Hier matin, je faisais mon tour de jardin quand je suis tombé sur une énième tentative d'excavation sous le cabanon, un travail de marmotte à première vue, étant donné le volume de terre déplacé et le diamètre de l'orifice. Furieux d'avoir perdu les plantules de primevères officinales que j'avais enfin réussi à faire sortir de terre, j'envisageai déjà les représailles les plus terribles, mais avant cela il fallait trouver comment le vandale avait réussi à entrer dans le jardin.
Une première inspection de la clôture ne révéla aucune brèche dans le grillage; rien non plus au deuxième tour, plus attentif. Alors quoi ? Tout ce qui peut passer dans le jardin sont les lapereaux - assez petits pour se faufiler entre les mailles de la clôture, mais assez forts pour creuser un terrier de cette taille - et les ratons laveurs qui passent par dessus. Par ailleurs, lorsqu'une marmotte réussissait auparavant à se glisser dans le jardin, elle y laissait des traces de broutage; là, rien.
Je revins donc sur les lieux du crime pour essayer de comprendre et réalisai que l'entrée du tunnel correspondait à celle du grenier de notre tamia. Pas de dégats dans les plantes, pas de traces d'effraction, un pillage de grenier, ça ressemblait de plus en plus à la signature d'un raton voleur.
Déçu pour le tamia, je rebouchai le trou, dissuadai toute autre tentative de forage en plantant des pieux et disposai ma caméra pour m'assurer de l'identité du voleur qui revient généralement sur les lieux de son crime. Un peu plus tard, pris de remords pour l'écureuil qui n'avait peut-être pas tout perdu, je revins lui aménager un accès vers ses réserves. Bien m'en prit, car quelques minutes après mon intervention, il alla inspecter les lieux. Par contre, en ce qui concerne le voleur, les images de la nuit ne révélèrent rien !