Un 21 juin sur le mont Saint-Bruno

Aujourd'hui 21 juin, c'est le sixième jour de canicule et le dixième jour sans pluie. Pendant que le banlieusard est submergé par toute une gamme d'émotions qui vont du plaisir de cultiver son cancer de la peau dans sa piscine hors-terre à la désolation de voir sa pelouse brûler au soleil à cause des restrictions d'eau, le naturaliste asthmatique regrette presque d'être allé chercher la fraîcheur dans les sous-bois du Mont Saint-Bruno. 

J'avais oublié que quelques centaines de kilomètres plus au nord, le Québec brûle. L'opacité de l'air, l'odeur de cendre et le ratatinement de mes poumons à la première inspiration me l'ont vite rappelé. Ce n'est pas une raison suffisante pour renoncer et, comme je n'ai pas l'intention de céder à la tentation du climatiseur qui contribue au problème en laissant échapper ses gaz réfrigérants, plutôt suer dehors que dedans. Toute cette fumée, ça fait des belles photos quand le soleil pogne dedans. Et puis ma blonde a rempli la mission qu'elle s'était fixée: retrouver le plan de Ginseng à cinq folioles vu l'année dernière.  

Le ginseng est toujours là dans son écrin de capillaires

Décrocher les étoiles

Au jardin, c'est le temps de récolter la grande camomille (Tanacetum parthenium) pour s'en faire des infusions. Comme c'est souvent le cas, le goût n'a pas grand chose à voir avec ce que l'on peut trouver dans les vieux sachets du commerce et il faut vraiment en avoir envie ou besoin pour apprécier son amertume.

Le raton nettoyeur

Celui qui se prenait pour le plus gros colibri du monde se prend maintenant pour le plus gros moineau du monde. C'était une ou deux heures avant le coucher du soleil et même s'il n'est pas strictement nocturne, le raton se déplace rarement le jour. Celui-là a dû tomber du lit ou il a compris que s'il voulait profiter des dernières graines, il avait intérêt à passer avant le tamia rayé. À en juger par ses pattes postérieures, il a même pris le temps d'aller faire une petite trempette dans le bassin.