Rencontre avec un chevalier

L'ours que je suis se prépare à hiverner et commence à puiser dans la réserve de ses photos accumulées au fil de l'année. Il s'agit bien d'hivernation et non d'hibernation, car il faudra bien sortir de temps à autre pour ne pas épuiser la réserve. En attendant, j'ai trouvé ce témoignage de ma rencontre avec un vrai chevalier, faite au mois de mai dans un parc de Longueuil.
Au Québec, il est encore assez facile d'en rencontrer, qu'ils soient petits, grands, solitaires, grivelés ou semipalmés. Il suffit bien sûr de fréquenter les bons milieux et de connaitre un peu leurs habitudes.
La meilleure saison est sans conteste celle des migrations, au printemps et en automne. Comme ils font partie des limicoles (étymologiquement: qui fréquentent le limon), il vaut mieux les chercher au bord de l'eau. 
Sachant cela, il n'en demeure pas moins que certains sont plus faciles à trouver que d'autres. Parmi les faciles, le chevalier grivelé est certainement le plus abordable. D'abord, il est commun et ensuite, il n'est pas très regardant sur la qualité de la rive qu'il arpente pour trouver sa nourriture. Du moment qu'elle est boueuse, elle fait l'affaire. Même un bassin artificiel entouré d'un gazon, au milieu d'un parc municipal où vient pique-niquer la gent humaine ne l'effraie pas.
Comme tous les chevaliers, il se déplace sur des échasses et s'est fait allonger le bec pour pouvoir fouiller la vase sans se salir. Le sien n'est pas si long que cela, mais il est bicolore (jaune orangé se terminant par une pointe noire). En été, son plumage s'orne de gros points noirs (d'où son nom) qui disparaissent en automne, après la mue. Connaitre son ancien nom, chevalier branlequeue, peut aussi aider à l'identification,  comme vous pourrez le constater sur la vidéo.

15 centimètres plus tard

Hier
Aujourd'hui

Bon, je ne m'amuserai pas à compter les centimètres de neige pendant 6 mois, mais les 15 premiers, ça compte dans la vie d'un gars qui doit aller dégager son entrée à la pelle. D'autant plus que cette année, c'est plus tôt que d'habitude...
Avant que vous ne commenciez à accuser le dérèglement climatique, je préfère préciser qu'une habitude, sur mon échelle de temps, ne dure guère plus de trois ans. Au-delà, j'en ai changé ou j'ai oublié qu'elle en était une. Donc, pas d’affolement.
Ce qui m'inquiète un peu plus et qui est rapporté un peu partout par ceux qui les regardent, c'est la diminution des effectifs d'oiseaux aux mangeoires. Habituellement, quand une tempête de neige s'annonce et juste après qu'elle soit passée, il règne une espèce de frénésie autour du poste d'alimentation. Cette année, rien. Je regarde par la fenêtre pour vérifier et non, je ne vois rien. Mais où sont-ils ?
Hier, en allant casser une ou deux roches dans le boisé du Tremblay pour satisfaire ma curiosité géologique avant que la neige ne les recouvre, j'ai retrouvé le bruant fauve vu cinq jours auparavant; il s'était lié d'amitié avec un bruant chanteur. Il y avait aussi une mésange à tête noire, un pic mineur et un pic chevelu, rien de plus.

Bruant fauve
Bruant chanteur

Changement de phase


Nous y sommes presque. Le gel a profité de la nuit pour s'installer et on n'attend plus que la neige décide de rester.