour qu'il retrouve le statut de fjord qu'il a perdu quelques millénaire auparavant. Je ne sais pas exactement quand ses congénères et lui ont cessé d'être des fjords. Par contre, j'ai appris qu'il y a 12000 ans environ, alors que le golfe du Saint-Laurent avait enfin réussi à se libérer de la dernière glaciation, ils étaient encore des vallées creusées par les glaciers et que Terre-Neuve n'avait rien à envier au Groenland. En préparant ma ballade, j'ai également appris que les roches qui m'entouraient appartenaient aux Laurentides, cette chaîne de montagne plus haute que l’Himalaya qui traversait le supercontinent Rodinia, il y a un milliard d'années, et dont la majeure partie constitue la rive nord du Saint-Laurent.