Le plus gros colibri du monde

Les colibris ne vont pas tarder à arriver. Aussi, avons-nous installé leur mangeoire en la remplissant d'un liquide un peu plus sucré que d'habitude, migration oblige.
Le problème est que, tous les matins, nous la retrouvons vide et couverte d'empreintes boueuses qui ne laissent aucun doute sur l'amateur de sirop. Ce matin tôt, il a été pris sur le fait.

Dinosaure un jour, dinosaure toujours

Nous laissons toujours traîner quelques graines dans le jardin pour le couple de colverts qui vient nous visiter deux fois par jour. Parfois, il suffit que nous mettions le nez dehors pour les voir se jeter dans le bassin après avoir slalomé entre les lignes électriques, les cordes à linge et les arbustes.
Pendant que Madame mange, Monsieur veille en retrait et joue les fiers à bras en nous cancanant quelques menaces si nous ne respectons pas une certaine distance. Jamais, il ne mange le premier. Quand la cane a fini, elle va faire sa toilette dans le bassin; lui ramasse les miettes puis va la rejoindre.


Évidemment, l'écureuil gris, goinfre et opportuniste, n'a pas été long à comprendre le manège et dès q'il voit les canards, il se précipite attendant que nous tournions le dos pour s'inviter à leur table. Avec ses longues dents, ses pattes griffus et son tempérament effronté, je pensais qu'il aurait le dessus sur eux. Pantoute ! Au contraire, il se tient à distance respectueuse et dès que le mâle approche, il bat en retraite, craintif.  

Est-ce une question de taille ? Un événement dans l'histoire des deux espèces a-t-il marqué à jamais la mémoire des écureuils ? Les écureuils, le soir au coin du feu, se racontent-ils la légende des lointains ancêtres hauts comme trois pommes qui se faisaient dévorer par des canards gigantesques, recouverts d'écailles et armés de canines dépassant de leur bec crochu ? Allez savoir !
Quoi qu'il en soit, au chapitre des mammifères peureux, il y en a une qui préfère attendre que tout le monde soit couché pour venir danser, c'est la souris.

On s'y perd assez

D'habitude quand je croise la route d'un carex (famille des Cypéracées), je détourne rapidement les yeux et je fais semblant de ne pas l'avoir vu pour ne pas être obligé de passer des heures dans des clés d'identification plus ou moins à jour et finir sur une frustration. 5000 espèces sur la planète, plus de 200 dans l'Est du Canada et je suis paresseux: trois bonnes raisons de regarder ailleurs.

Mais celui-là avec ses dreadlocks, je n'ai pas pu résister à la tentation.

Première chose à essayer; faire rouler la tige entre le pouce et l'index pour vérifier qu'il ne s'agit pas d'une vulgaire graminée (maintenant Poacées). Les cypéracées ayant une tige à section triangulaire qui nuit à la fluidité du mouvement, si ça roule entre vos doigts, c'est une graminée. Après, bon courage !

Bon, je vous passe les errances et les détails fastidieux de l'identification, mais je suis arrivé au Carex plantain (Carex plantaginea). Évidemment, il reste toujours un doute...
Et effectivement, on m'a rapidement signalé sur le site iNaturalist.org qu'il s'agit plus probablement du Carex pédonculé (Carex pedunculata). Un jour, qui sait ?