Carte postale de Cayo Coco

Longues plages de sable blanc, mer turquoise, palmiers, cocotiers et palétuviers, température qui oscille entre 20 et 27 degrés celsius, brise marine qui adoucit la morsure d'un soleil sans pitié, parfois une brève, mais intense, averse, c'est l'hiver à Cayo Coco, une île de l'archipel qui longe la côte nord-est de Cuba.

Les cayos, l'équivalent des keys de la Floride, sont des mondes à part. À l'exception des touristes concentrés dans les hôtels, personne ou presque ne vit là. Le sol, une roche calcaire plus souvent à nue que recouverte d'humus, y est pauvre et la moindre dépression de ce terrain sans relief est occupée par de l'eau salée. Ces conditions de vie, a priori difficiles, semblent pourtant convenir à la végétation qui atteint une densité telle que, de la route assurant la liaison entre l'aéroport et les hôtels du bord de mer, on ne voit du paysage qu'une haie d'arbres courts, parfois interrompue par une lagune ou le littoral. 

Le paysage dominant est la mangrove et ses palétuviers. Leurs racines aériennes tissent un réseau impénétrable, entrecoupé par les canaux qui relient les lagunes entre elles et avec l'océan. On peut y voir l'Hutia de Cuba (Capromys pilorides), un rat mâtiné de castor et de loutre, endémique de Cuba, ainsi que plusieurs espèces d'oiseaux sur lesquelles je reviendrai ultérieurement. Les lagunes, quant à elles, sont le domaine des échassiers et des poissons tropicaux dont le spectacle est réservé aux adeptes de la plongée. Ceux qui restent au bord peuvent observer à l'occasion un crocodile de Cuba ou d'Amérique... et avertir les autres. 
Si les crocodiles sont rares (un crocodile d'Amérique en 6 jours), on ne peut pas en dire autant des lézards qui représentent 105 des 158 espèces de reptiles de Cuba et que l'on peut rencontrer partout, même dans sa chambre.  

Hutia de Cuba

Le vieux Poinsettia





Je ne sais pas quelle est l'espérance de vie moyenne des 220 millions de poinsettias (Euphorbia pulcherrima) produits chaque année dans le monde, ni combien d'eau, d'énergie fossile, d'engrais, d'hormones de croissance, de pesticides et de pots en plastique sont nécessaires pour en remplir nos poubelles quelques semaines après les avoir achetées. En tout cas, le nôtre peut s’enorgueillir d'avoir déjoué tous les pronostics.
D'ailleurs, c'est ce qu'il fait chaque hiver en produisant sa collerette de bractées rouge vif. Avec les années et malgré les tailles nécessaires pour le contenir dans un volume acceptable, il ressemble de plus en plus à ses ancêtres mexicains, des arbustes aux feuilles éparses réunies en bouquets au bout de quelques branches.

Trois classiques de l'hiver

Chardonneret jaune

Si vous habitez dans le sud du Québec et que vous entretenez des mangeoires, alors vous verrez au moins un chardonneret jaune, un junco ardoisé et un bruant hudsonien. Le chardonneret sera accroché à la mangeoire si vous avez pris soin de la remplir avec des graines de chardons, le bruant et le junco seront occupés à récupérer ce qui tombe au sol.

Bruant hudsonien
Junco ardoisé