À la façon d'Audubon

À la maison, il y a presque autant de plantes à l'intérieur qu'à l'extérieur des murs et tout ce vert, dans et à travers les fenêtres, a longtemps été une cause d'accidents pour les oiseaux qui ne voient pas les vitres. Si la plupart s'en remettaient après quelques minutes, quelques uns y restaient. J'écris au passé, car le problème a été résolu par l'ajout de réflecteurs de rayons ultraviolets. Le système, des calques non permanents, se pose et s'enlève facilement, il est relativement discret, voire décoratif, et il est surtout très efficace puisque nous n'avons plus de collisions dans les fenêtres qui en sont équipées.

Pour l'essai, nous avions décidé de nous limiter aux fenêtres les plus à risque. Or hier, une bande de jaseurs d'Amérique se nourrissait dans le jardin et malheureusement l'un d'entre eux s'est tué dans la seule fenêtre non marquée de la façade. 
Un peu à la façon de l'ornithologue Jean-Jacques Audubon qui tuait les oiseaux pour mieux les dessiner, nous en avons profité pour l'examiner d'un peu plus près. À notre grand étonnement, nous avons découvert que la coloration rouge de la pointe des ailes n'était pas due aux barbes de la plume, mais plutôt à la pointe du rachis qui s'aplatit et prend une teinte tête-d’allumette.

Seize nuances de brun


Bon OK, les bruants du Québec ne sont pas les oiseaux les plus sexy à observer ni les plus faciles à identifier, mais ce serait quand même dommage de ne pas ajouter leurs 16 nuances de brun à une palette qui se limite généralement au brun moineau. 
Espèces nicheuses au Québec
Bruant sauterelle
Bruant familier
Bruant des plaines
Bruant des champs
Bruant fauve
Bruant hudsonien
Bruant à couronne blanche
Bruant à gorge blanche
Bruant vespéral
Bruant de LeConte
Bruant de Nelson
Bruant de Henslow
Bruant des prés
Bruant chanteur
Bruant de Lincoln
Bruant des marais 
Ammodramus savannarum
Spizella passerina
Spizella pallida
Spizella pusilla
Passerella iliaca
Spizelloides arborea
Zonotrichia leucophrys
Zonotrichia albicollis
Pooecetes gramineus
Ammospiza leconteii
Ammospiza nelsoni
Centronyx henslowii
Passerculus sandwichensis
Melospiza melodia
Melospiza lincolnii
Melospiza georgiana

Parmi les espèces qui nichent au Québec, huit ont été vues au jardin. Le bruant chanteur et le bruant familier y résident tout l'été et cèdent le terrain au bruant hudsonien en hiver. Entre les deux, il y a ceux que l'on voit deux fois par an au moment des migrations: le bruant à gorge blanche, le bruant à couronne blanche et le bruant fauve. Et puis de temps en temps, les migrations nous amènent une surprise comme un bruant des champs (vu une fois en automne) et le 18 mai dernier, un bruant de Lincoln qui nous a tenu en haleine pendant une semaine. 
On ne peut pas dire que ce soit un oiseau rare au Québec; il est juste extrêmement discret. Dans un premier temps, nous avions cru voir une souris ou un mulot courir se cacher dans la végétation, puis un bruant chanteur. Ce n'est qu'aux jumelles que nous l'avons reconnu.
Ce bruant doit son nom à Thomas Lincoln, l'assistant de Jean-Jacques (John James) Audubon et le père d' Abraham Lincoln (si ce n'est pas un homonyme), qui découvrit l'espèce à Natashquan (Québec). 

Bruant de Lincoln
Bruant chanteur
Bruant fauve
Bruant des marais
Bruant familier
Bruant hudsonien
Bruant à gorge blanche
Bruant à couronne blanche

Fidèles au poste

Le 12 juin

Nous sommes le 12 juin. Le décor a beaucoup changé depuis le 4 avril, mais le couple de colverts est toujours là et suit une routine dorénavant bien établie: bref passage le matin pour un petit-déjeuner, retour à midi pour une sieste prolongée dans le bassin et une dernière visite en début de soirée pour un repas plus copieux (graines mélangées et mousses arrachées aux pierres du bassin), suivie d'une toilette approfondie et d'un séchage sur les pierres avant de repartir. 

Le 22 avril